Actu sociale

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23/09/2025

Frais professionnels : du nouveau pour la mobilité professionnelle

Le traitement des frais professionnels déductibles des cotisations sociales dues par les employeurs vient de faire l'objet d'aménagements importants, notamment s'agissant de la mobilité professionnelle et des grands déplacements. Nous vous proposons de faire le point à ce sujet.

Une tolérance de l'administration reprise pour définir la mobilité professionnelle

Rappelons que la mobilité professionnelle désigne la situation où un salarié change de lieu de résidence en raison d'un changement de lieu de travail.

Jusqu'alors, le salarié était présumé être dans une situation de mobilité professionnelle lorsque :

  • la distance séparant l'ancien lieu de résidence du lieu de travail était supérieure ou égale à 50 kilomètres (trajet aller ou retour) ;
  • cette distance entraînait un temps de trajet au moins égal à 1h30. 

Dès lors que ces 2 conditions étaient réunies, le salarié était présumé être en situation de mobilité professionnelle.

Toutefois, par tolérance, l'administration considérait déjà que, lorsque le critère de distance n'était pas rempli, la mobilité professionnelle était caractérisée dès lors que le temps de trajet (aller simple) était, quel que soit le mode de transport, au moins égal à 1 h 30. 

En d'autres termes et jusqu'à maintenant, le second critère pouvait d'ores et déjà, à lui seul, permettre de considérer que le salarié était en situation de mobilité professionnelle et ainsi ouvrir droit au versement des indemnités de mobilité professionnelle.

Cette tolérance qui existait déjà vient tout juste d'être entérinée par le nouvel arrêté régissant les frais professionnels.

Désormais, seul le critère de trajet aller ou retour d'au moins 1 h 30 est suffisant pour considérer que le salarié est en mobilité professionnelle.

Et du côté des frais de grand déplacement ?

Pour mémoire, le grand déplacement désigne la situation du salarié en situation de déplacement dans un lieu de travail différent de son lieu de travail habituel, sans pouvoir regagner son domicile chaque soir.

Dans ce cas de figure, l'employeur est autorisé à déduire de la base de calcul des cotisations sociales dues les frais engagés sur la base d'un montant forfaitaire et réévalué chaque année. 

Jusqu'alors, lorsque le grand déplacement était d'une durée supérieure à 3 mois sur un même lieu de travail (de façon continue ou discontinue), les limites d'exonération applicables aux indemnités forfaitaires subissaient un abattement de :

  • 15 % à compter du 1er jour du 4e mois et jusqu'à 2 ans ;
  • 30 % au-delà de 2 ans, et dans la limite de 4 ans supplémentaires, soit jusqu'à 6 ans. 

Sur le fond, ces règles demeurent mais sont réécrites dans un souci de lisibilité. Ainsi, lorsque le déplacement professionnel dure plus de 3 mois sur un même lieu de travail, l'employeur est autorisé à déduire des cotisations sociales :

  • 85 % du montant des indemnités forfaitaires si la durée d'affectation est comprise entre plus de 3 mois et 24 mois maximum ;
  • 70 % sur la durée d'affectation est comprise entre 24 mois et jusqu'au 60ᵉ mois (soit jusqu'à 5 ans).

Notez que cette limite de 5 ans pourrait prochainement faire l'objet d'un rectificatif pour conserver la limite déjà en vigueur auparavant de 6 ans.

Exception faite de cette différence qui pourrait faire l'objet d'un rectificatif encore non-paru à ce jour, les règles d'indemnisation des grands déplacements demeurent les mêmes qu'auparavant, présentées différemment…

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22/09/2025

Apprentissage transfrontalier : quel niveau de prise en charge ?

Depuis la loi dite « 3DS », il est possible d'effectuer une partie de sa formation théorique et / ou pratique dans un pays transfrontalier dans le cadre d'un contrat d'apprentissage transfrontalier, dont les niveaux de prise en charge viennent d'être précisés.

Un financement minoré sauf en cas d'apprenti en situation de handicap

Si, par principe, les règles applicables à l'apprentissage le sont aussi à l'apprentissage transfrontalier, certaines modalités de mise en œuvre de l'apprentissage transfrontalier dérogent.

