Actu sociale

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31/10/2025

Évolution du dialogue social : une nouveauté pour les élus du CSE

Si, jusqu'alors, le nombre de mandats successifs d'élus au CSE est limité à 3 dans les entreprises de plus de 50 salariés, cette limitation pourrait bien prendre fin. Pour quelles conséquences et à partir de quand ?

Fin de la limitation du nombre de mandats CSE successifs autorisés dans l'entreprise !

La loi portant transposition des accords nationaux interprofessionnels en faveur de l'emploi des salariés expérimentés et relatifs à l'évolution du dialogue social vient d'être publiée.

Parmi les mesures entrées en vigueur, cette loi officialise la suppression de la limitation de 3 mandats successifs applicable aux élus du CSE.

En effet et jusqu'alors, dans les entreprises employant au moins 50 salariés, un élu du CSE ne peut pas exercer plus de 3 mandats successifs, sauf si le protocole d'accord préélectoral prévoit la possibilité de lever cette limite.

Mais, depuis l'entrée en vigueur de la loi, cette limitation a été supprimée pour toutes les entreprises, indépendamment de leur effectif.

En d'autres termes, les élus du CSE pourront donc se présenter à chaque nouveau cycle électoral sans qu'aucune limitation du nombre de mandats successifs possibles n'empêche leur candidature.

Par conséquent, la désignation supplétive de délégués syndicaux par une organisation syndicale représentative, qui était jusqu'alors cantonnée aux seuls anciens élus ne pouvant plus se présenter du fait de la limitation des mandats successifs, est désormais ouverte à tous les anciens élus.

Rappelons que cette désignation supplétive de délégué syndical est celle qui existe lorsqu'aucun candidat au mandat de délégué syndical n'en remplit les conditions ou ne se porte volontaire pour ce faire.

Cette suppression du nombre maximum de mandats successifs, désormais prévue par la loi, effective depuis le 26 octobre 2025, s'appliquera aux prochaines élections et désignations de délégués syndicaux intervenant à compter de cette date.

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31/10/2025

Travail des seniors : un nouveau thème de négociation obligatoire

Depuis le 26 octobre 2025, les grandes entreprises comptant plus de 300 salariés doivent désormais obligatoirement négocier tous les 3 ans (ou 4 ans maximum) sur l'emploi des seniors. Objectif : favoriser le recrutement, le maintien dans l'emploi et l'aménagement des salariés expérimentés, tout en renforçant la transmission de leurs compétences…

Travail des seniors : un nouveau thème de négociation obligatoire dans les grandes entreprises

Dans le cadre de la transposition de l'accord national interprofessionnel en faveur du travail des salariés seniors, un nouveau thème de négociation obligatoire est instauré dans les entreprises et groupes comptant plus de 300 salariés.

Par principe, cette négociation obligatoire devra se tenir tous les 3 ans dans ces entreprises. Toutefois, un accord collectif de méthode pourra encadrer cette négociation en fixant notamment son calendrier, ses modalités pratiques et les informations préalables à communiquer.

Cet accord de méthode pourra prévoir une périodicité différente de la durée légale de 3 ans, mais sans pouvoir excéder une durée de 4 ans.

À cette occasion, il sera demandé aux partenaires sociaux d'aborder les conditions d'emploi, de travail et d'amélioration des conditions de travail des salariés expérimentés « en considération de leur âge », sans que la loi ne donne de définition précise.

Les thèmes obligatoires incluront :

  • le recrutement des seniors ;
  • leur maintien en emploi ;
  • l'aménagement des fins de carrière ;
  • la transmission des compétences.

Enfin et à titre facultatif, les discussions pourront aussi porter sur la formation, les effets des transitions technologiques et environnementales ou encore la santé au travail. Les branches professionnelles seront elles aussi soumises à cette obligation.

Du fait de cette réforme, l'emploi des salariés âgés, la transmission des savoirs et des compétences et l'amélioration des conditions de travail des salariés âgés ne font plus partie des thèmes facultatifs de la négociation sur la gestion des emplois et des parcours professionnels (ou « GEPP »). 

Cette nouvelle obligation de négociation, applicable aux entreprises et aux groupes comptant au moins 300 salariés, est applicable depuis le 26 octobre 2025.

