Actu sociale

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05/04/2024

Intéressement : un nouvel outil pour les employeurs

L'intéressement est un dispositif collectif permettant d'associer les salariés aux résultats et performances de l'entreprise, par le versement de primes. Si depuis le 1er décembre 2023, la mise en place de ce dispositif est obligatoire dans certaines structures, l'Urssaf entend faciliter les démarches des employeurs… Comment ?

Intéressement : un calendrier, un simulateur de calcul et un générateur d'accord !

Pour rappel et depuis le 1er décembre 2023, tous les employeurs embauchant entre 11 et 49 salariés, qui exercent sous forme de société et qui dégagent un bénéfice net fiscal au moins égal à 1 % des recettes pendant 3 années consécutives doivent mettre en place un dispositif de partage de la valeur.

L'intéressement est l'un de ces dispositifs. Il peut notamment être mis en place via un accord collectif d'entreprise.

Dans ce cas, l'accord doit comporter un certain nombre de mentions obligatoires et être établi selon une procédure planifiée et rythmée par un calendrier.

Pour encourager les employeurs à débuter les démarches nécessaires, l'Urssaf ainsi que les ministères du Travail et de l'Économie mettent à disposition une plateforme dédiée : Mon-interessement.urssaf.fr

Cette offre de services donne notamment accès à :

  • un calendrier personnalisable reprenant les grandes étapes à respecter ;
  • un simulateur de calcul de l'intéressement, proposant des formules aléatoires ou personnalisables ;
  • un générateur d'accord d'intéressement, accompagné de formulaires à compléter avec toutes les informations qui apparaissent nécessaires.

Notez que l'employeur doit également accomplir l'ensemble des formalités de dépôt sur la plateforme TéléAccord ainsi qu'auprès du greffe du Conseil de Prud'hommes dans le ressort duquel il se trouve.

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05/04/2024

Intérim : on connaît les modalités des actions de prévention collective !

Au titre d'une expérimentation de 3 ans, la loi dite « Santé au Travail » a instauré la réalisation d'actions de prévention collective par les services de prévention et de santé au travail au bénéfice des intérimaires. Les modalités de réalisation et d'évaluation de ces actions viennent d'être fixées. Focus.

Actions de prévention collective : une précision du cahier des charges

Pour mémoire, la loi dite « Santé au Travail » entend renforcer la santé et la sécurité des travailleurs temporaires. À cet effet, dans le cadre d'une expérimentation de 3 ans qui a débuté le 27 mars 2024, la mise en place d'actions de prévention collective aux risques professionnels, organisées par les services de prévention et de santé au travail (SPST), est prévue.

Ces actions ont notamment pour objet d'accroître la collaboration entre les acteurs du secteur, dans le but d'identifier les situations, risques et secteurs professionnels des intérimaires nécessitant un effort particulier.

Dans un souci d'efficacité, il est recommandé de mettre en place ces actions antérieurement à toute affectation des salariés intérimaires à leur poste. Néanmoins, elles pourront également être organisées et suivies en cours de missions.

Actions de prévention collective : une initiative partagée sur la base du volontariat

La participation des SPST à cette expérimentation se fait sur la base du volontariat dans le cadre d'une convention régionale.

L'initiative d'organiser et de mettre en œuvre ces actions de prévention est partagée entre les SPST, les entreprises de travail temporaire et les entreprises utilisatrices.

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03/04/2024

Retard au travail = retenue sur salaire ?

Parce que des salariés arrivent en retard à l'occasion d'une formation professionnelle, leur employeur décide de les sanctionner, notamment en pratiquant une retenue sur salaire. Ce dont s'indignent 2 syndicats, qui estiment qu'au-delà du caractère illicite de cette sanction, il est clairement porté atteinte à l'intérêt collectif de la profession. Qu'en pense le juge ?


Paiement du salaire : « vous avez vu l'heure ? »

Pour mémoire, les sanctions pécuniaires, c'est-à-dire les retenues sur salaire pratiquées par un employeur pour sanctionner le comportement d'un salarié, sont strictement interdites par la loi.