C'est notamment le cas pour les niveaux de financement pris en charge par l'opérateur de compétences (OPCO) qui font l'objet d'aménagements par rapport aux règles applicables pour les contrats d'apprentissage de droit commun.

Ainsi, il est prévu que, lorsque la partie pratique de la formation est réalisée dans un pays transfrontalier, la prise en charge par l'OPCO soit minorée de 10 % par rapport aux niveaux de prise en charge classiques.

Dans l'hypothèse où aucun niveau de prise en charge n'a été déterminé à l'avance, l'OPCO prend en charge les frais supportés aux termes d'un forfait annuel. Notez que cette prise en charge pourra faire l'objet d'une régularisation ultérieure.

En cas de contrat transfrontalier conclu à temps partiel, il sera possible de proratiser la prise en charge en fonction de la quotité du temps de travail de l'apprenti.

Notez que, dans le cas où le contrat d'apprentissage est conclu avec un salarié en situation de handicap, il sera possible de majorer cette prise en charge jusqu'à un montant de 4 000 €.

Cette majoration sera applicable que la situation de handicap de l'apprenti soit reconnue en France ou dans le pays transfrontalier.

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19/09/2025

Frais professionnels : bientôt la fin de la déduction forfaitaire spécifique ?

Jusqu'à maintenant, l'arrêté du 20 décembre 2002 était le texte fondateur qui régissait le traitement des frais professionnels déductibles des cotisations sociales dues par les employeurs. Ce texte vient tout juste d'être remplacé par un nouvel arrêté récent, qui introduit ou entérine certaines nouveautés, parmi lesquelles le sort futur de la déduction forfaitaire spécifique (DFS)…

DFS : une généralisation de l'extinction du dispositif d'ici à 2032

Pour mémoire, l'arrêté du 20 décembre 2002 est un texte auquel les employeurs se réfèrent pour connaître les frais professionnels déductibles de l'assiette des cotisations sociales dues.

Cet arrêté, complété par certaines précisions de l'administration sociale inscrites au Bulletin officiel de la Sécurité sociale (BOSS), vient tout juste d'être abrogé et remplacé par un nouvel arrêté.

Ce nouveau texte de référence induit plusieurs changements, tout en entérinant des précisions qui avaient été données par l'administration sociale par le passé.

Parmi les mesures phares, il est prévu l'extinction totale de la déduction forfaitaire spécifique (DFS) pour certains frais professionnels et pour une liste précise de professions.

Ce mécanisme de déduction permet à l'employeur, toutes conditions remplies, d'appliquer une déduction forfaitaire spécifique pour frais professionnels à l'assiette des cotisations sociales pour certaines professions.

Concrètement, cette déduction consiste en un abattement sur l'assiette des cotisations sociales, possible seulement lorsque le salarié supporte effectivement des frais pendant l'exercice de son activité professionnelle. En l'absence de frais ou si l'employeur en rembourse une partie, il est impossible d'appliquer cette déduction.

Toutefois, des dérogations avaient été déjà accordées à 8 secteurs professionnels par l'administration sociale :

  • les métiers de la propreté ;
  • des casinos et cercles de jeux ;
  • de la construction ;
  • du transport routier de marchandises ;
  • du spectacle vivant et du spectacle enregistré ;
  • de l'aviation civile ;
  • les journalistes ;
  • les vendeurs représentateurs et placiers (VRP).

Pour ces 8 secteurs, l'administration avait admis la possibilité de continuer à appliquer la DFS et ce même si les salariés ne supportaient aucun des frais professionnels.

En contrepartie, ces secteurs devaient connaître une réduction progressive du dispositif jusqu'à en sortir.

Si cette tolérance est désormais reprise expressément par la réglementation, cette dernière projette également une sortie progressive pour toutes les professions qui n'étaient pas encore concernées par la sortie du dispositif d'ici à 2032. 

Ainsi du 1er janvier 2026 au 31 décembre 2031, le taux de la DFS sera réduit chaque 1er janvier de l'année d'une valeur équivalente à 15 % du taux applicable en 2025, pour devenir nul à compter du 1er janvier 2032.

Côté formalisme, notez que désormais l'acceptation par le salarié de la DFS peut être inscrite au contrat de travail initial ou dans un avenant.