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30/10/2025

Entretien professionnel : remplacé par l'entretien de parcours professionnel

L'entretien professionnel, en vigueur jusqu'alors, vient tout juste de faire l'objet d'une profonde rénovation visant à le transformer en un « entretien de parcours professionnel ». Quelles sont les nouveautés induites par ce changement de dénomination ?

Entretien de parcours professionnel : une nouvelle périodicité et un contenu complété

Actuellement, un entretien professionnel est obligatoirement organisé tous les 2 ans entre le salarié et l'employeur.

Son objet est d'aborder les perspectives d'évolution professionnelle du salarié, ainsi que ses éventuels besoins de formation pour y contribuer.

Tous les 6 ans, cet entretien professionnel doit également faire l'objet d'un état des lieux récapitulatif du parcours professionnel du salarié en prenant en compte son ancienneté et sa progression salariale et/ou professionnelle.

Bientôt, cet « entretien professionnel » sera remplacé par un « entretien de parcours professionnel ».

Côté périodicité, l'entretien de parcours professionnel devra être organisé dès la 1re année du salarié dans l'entreprise, puis tous les 4 ans.

Notez qu'il sera possible d'aménager cette périodicité de l'entretien de parcours professionnel par un accord collectif d'entreprise, ou à défaut, par un accord de branche, sans pouvoir prévoir une périodicité supérieure à 4 ans.

Du côté de son objet, le salarié et l'employeur devront aborder, au cours de cet entretien de parcours professionnel :

  • les compétences du salarié et ses qualifications dans l'emploi qu'il occupe, ainsi que les éventuelles évolutions possibles au regard de la situation de l'entreprise ;
  • la situation et le parcours professionnel du salarié au regard des évolutions des métiers et des perspectives d'emploi ;
  • les besoins de formation exprimés ;
  • les souhaits d'évolution professionnelle avec la possibilité de reconversion interne ou externe, de mobilisation du compte personnel de formation (CPF), d'une validation des acquis de l'expérience (VAE) ou d'un bilan de compétences.
  • l'activation et la mobilisation par le salarié de son CPF et des abondements volontaires que l'employeur est susceptible de financer.

L'employeur d'une entreprise de moins de 300 salariés pourra bénéficier d'un conseil en évolution professionnelle pour la préparation de cet entretien. Il peut aussi faire appel à l'opérateur de compétences pour avoir un conseil de proximité.

Le contenu de ces entretiens de parcours professionnels sera renforcé à mi-carrière et fin de carrière pour anticiper le maintien dans l'emploi des salariés les plus expérimentés.

Ainsi, lors du 1ᵉʳ entretien de parcours professionnel qui aura lieu dans les 2 années précédant le 60ᵉ anniversaire du salarié, l'employeur sera tenu d'aborder les conditions de maintien dans l'emploi, ainsi que les possibilités d'aménagement de fin de carrière.

Comme antérieurement, l'entretien de parcours professionnel devra être proposé à l'issue de certains congés (congé maternité, paternité, parental ou adoption notamment) ou d'absence du salarié dans l'entreprise liée à une période d'activité à temps partiel du salarié, un arrêt longue durée ou un mandat syndical par exemple.

Notez que, dans cette seconde hypothèse, l'entretien de parcours professionnel ne sera rendu obligatoire qu'en l'absence d'organisation d'un tel entretien dans les 12 mois précédant sa reprise d'activité.

De la même manière, il est désormais prévu un entretien de parcours professionnel dit « état des lieux » tous les 8 ans. Cet entretien d'état des lieux pourra être proposé dès la 7e année suivant la 1re année de l'entretien d'embauche, pour un nouveau salarié.

Cet entretien d'état des lieux devra permettre de s'assurer que le salarié a bénéficié au cours des 8 dernières années d'au moins d'une action de formation et a bénéficié d'une progression salariale ou professionnelle.

Les entreprises disposant d'un accord collectif régissant la mise en œuvre des anciens entretiens professionnels auront jusqu'au 1er octobre 2026, date d'entrée en vigueur de ce nouveau régime, pour se mettre en conformité avec ces nouvelles règles.