Dans une récente affaire, le personnel navigant commercial d'une compagnie aérienne doit suivre des stages de formation obligatoires, d'une durée d'une journée.

Et pour s'assurer du respect de cette obligation, l'employeur a posé la règle suivante : en cas de retard supérieur à 10 minutes à l'une des sessions de formation, le salarié concerné se verra interdire l'accès à cette formation et devra supporter une retenue sur salaire…

Considérant que cette pratique porte atteinte à l'intérêt collectif de la profession, 2 syndicats saisissent le juge pour lui demander d'y mettre fin, tout en condamnant l'employeur à verser les salaires manquants aux salariés injustement sanctionnés !

Ils considèrent, en effet, que cette pratique revient à prononcer une sanction pécuniaire, ce qui est strictement prohibé par la loi. D'autant que l'employeur ne démontre pas en quoi un retard de 10 minutes empêcherait de suivre cette formation…

L'employeur se défend : pour lui cette pratique n'est pas une sanction pécuniaire, mais relève de son pouvoir de direction. En sa qualité d'employeur, il est libre de fixer les conditions de réalisation des journées de formation !

Surtout, il fait valoir que les syndicats ne peuvent pas agir en lieu et place des salariés...

Le juge tranche en faveur des organisations syndicales…et de l'employeur !

En effet, si le juge concède que la pratique mise en place par l'employeur constitue bien une sanction pécuniaire illégale, il admet dans le même temps que les syndicats ne peuvent pas agir à la place des salariés, qui sont seuls fondés à demander la régularisation de leur situation individuelle…

Par conséquent, si les salariés souhaitent obtenir le paiement des sommes correspondant aux retenues indument effectuées, ils devront eux-mêmes saisir le juge !

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02/04/2024

Protocole d'accord pré-électoral : faute avouée à moitié pardonnée ?

Que se passe-t-il lorsqu'un syndicat, invité tardivement à la négociation du protocole d'accord pré-électoral, en demande l'annulation alors même qu'il a pu présenter des candidats sans émettre de réserve ? Réponse du juge…

Protocole d'accord pré-électoral et invitation irrégulière : quelle sanction ?

Pour rappel, l'invitation à négocier le protocole d'accord pré-électoral (PAP) et à établir une liste de candidats doit parvenir à chaque organisation syndicale intéressée au plus tard 15 jours avant la 1re réunion de négociation.

Dans une récente affaire, un syndicat demande l'annulation du PAP.

Pourquoi ? Parce qu'il estime que l'invitation qui lui a été envoyée par l'employeur pour négocier ce protocole était tardive… donc irrégulière.

Ce que conteste l'employeur : si l'organisation syndicale a refusé de signer le protocole, elle a tout de même présenté des candidats dans le respect du calendrier proposé… et sans émettre la moindre réserve.

Dès lors, elle ne peut pas se prévaloir a posteriori de l'irrégularité de l'invitation pour faire annuler le PAP !

Ce qui emporte la conviction du juge, qui tranche en faveur de l'employeur.

Un syndicat qui, sans émettre de réserve expresse, a présenté des candidats ne peut pas, ensuite, se prévaloir de l'irrégularité de l'invitation pour demander l'annulation du PAP.

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02/04/2024

Jeunes entreprises innovantes : l'administration sociale est à jour !

À la suite d'une consultation publique, la rubrique du Bulletin officiel de la Sécurité sociale (BOSS) relative au dispositif d'exonération applicable aux jeunes entreprises innovantes, jeunes entreprises universitaires et jeunes entreprises de croissance est entrée en vigueur le 1er avril 2024. Focus.

BOSS : une nouvelle rubrique depuis le 1er avril 2024 !

Pour mémoire, les entreprises bénéficiant du statut de « jeune entreprise innovante (JEI) » peuvent bénéficier d'une exonération de cotisations patronales d'assurances sociales et d'allocations familiales, sous réserve de respecter certaines conditions.

Il en va de même pour les « jeunes entreprises universitaires » (JEU) et les « jeunes entreprises de croissance » (JEC), qui constituent toutes deux des sous-catégories des JEI.