Si tel n'est pas le cas, l'employeur sera alors tenu d'informer et de recueillir le consentement annuel du salarié par tout moyen, lequel sera tenu de répondre avant un délai raisonnable.

Comme auparavant, le salarié conserve le droit de demander à l'employeur de bénéficier (ou de cesser de bénéficier) de la DFS pour l'année civile suivante.

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17/09/2025

Contrat d'accompagnement par le travail : vers une convergence des droits ?

Comme prévu par la loi dite « Plein emploi », un récent changement de la réglementation tend à attribuer aux travailleurs handicapés occupés en établissement ou en service d'accompagnement par le travail (ESAT) des droits sociaux comparables à ceux d'autres salariés. Focus.

ESAT : convergence des droits des travailleurs handicapés

Rappelons que le contrat d'accompagnement par le travail est celui qui est conclu entre l'établissement ou le service d'accompagnement par le travail (ESAT) et le travailleur handicapé. 

Par principe, sa durée initiale est d'une année (sauf exception pour remplacement d'un salarié absent) et est reconduite tacitement chaque année.

Désormais, il est prévu que le travailleur handicapé titulaire de contrat d'accompagnement bénéficie d'un ensemble de droits comparables à ceux des salariés de droit commun.

S'agissant de la complémentaire santé, s'il était déjà prévu que le travailleur puisse bénéficier d'une complémentaire santé, il est désormais prévu un certain nombre de dispenses d'adhésion, notamment dans l'hypothèse où le salarié a souscrit à une couverture individuelle pour le même type de garanties.

Le coût de cette complémentaire sera pris en charge pour moitié par le salarié et pour l'autre moitié par l'ESAT, qui pourra obtenir une compensation de l'État sous réserve de transmettre à l'Agence de services et de paiement une attestation fournie par l'organisme assureur.

Idem du côté des congés payés qui sont fixés à 2,5 jours ouvrables par mois d'accueil en ESAT, plafonnés à 30 jours ouvrables auxquels peuvent s'ajouter 3 jours mobiles.

Sont désormais assimilés à un mois d'accueil ou pris en compte comme tels :

  • les périodes équivalentes à 4 semaines (ou 24 jours de présence en ESAT) ;
  • les périodes de congé, congé maternité, de paternité et d'accueil de l'enfant ou d'adoption ;
  • les périodes pendant lesquelles l'exécution du contrat est suspendue pour cause d'arrêt maladie (professionnel ou non professionnel).

À l'instar des autres salariés, l'arrêt maladie consécutif à un accident ou une maladie non professionnelle ouvrira droit à 2 jours ouvrables de mois d'absence dans la limite de 24 jours ouvrables sur l'ensemble de la période annuelle.

De la même manière, les conjoints et partenaires d'un PACS doivent également avoir le droit à un congé simultané.

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17/09/2025

Indemnités journalières maternité de l'assurance volontaire : des précisions !

Depuis le 10 septembre 2025, une adhésion à l'assurance volontaire postérieure à la conception empêche désormais l'assurée de percevoir l'indemnité journalière de maternité. Explications.

Nouvelle exigence de conception postérieure à l'adhésion à l'assurance volontaire maternité

L'assurance volontaire des Français à l'étranger permet aux expatriés qui ne relèvent plus du régime français de s'affilier volontairement à la Sécurité sociale afin de continuer à bénéficier des prestations en espèces et en nature.

Ainsi, rappelons que dans le cadre de l'assurance maladie maternité, les assurés peuvent bénéficier de l'indemnité journalière de maternité qui est servie pendant une période qui :

  • débute 6 semaines avant la date présumée de l'accouchement et,
  • se termine 10 semaines après celui-ci.

Cette prestation est servie à condition de cesser toute activité salariée durant la période d'indemnisation.

Récemment, un nouveau critère tenant à la date de conception a été ajouté à la réglementation pour bénéficier de cette indemnité journalière de l'assurance volontaire.

En effet, depuis le 10 septembre 2025, pour se voir verser les indemnités journalières de maternité, l'assurée doit justifier d'une durée d'assurance de 6 mois à la date présumée de l'accouchement et d'une date de conception postérieure à sa date d'adhésion.

En d'autres termes, il n'est donc pas plus possible de se voir verser cette indemnité journalière si l'assurée a adhéré à l'assurance volontaire postérieurement à la date de conception.

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16/09/2025

Congés payés et décompte des heures supplémentaires : du nouveau !

Dans une décision retentissante du 10 septembre 2025, le juge français vient de mettre le droit du travail en conformité avec le droit de l'Union en rappelant que, dans le cadre du décompte hebdomadaire du temps de travail, les jours de congés payés peuvent être pris en compte pour le déclenchement des heures supplémentaires. Voilà qui mérite quelques explications…

Décompte du temps de travail sur la semaine : les congés payés pris en compte pour le calcul des heures supplémentaires ?

Pour mémoire, et lorsque la durée du travail est décomptée sur la semaine –on parle alors de décompte hebdomadaire du temps de travail –, on qualifie de « supplémentaire » toute heure de travail effectuée au-delà de la durée légale de 35 heures de travail par semaine.

Jusqu'alors, le juge considérait qu'à défaut de dispositions conventionnelles ou d'usage contraire, les jours de congés payés n'étaient pas assimilés à du temps de travail effectif et ne devaient donc pas être pris en compte dans le cadre du déclenchement des heures supplémentaires.

C'était sans compter un changement drastique et récent de position du juge sur ce point…

Dans cette affaire, 3 ingénieurs, qui contestaient la validité de la convention de forfait hebdomadaire en vertu de laquelle ils avaient été embauchés, demandaient le rappel de l'ensemble des heures supplémentaires réalisées.

Plus précisément, ils demandaient le paiement de 3,5 heures supplémentaires effectuées chaque semaine.

Ce que l'employeur accepte, mais en déduisant les semaines au cours desquelles les salariés avaient pris des congés payés.

Selon lui, le droit français considère qu'il n'est pas possible de parler d'heures « supplémentaires » lorsqu'un salarié prend un jour de congé payé puisque la semaine devient alors mécaniquement incomplète.

« Faux », rétorquent les salariés, en considérant que cette mesure dissuade le salarié de prendre ses congés payés puisqu'elle le prive de la majoration salariale due au titre de l'accomplissement des heures supplémentaires, ce qui est contraire au droit de l'Union européenne.

Ce que confirme le juge, en invoquant la primauté du droit de l'Union sur le droit français : le salarié soumis à un décompte hebdomadaire de sa durée de travail peut prétendre au paiement d'heures supplémentaires sur la semaine au cours de laquelle il a posé un jour de congé payé et n'a donc pas réalisé 35 heures de travail « effectif ».

Notez que, à l'heure où nous écrivons ces lignes, cette décision reste cantonnée aux entreprises dans lesquelles le temps de travail est décompté sur la semaine.

Une décision importante qui intervient dans un contexte particulier

Rappelons que cette décision intervient alors que la France a été mise en demeure de mettre le droit du travail en conformité avec le droit de l'Union en juin dernier, dans un délai de 2 mois.

La commission européenne estimait, en effet, que la législation nationale, en excluant les jours de congés du seuil de déclenchement des heures supplémentaires lorsque le temps de travail était calculé sur la semaine, avait pour objet de « dissuader » les salariés de prendre leurs congés, ce qui est contraire au droit de l'Union européenne.

Compte tenu de la primauté du droit de l'Union européenne sur le droit français, c'est donc dans ce cadre que le juge prive d'effet les dispositions légales excluant les congés payés du seuil de déclenchement des heures supplémentaires.

Si des incertitudes existent quant à la portée de cette décision et à ses conséquences opérationnelles pour les entreprises, une certitude demeure : ces évolutions imposent des adaptations rapides et sans doute une évolution de la loi pour sécuriser ce cadre…

Affaire à suivre…

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12/09/2025

Proches aidants : une nouvelle mesure de relayage

En France, 8 à 11 millions de personnes aident un conjoint, un parent ou un enfant en perte d'autonomie. Dans le cadre d'une politique nationale de soutien des proches aidants et afin d'accompagner et de reconnaître cette qualité, une alternative de relayage est proposée en vue d'encadrer le répit des aidants. Explications.