Suite à la loi de finances pour 2024, le Bulletin officiel de la Sécurité sociale (BOSS) a intégré une nouvelle rubrique dédiée à la réglementation et aux exonérations applicables pour les JEI.

Le contenu de cette rubrique était soumis à une consultation publique, qui s'est achevée le 20 janvier 2024.

Et dans un récent communiqué, le BOSS nous fait savoir que le contenu de la rubrique relative aux JEI est entré en vigueur le 1er avril 2024. Il est donc désormais opposable à l'administration, comme aux entreprises !

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02/04/2024

Entretien préalable à un licenciement : qui participe ?

Un salarié reçoit une lettre de convocation à un entretien préalable à un éventuel licenciement, qui ne mentionne pas le fait qu'il peut bénéficier d'une assistance. Une erreur grossière qui entraîne l'irrégularité de la procédure, selon lui… Mais pas selon l'employeur. Certes, l'omission est incontestable. Pour autant, le salarié était accompagné lors de l'entretien, et cela change tout…

Entretien préalable à un licenciement : « qui êtes-vous » ?

Après avoir été licencié pour inaptitude, un salarié conteste : selon lui, la procédure n'ayant pas été respectée, son licenciement est irrégulier !

Il indique tout d'abord, que la lettre de convocation à l'entretien préalable à un éventuel licenciement envoyée par l'employeur ne l'informe pas de sa faculté de se faire assister au cours de cet entretien.

Ensuite, cet entretien préalable s'est déroulé de manière déséquilibrée en raison de la présence des 2 dirigeants…et d'une tierce personne dont il ignorait l'identité !

Un tiers qui était « conseiller du salarié », se défend l'employeur qui rappelle que conformément à la procédure, cette personne était tout à fait en droit d'assister à l'entretien.

Un constat qui répond d'ailleurs au 2nd argument du salarié : ce dernier ne peut pas reprocher à l'employeur de ne pas l'avoir informé de sa possibilité de se faire assister dès lors qu'il était bel et bien accompagné par un conseiller du salarié durant l'entretien.

Ce qui ne convainc pas le juge, qui donne raison au salarié. S'il est vrai qu'un salarié, venu accompagné à son entretien préalable, ne peut pas se prévaloir ensuite du défaut de la mention d'assistance possible pour faire reconnaître l'irrégularité de son licenciement, la question n'est pas là dans cette affaire…

Ici, il faut se demander si le fait que 3 personnes aient assisté à l'entretien préalable, dont l'une que le salarié ne connaissait pas, n'a pas pour effet de rendre irrégulière la procédure de licenciement.

L'affaire devra donc être rejugée sur ce point.

Quand un entretien préalable à un licenciement se déroule à 3 contre 1… - © Copyright WebLex

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01/04/2024

Vie professionnelle et vie personnelle du salarié : une distinction pas toujours aisée…

Un salarié a un comportement obscène, dans un véhicule de fonction, sur le trajet entre son lieu de travail et son domicile. Informé de cette situation, l'employeur décide de le licencier. Un licenciement que le salarié conteste, rappelant qu'un motif tiré de sa vie personnelle ne peut pas, en principe, servir à justifier un licenciement. Qui va convaincre le juge ?

C'est l'histoire d'un salarié qui oublie qu'il est dans un véhicule professionnel…

Un salarié embauché en qualité de conducteur livreur est licencié par son employeur pour faute grave.

Pourquoi ? Parce que son employeur lui reproche d'avoir adopté un comportement obscène sur son trajet domicile-travail, à l'issue de sa journée de travail, dans le véhicule qui était mis à disposition par l'entreprise…

Une décision qui s'appuie sur un témoignage anonyme envoyé par un autre salarié.

Pour l'employeur, ces faits portent atteinte à l'image de la structure et rendent impossible le maintien du salarié dans l'entreprise… Ce qui justifie un licenciement pour faute grave !

Sauf que pour le salarié ce comportement, qui relève de sa vie privée, ne peut pas fonder son licenciement pour faute.

Il rappelle que les faits ont été commis en dehors du temps de travail et que le seul fait qu'il se trouvait dans un véhicule professionnel ne peut pas suffire à rattacher les faits reprochés à sa vie professionnelle.