Proches aidants : un accompagnement continu possible par un professionnel

Pour mémoire, le séjour de répit aidant-aidé est un dispositif qui renvoie notamment au relayage à domicile : il permet à certains professionnels de santé, sur la base du volontariat, de suppléer à domicile les proches aidants ou intervenants en dérogeant à la durée du travail légale ou conventionnelle normalement applicable (temps de pause, durées maximales quotidiennes, durée minimale de repos, etc.).

En effet, c'est parce que la qualité de proche aidant entraîne des conséquences sur la vie personnelle et professionnelle des aidants qu'une législation récente vient de poser un cadre dérogeant au droit du travail et visant à favoriser leur répit.

Désormais, les proches aidants peuvent recourir à un accompagnement continu par un professionnel unique, pouvant durer jusqu'à 6 jours consécutifs. 

Ce dispositif récent s'adresse aux proches aidants qui :

  • accompagnent des personnes présentant une altération des fonctions mentales, psychiques ou cognitives associée à des troubles du comportement ou des troubles du neurodéveloppement avec troubles du comportement ;
  • assurent une présence continue au domicile de la personne aidée et interviennent auprès d'elle à titre non-professionnel.

Ce nouveau dispositif permet ainsi d'assurer la présence d'un professionnel formé et référent afin de faciliter la continuité et la qualité de l'accompagnement, tout en favorisant des moments de répit pour les aidants en préservant leur santé physique et mentale.

On rappellera que le nombre de jours d'intervention au cours d'une période de 12 mois consécutifs ne pourra pas excéder 94 jours pour chaque professionnel impliqué dans ce dispositif.

De la même manière, les professionnels de santé relayant devront bénéficier, au cours de chaque période de 24 heures, d'une période minimale de repos de 11 heures consécutives et de 20 minutes de pauses consécutives au terme de chaque séquence de 6 heures de travail.

Les périodes d'intervention ouvrent ainsi droit à un repos compensateur équivalent aux périodes de repos et de pause dont les professionnels de santé n'ont pas pu bénéficier et qui pourra être accordé en partie pendant l'intervention.

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12/09/2025

Régime d'assurance vieillesse des notaires : des précisions à connaître

Comme prévu par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024, on connaît désormais la liste des absences qui n'interrompent plus l'affiliation à la caisse de retraite des clercs et employés de notaires. Quelles sont-elles ?

Maintien de l'affiliation : on connaît la liste des congés concernés !

Avant 2024, la Caisse de retraite et de prévoyance des clercs et employés de notaires avait pour mission principale d'assurer le versement d'une pension de vieillesse, ainsi qu'une pension de réversion au profit du conjoint survivant et des enfants mineurs en cas de décès.

Pour en bénéficier, les clercs de notaires et les notaires recrutés avant le 1er septembre 2023 devaient remplir les conditions d'affiliation à la caisse, sans aucune interruption à compter de cette date.

La loi de financement a supprimé cette exigence, ouvrant ainsi la possibilité, dans certains cas, pour les assurés de percevoir une pension même en l'absence de continuité stricte d'affiliation.

Et justement, la liste des congés qui permettent, à compter du 1er septembre 2023, le maintien de l'affiliation au régime d'assurance vieillesse géré par la Caisse de retraite et de prévoyance des clercs et employés de notaires vient d'être précisée.

Sont ainsi concernés les congés suivants :

  • le congé d'adoption internationale et extra-métropolitaine ;
  • le congé parental d'éducation ;
  • le congé de présence parentale ;
  • le congé de solidarité familiale ;
  • le congé de proche aidant ;
  • le congé sabbatique ;
  • le congé de mobilité volontaire sécurisée ;
  • le congé de suspension du contrat de travail pour mandat parlementaire ou local ;
  • le congé ou absence pour activité dans la réserve opérationnelle militaire ou de la Police nationale ;
  • le congé pour création ou reprise d'entreprise ;
  • le congé pour les salariés natifs des départements d'outre-mer travaillant en métropole ;
  • le congé pour grève, sanction disciplinaire ou incarcération ;
  • tout autre congé ou absence dont la durée est inférieure à moins d'un mois.

Ainsi, ce n'est pas parce que les notaires s'absentent pour un de ces congés que leur affiliation au régime de retraite des clercs et employés de notaires s'interrompt.