« Tout à fait ! » tranche le juge en faveur du salarié : les faits reprochés ne constituent pas un manquement du salarié aux obligations qui découlent de son contrat de travail.

Les éléments invoqués par l'employeur ne permettent pas d'établir un lien suffisant entre le comportement reproché et la vie professionnelle du salarié et ne peuvent pas fonder son licenciement pour faute grave.

Comportement inapproprié dans un véhicule professionnel = licenciement ? - © Copyright WebLex

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29/03/2024

BTP : une correction du document d'information à remettre au salarié détaché

Récemment, un nouveau modèle du document d'information devant être remis à chaque salarié détaché en France pour réaliser des travaux du BTP a été publié. Un modèle qui s'est avéré erroné… D'où la publication d'un correctif. Focus.

Un document d'information « rectifié » à remettre au salarié détaché

Pour mémoire, chaque salarié détaché en France pour réaliser des travaux de BTP par une entreprise établie à l'étranger, doit se voir remettre un document d'information écrit présentant la réglementation française en matière de droit du travail qui lui est applicable (aussi appelé « noyau dur »).

Et récemment, un nouveau modèle de ce document d'information a été publié.

Problème : la durée du congé de paternité qui y était indiquée n'était pas la bonne…

Il était en effet fait mention d'une durée de 11 jours consécutifs, alors que depuis le 1er juillet 2021, cette durée est de 25 jours calendaires (32 en cas de naissances multiples).

Un nouveau modèle corrigé, publié le 20 mars 2024, remplace donc le précédent.

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26/03/2024

La signature d'une rupture conventionnelle est-elle possible le jour de l'entretien préalable ?

La procédure de conclusion d'une rupture conventionnelle entre le salarié et l'employeur est encadrée par la loi… Toutefois, les textes restent silencieux quant à l'existence (ou non ?) d'un délai qui doit être respecté entre le jour de l'entretien préalable et la signature effective de la convention. Est-il possible de signer la convention de rupture le jour de l'entretien ? Réponse du juge…

Un entretien (immédiatement) préalable à la signature de la rupture conventionnelle : c'est possible !

Pour mémoire, lorsque l'employeur et le salarié décident de conclure une rupture conventionnelle individuelle, ils doivent s'accorder sur le principe et les modalités de la rupture au cours d'un (ou plusieurs) entretien(s).

Une fois les modalités fixées, les parties formalisent leur accord en signant une convention de rupture.

Mais la loi reste muette quant à l'existence d'un délai devant s'écouler entre le dernier entretien et la signature de la convention…

Dans une récente affaire, un employeur et une salariée se rencontrent au cours d'un entretien afin de négocier une rupture conventionnelle individuelle du contrat de travail.

À la fin de cet entretien, et puisqu'ils sont d'accord sur toutes les modalités de la rupture, ils signent immédiatement la convention de rupture.

Après l'homologation de cette convention par l'autorité administrative, la salariée décide de saisir le juge en vue d'obtenir son annulation.

Au soutien de sa demande, elle fait valoir le fait que la signature a eu lieu le même jour que l'entretien… Ce qui porte nécessairement atteinte à sa validité !

Ce que conteste l'employeur : d'abord, il rappelle que le consentement de la salariée est exempt de vice.

Ensuite, puisque les parties étaient d'accord sur les modalités de rupture le jour de l'entretien, rien n'interdit qu'ils puissent signer la convention le jour même de l'entretien.

Ce que confirme le juge, qui donne raison à l'employeur. Une convention de rupture conventionnelle individuelle peut tout à fait être signée le jour de l'entretien !

Rupture conventionnelle : efficacité, efficacité, efficacité ! - © Copyright WebLex

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26/03/2024

Congés payés et arrêt maladie : un avis (attendu) du Conseil d'État

Saisi par le Premier ministre afin de donner son avis, le Conseil d'État (CE) est revenu récemment sur la mise en conformité des dispositions du Code du travail s'agissant de l'acquisition des congés payés des salariés durant leur arrêt maladie. Dans cet avis consultatif, il entend éclairer le législateur sur le sens de la réforme (très) attendue…

Congés payés et arrêt maladie : rappel du contexte

Par une série d'arrêts rendus le 13 septembre 2023, le juge a considéré que certaines dispositions du Code du travail relatives à l'acquisition des congés payés par les salariés en arrêt maladie ne devaient plus être appliquées, car contraires au droit de l'Union européenne (UE).

Pour mémoire, ces dispositions prévoyaient que l'arrêt de travail pour maladie d'origine non professionnelle n'était pas considéré comme du temps de travail effectif.

Le juge a estimé que ces règles ne devaient pas s'appliquer : pour lui, un salarié en arrêt maladie doit pouvoir acquérir des congés payés.

Il rappelait également que le délai de prescription pour le report des congés payés acquis avant ou pendant un arrêt maladie, ne commençait à courir qu'à partir du moment où le salarié était effectivement en mesure de prendre ses congés…

Quelques temps plus tard, interrogé à son tour, le Conseil constitutionnel a rappelé que même si ces dispositions étaient non conformes au droit de l'UE, elles restaient valables au regard de la Constitution.

D'où un flou juridique et un casse-tête pour les entreprises…

En l'état, seul le législateur est donc en mesure d'apporter une réponse aux entreprises quant aux règles applicables à l'acquisition de congés payés en cas d'arrêt de travail.

D'où l'intervention du Conseil d'État, appelé à donner son avis sur un futur projet de loi…

Congés payés et arrêt maladie : quel est l'avis du Conseil d'État ?

Concrètement, 2 questions ont notamment été posées au Conseil d'État :

  • la 1re concernant la mise en place d'une limite quant à l'acquisition des congés payés pendant l'arrêt maladie non professionnel ;
  • la 2de pour régler le droit (et le délai) au report des congés payés acquis avant ou pendant un arrêt maladie, quelle que soit son origine.

Sur le 1er point, le Conseil d'État estime qu'il est possible de limiter à 4 semaines les congés acquis au cours d'une absence pour maladie non professionnelle, conformément au projet du Gouvernement.

Sur le 2nd point, il rappelle que lorsque les droits à congés payés expirent alors que le salarié est en arrêt maladie, le début de la période de report devra nécessairement être postérieur à la date de reprise du travail, ainsi qu'à celle où l'employeur aura dûment informé le salarié de ses droits.

Par ailleurs, si les congés payés sont acquis au cours de la période de maladie, la période de report de 15 mois telle que prévue par le Gouvernement pourra débuter à la fin de la période d'acquisition, si le salarié n'a pas repris le travail.

Il précise également qu'il sera possible de prévoir une extinction de ces congés à l'issue d'une période de 15 mois quand bien même l'employeur était dans l'impossibilité de prévenir le salarié.

Notez que si ces éléments permettent d'éclairer le gouvernement quant au projet de loi à venir, ils ne sont que provisoires et ne permettent pas, en l'état, d'apporter une réponse aux besoins opérationnels des entreprises…

La suite au prochaine épisode…

Congés payés et arrêt maladie : la saga continue… - © Copyright WebLex

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25/03/2024

Négociation collective : quand un syndicat s'estime lésé…

Pour engager les négociations d'un accord collectif, l'employeur doit inviter les organisations syndicales représentatives. Mais quelles sont celles à inviter lorsque les négociations ont pour objet d'étendre le périmètre d'une Unité économique et sociale (UES) ? Celles qui sont représentatives dans chaque entité ou celles représentatives dans l'UES d'origine ? Réponse du juge…

Modification du périmètre d'une UES : qui doit négocier ?

Pour mémoire, la négociation et la signature d'un accord collectif sont des prérogatives réservées aux organisations syndicales représentatives.

Pour être reconnue comme telle, l'organisation syndicale doit notamment avoir obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés au 1er tour des dernières élections professionnelles…

Dans une récente affaire, à la suite de l'acquisition d'un groupe de sociétés par une Unité économique et sociale (UES), il est envisagé l'extension du périmètre de l'UES pour y intégrer les entités du groupe nouvellement acquis.