Toutefois, notez que, comme prévu par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024, en dépit du maintien de leur emploi, les clercs de notaires et notaires ne cotisent pas et n'acquièrent pas de nouveaux droits à pension pendant ces congés.

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12/09/2025

Congé payé et arrêt maladie : nouvelle étape…

Nouveau revirement en droit social : sous la pression de Bruxelles, le juge français reconnaît désormais le droit des salariés à reporter les jours de congés qui coïncideraient avec ceux d'un arrêt maladie. Une avancée majeure, mais qui laisse planer de nombreuses incertitudes pratiques pour les employeurs comme pour les salariés…

Arrêts maladie pendant le congé payé = vers un report automatique ?

Après son départ à la retraite, une salariée doit rembourser à son employeur une somme, correspondant à un trop-perçu, au titre de l'indemnité de congés payés.

Seul problème : le montant du trop-perçu calculé ne tient pas compte des jours de congés payés durant lesquels la salariée était en arrêt maladie médicalement constaté.

« À tort ! », estime l'employeur : le montant du trop-perçu doit aussi concerner les jours de congés payés durant lesquels la salariée était en arrêt maladie.

Pour étayer sa demande, l'employeur rappelle que, depuis 1996, le juge considère que le salarié qui tombe malade pendant ses congés ne peut pas exiger de reporter ultérieurement les jours de congés dont il n'a pas pu bénéficier du fait d'un arrêt maladie.

Déduire ces jours de congés du trop-perçu revient donc à aller à l'encontre de cette position établie et à permettre à la salariée de reporter les jours de congés dont elle n'a pas pu bénéficier du fait de son état de santé.

« À raison ! », au contraire, réfute la salariée qui invoque le droit de l'Union européenne : la finalité du droit à congé payé est de permettre au salarié de se reposer, laquelle diffère du congé maladie qui est accordé pour qu'il se rétablisse.

Ainsi, conformément à la réglementation européenne, c'est à bon droit que le montant du trop-perçu ne tient pas compte des jours durant lesquels elle était en arrêt maladie.

Ce qui convainc le juge qui, opérant un revirement (retentissant) de jurisprudence, donne raison à la salariée : le trop-perçu ne doit pas tenir compte des jours de congés payés coïncidant avec les jours d'arrêt maladie de la salariée.

Désormais donc, un salarié en arrêt de travail pour maladie durant la période de congés payés a le droit de bénéficier du report ultérieur des jours de congé chevauchant la période d'arrêt de travail pour maladie.

Seule condition exigée par le juge pour ce report : le salarié doit nécessairement notifier à son employeur l'arrêt maladie pendant les congés payés.

Une décision importante qui intervient dans un contexte particulier

Il convient de rappeler qu'à travers une série de décisions rendues en septembre 2023, le juge avait déjà choisi d'aligner sa jurisprudence sur le droit de l'Union en reconnaissant l'acquisition, sous conditions, de congés payés par le salarié en arrêt maladie.

Cette position avait ensuite été consacrée par le législateur avec l'adoption d'une loi en avril 2024, mettant un terme à la controverse relative à l'acquisition des congés payés durant les arrêts maladie … mais laissant en suspens la question du report des jours de congés coïncidant avec un arrêt maladie du salarié.

C'est précisément sur ce point que la Commission européenne est intervenue, en mettant en demeure la France, en juin 2025, de se conformer pleinement au droit de l'Union, sous un délai de 2 mois.

Elle estimait, en effet, que la législation nationale, en refusant le report des congés, était contraire aux exigences européennes et enjoignait le législateur – ou à défaut le juge – de rétablir la conformité.

Prenant les devants, le juge a désormais tranché, en consacrant le droit du salarié à reporter les jours de congés chevauchant une période d'arrêt maladie.

Reste toutefois à déterminer les modalités concrètes de mise en œuvre de cette nouvelle règle : comment le salarié doit-il notifier son arrêt ? Dans quel délai l'employeur doit-il en être informé ? Quelles conséquences en paie ? Le salarié peut-il prétendre à une indemnisation au titre de l'arrêt avant même le report des congés ?