Cette extension doit prendre la forme d'un accord collectif… nécessitant des négociations préalables. Pour ce faire, l'UES chargée de piloter la négociation doit inviter l'ensemble des syndicats représentatifs habilités à y participer.

Et c'est là le nœud du problème !

Pour identifier et inviter ces syndicats, l'UES a pris en compte, pour chacun, l'ensemble des suffrages obtenus au sein de l'UES et du groupe nouvellement acquis.

Une organisation syndicale, qui n'a pas été invitée à la table des négociations, considère être lésée par ce calcul : si elle a obtenu 12,34 % des suffrages au sein de l'UES, ce score est de 8,73 % si on prend en compte le score dans les entités du groupe de sociétés nouvellement acquis.

Mais l'employeur ne comprend pas bien le problème : parce que l'accord envisageant l'extension d'une UES est un accord interentreprises, les organisations syndicales habilitées à négocier doivent être représentatives dans l'ensemble des entités concernées… ce qui n'était pas le cas pour cette organisation.

L'employeur n'avait donc pas à inviter ce syndicat à négocier !

Ce que réfute le syndicat : selon lui, l'accord négocié est un accord UES et non un accord interentreprises.

Dans cette hypothèse, parce que le syndicat est représentatif au sein de l'UES d'origine, cela suffit à considérer qu'il remplit le critère d'audience nécessaire à sa représentativité. L'employeur ne peut pas lui opposer son score dans les entités du groupe acquis pour l'exclure des négociations…

Ce qui emporte la conviction du juge, qui tranche en faveur de l'organisation syndicale sur ce point !

L'accord collectif portait ici reconnaissance d'une UES : il ne peut donc pas être assimilé à un accord interentreprises. Dans ce cas, un syndicat représentatif dans l'une des entités de l'UES doit être invité à la table des négociations sans que ne puisse lui être opposé son score électoral dans l'une des autres entités.

Par conséquent, l'employeur aurait dû inviter l'organisation syndicale au seul motif qu'elle était représentative au sein de l'UES.

L'affaire devra donc être rejugée.

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18/03/2024

Messagerie professionnelle : peut-on tout dire ?

Si l'on sait qu'un motif tiré de la vie personnelle du salarié ne peut pas fonder son licenciement disciplinaire, qu'en est-il lorsqu'un salarié utilise sa messagerie professionnelle pour envoyer des messages racistes et xénophobes à ses collègues ? L'employeur peut-il se fonder sur ces messages pour prononcer un licenciement ? Réponse du juge.

Messages tendancieux : vie privée ou faute grave ?

Une salariée utilise la messagerie professionnelle de son entreprise pour envoyer des messages à caractère raciste et xénophobe à au moins 2 autres de ses collègues, également salariés.

Lorsqu'il découvre ces messages en raison d'une erreur d'envoi, l'employeur décide de prononcer son licenciement pour faute grave.

Pour ce faire, il rappelle que le règlement intérieur de l'entreprise et la charte d'utilisation de la messagerie électronique interdisent tout propos raciste ou discriminatoire.

Sauf que la salariée conteste ce licenciement : les 9 messages en question, envoyés sur une période de 11 mois, relèvent de sa vie personnelle parce qu'ils étaient diffusés à un cercle restreint de collègues et n'avaient pas pour objet d'être publiés.

Leur volume ne permet d'ailleurs pas de caractériser un quelconque manquement au règlement intérieur, qui admet une utilisation personnelle de la messagerie professionnelle par les salariés, sauf abus.

Elle rappelle qu'un motif tiré de sa vie personnelle ne peut pas justifier un licenciement pour motif disciplinaire sauf s'il constitue un manquement à une obligation découlant de son contrat de travail : or pour elle, ces messages n'ont aucune incidence sur son emploi ou ses relations avec les usagers ou collègues.

Ce qui emporte la conviction du juge : un salarié a droit, même au temps et au lieu de travail, au respect de l'intimité de sa vie privée.

Parce que ces messages s'inscrivent dans le cadre d'échanges privés à l'intérieur d'un groupe restreint et que l'employeur en a pris connaissance uniquement à la suite d'une erreur d'envoi, il ne peut pas se fonder sur cet élément pour licencier la salariée pour faute grave.

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