Autant d'interrogations qui, pour l'heure, restent sans réponse…

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11/09/2025

Versement mobilité régional et rural : officialisation des modalités de mise en place

Le versement mobilité régional et rural (VMRR), institué par la loi de finances 2025, et dont les modalités d'application avaient été dévoilées dès le 9 juillet 2025 par l'administration sociale, a fait l'objet de précisions, visant notamment ses modalités d'assujettissement et de recouvrement.

VMRR : confirmation des précisions déjà publiées par l'administration

La loi de finances pour 2025 a institué la création d'un nouveau prélèvement à la charge de certains employeurs, destiné à financer les services de mobilité, dénommé versement mobilité régional et rural (ci-après « VMRR »).

Ce versement ne peut être instauré que dans les régions de métropole — à l'exclusion de l'Île-de-France et des départements d'outre-mer — ainsi que dans la collectivité de Corse. Sa mise en place relève d'une délibération du conseil régional ou, le cas échéant, de l'organe délibérant compétent.

Le taux du VMRR est déterminé par l'organe délibérant, lequel fixe également la date d'entrée en vigueur du prélèvement, sans toutefois pouvoir excéder 0,15 %. Il convient de préciser que ce taux peut être réduit ou même fixé à zéro sur le territoire de certains établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) inclus dans le périmètre régional. Notez qu'en 2025, seules 2 régions ont mis en œuvre ce versement :

  • la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, à compter du 1er juillet 2025 ;
  • la région Occitanie à compter du 1er novembre 2025, pour une partie des EPCI de son territoire.

Comme déjà dévoilé l'administration en juillet, la réglementation confirme désormais que le VMRR s'effectue dans les mêmes conditions que le versement mobilité dit « classique ».

Seule exception : la condition d'effectif de 11 salariés, de laquelle dépend l'assujettissement des employeurs implantés dans une région où il est mis en œuvre, est appréciée en excluant les salariés affectés aux véhicules des entreprises de transport routier ou aérien qui exercent leur activité à titre principe en dehors d'une zone où le VMRR est institué.

Les conditions d'effectif, ainsi que les modalités de recouvrement et les bases de calcul sont applicables aux versements dus au titre des périodes d'activité déclarées :

  • à compter du 5 août 2025 pour les employeurs dont l'effectif est d'au moins 50 salariés et dont la paie est effectuée au cours du même mois que la période de travail ;
  • à compter du 15 août 2025 pour tous les autres cas.

L'administration sociale précise qu'à titre dérogatoire, des modalités de déclarations particulières sont mises en œuvre au titre des périodes d'emploi courant entre juillet 2025 et septembre 2025. 

Pour ces périodes d'emploi, les employeurs éligibles au VMRR ont la possibilité de déclarer les bases de calcul rattachées aux périodes d'emploi de juillet, août et septembre en cumul avec celles d'octobre, novembre ou décembre.

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11/09/2025

Télétravail transfrontalier : des précisions de l'Urssaf

Télétravail et frontières ne font pas toujours bon ménage : quel statut social appliquer aux salariés domiciliés en Belgique, en Espagne ou en Suisse ? Face à ces questions, l'Urssaf apporte de nouvelles précisions dans une actualité récemment publiée.

Télétravail transfrontalier : des précisions des règles de sécurité sociale applicables

Rappelons que le télétravail transfrontalier désigne la situation dans laquelle une entreprise française occupe un salarié travaillant à distance et dont le domicile est situé en Belgique, en Espagne ou en Suisse et dont une partie de l'activité professionnelle se fait au sein des locaux situés en France.

La question se pose de savoir quelles sont alors les règles de Sécurité sociale applicables : L'Urssaf rappelle d'abord le principe en vertu duquel le salarié qui exerce son activité dans plusieurs États membres de l'UE doit relever d'un seul régime de sécurité sociale, qu'il soit ou non placé en télétravail.

C'est le service de mobilité internationale de l'Urssaf qui détermine quel est le système de Sécurité sociale duquel relève le salarié concerné.

Pour ce faire, l'employeur doit adresser une demande de certificat de mobilité internationale « télétravail » à l'Urssaf. Cette demande, dont les modalités précises sont détaillées ici, peut être effectuée depuis l'espace personnel en ligne.

Attention : si l'employeur est établi dans un autre pays que la France, il est demandé de contacter l'institution compétente de cet État.

Enfin notez que dans le cadre d'un accord-cadre dérogatoire sur le télétravail transfrontalier, la France ainsi que certains autres pays européens se sont mis d'accord pour simplifier la demande de certificat.

Cet accord n'est applicable qu'aux situations qui impliquent des États signataires où le télétravail représente au moins 50 % du temps de travail total.

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10/09/2025

Arrêt maladie et congés payés : un report demandé !

Un salarié qui tombe malade pendant ses congés payés a-t-il droit au report de ses congés payés ? C'est une question à laquelle la Commission européenne demande à la France une réponse claire, en conformité avec la réglementation européenne…

Congés payés et arrêt maladie : rappel des évolutions récentes…

De récentes évolutions ont eu lieu s'agissant de l'acquisition de congés payés pendant un arrêt maladie. Dans une série de décisions importantes qui ont été rendues en septembre 2023, le juge a, en effet, changé de position concernant l'acquisition des congés payés lorsqu'un salarié est en arrêt de travail.

Il faut rappeler au préalable que, par principe, pour calculer l'acquisition des droits à congés payés du salarié, seules les périodes de travail effectif ou assimilées comme telles comptent.

Concernant l'arrêt de travail consécutif à un accident de travail ou une maladie professionnelle, la loi prévoit qu'une telle absence n'est assimilée à du temps de travail effectif, pour l'acquisition des congés payés, que dans la limite d'une année d'absence (ininterrompue).

Mais le juge a décidé, en conformité avec la réglementation européenne, que l'ensemble de la période d'absence du salarié victime d'un accident du travail doit être assimilé à du temps de travail effectif et donc, être pris en compte pour le calcul des droits à congés payés générés.

Concernant cette fois l'arrêt de travail consécutif à une maladie ou un accident non professionnel, la loi prévoit qu'un salarié absent pour cause de maladie non professionnelle n'acquiert pas de droit à congés payés.

Mais, là encore, le juge en a décidé autrement et a considéré que la durée de l'absence d'un salarié en raison d'une maladie non professionnelle doit être systématiquement intégrée au calcul de l'indemnité compensatrice de congés payés.

Fort de ces évolutions, la loi portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union européenne (dite « DDADUE ») a été définitivement adoptée en avril 2024, mettant fin à l'épineuse question de l'acquisition des congés payés pendant les arrêts maladie de « droit commun », c'est-à-dire non liés à un accident du travail ou une maladie professionnelle : ces périodes de suspension sont désormais prises en compte dans le cadre de l'acquisition par les salariés de leurs droits à congés payés.

Maladie pendant les congés : application stricte de la réglementation européenne demandée !

Après la question de l'acquisition de congés payés pendant un arrêt maladie, une autre question s'invite dans le débat, celle visant la situation d'un salarié qui tombe malade pendant ses congés payés : a-t-il droit au report ultérieur de ses congés payés correspondant à la période de maladie ?

Estimant que la législation française ne garantit pas ce droit au report au bénéfice des salariés, la Commission européenne vient d'ouvrir une procédure d'infraction en envoyant une lettre de mise en demeure à la France pour manquement aux règles de l'Union européenne sur le temps de travail : elle estime, en effet, que la législation française n'est pas conforme à la directive sur le temps de travail et ne garantit pas la santé et la sécurité des travailleurs.

La loi portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union européenne (dite « DDADUE »), définitivement adoptée en avril 2024, ne se prononce en effet pas sur cette question : fort de ce constat, la Commission envoie une lettre de mise en demeure à la France, qui dispose à présent d'un délai de 2 mois pour y répondre et remédier aux manquements relevés par la Commission.

Notez que jusqu'alors, une position établie du juge tend à dire que le salarié qui tombe malade pendant ses congés ne peut pas exiger de son employeur de reporter les congés ainsi perdus, du fait de son arrêt maladie.

Toutefois, cette position a récemment été contrebalancée par une décision qui pourrait ouvrir la possibilité au salarié malade pendant ses congés d'en demander le report. Reste à savoir si le gouvernement ou, à défaut, la Cour de cassation, décidera de s'aligner avec cette demande motivée de la Commission européenne, faute de quoi, elle pourrait porter l'affaire devant la CJUE.

Affaire à suivre…

Arrêt maladie et congés payés : un report demandé ! - © Copyright WebLex

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