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30/10/2025

Loi travail des seniors : un nouveau CDI de valorisation de l'expérience

Afin de favoriser l'insertion des travailleurs seniors sur le marché du travail, la loi dite « travail des seniors » a mis en place un nouveau CDI expérimental, intitulé « contrat de valorisation de l'expérience » (ou « CVE »). Voilà qui mérite quelques explications…

CDI de valorisation de l'expérience : un nouveau contrat expérimental…

Dans le but de valoriser l'expérience des travailleurs les plus âgés, la loi prévoit désormais la possibilité de recourir, à titre expérimental, à un nouveau contrat de travail à durée indéterminée intitulé « contrat de valorisation de l'expérience » (ou « CVE »).

L'employeur pourra y recourir, pour une durée de 5 ans à compter du 24 octobre 2025 et sous réserve que le salarié remplisse toutes les conditions suivantes :

  • avoir au moins 60 ans (ou l'âge fixé par une convention ou un accord de branche étendu dans une fourchette allant de 57 à 60 ans) ;
  • être inscrit sur la liste des demandeurs d'emploi auprès de l'opérateur France Travail ;
  • ne pas encore bénéficier d'une pension de retraite à taux plein de droit propre (sauf exceptions tenant à certains régimes spéciaux de retraite existant encore) ;
  • ne pas avoir été embauché dans l'entreprise, ou dans une entreprise appartenant au même groupe, au cours des 6 mois précédant l'embauche dans l'entreprise.

Compte tenu de ces conditions, le salarié devra remettre à son employeur un document transmis par l'Assurance retraite faisant état de la date prévisionnelle à laquelle il remplira les conditions pour bénéficier d'une retraite à taux plein.

Au besoin, ce document pourra faire l'objet d'une mise à jour par le salarié, garantissant le fait que l'employeur dispose d'une version actualisée.

… assorti d'un régime de mise à la retraite progressive dérogatoire dédié 

En contrepartie et toutes ces conditions préalables remplies, l'employeur pourra mettre le salarié à la retraite plus facilement. 

Ainsi, par dérogation à la procédure de mise à la retraite, le salarié titulaire d'un CVE pourra être mis à la retraite par son employeur, sans recueil de son consentement préalable, à partir du moment où le salarié :

  • a atteint l'âge légal de départ à la retraite (entre 62 et 64 ans en fonction de son année de naissance) ;
  • ou, a atteint l'âge légal d'attribution du taux plein automatique (soit 67 ans).

Dans ce cas de figure, l'employeur sera tout de même tenu de respecter un délai de préavis identique à celui en cas de licenciement et de verser au salarié une indemnité de mise à la retraite qui ne peut pas être inférieure à l'indemnité de licenciement.

L'employeur, qui met un salarié à la retraite selon cette procédure dérogatoire prévue pour le contrat de valorisation de l'expérience, pourra être exonéré de la contribution patronale de 30 %, normalement due sur l'indemnité de mise à la retraite versée au salarié.

Pour l'heure, cette exonération de la contribution patronale spécifique ne sera possible qu'au cours des 3 premières années de cette expérimentation.

Notez que parallèlement à cette nouvelle procédure de mise à la retraite du salarié embauché en CVE, la procédure de mise à la retraite progressive « classique » a elle aussi été aménagée par la réforme.

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29/10/2025

Santé mentale au travail : publication de la charte d'engagement

Cet été, le gouvernement a lancé la 1re Charte promouvant la santé mentale au travail. Cette initiative, également portée par l'Alliance pour la santé mentale, vise à mobiliser les entreprises pour faire de la santé mentale un levier de performance durable et de bien-être collectif.

Santé mentale : une charte d'engagement concret pour passer à l'action

1 salarié sur 4 se déclare en mauvaise santé mentale et souffre de difficultés psychologiques. Ces troubles mentaux constituent la 1re cause d'arrêts maladie longs, soit plus d'un quart des arrêts de plus de 3 mois.

Outre les autres mesures de prévention, l'action en faveur de la santé mentale constitue une autre opportunité d'action pour le bien-être des salariés, la performance durable, l'attractivité et la fidélisation des talents, ainsi que pour la responsabilité sociale de l'entreprise.

C'est dans ce cadre que les pouvoirs publics ont fait de la santé mentale une Grande Cause nationale.

Cette dynamique repose sur 4 objectifs :

  • changer le regard des acteurs sur ces questions ;
  • renforcer la prévention et le repérage précoce ;
  • améliorer l'accès aux soins ;
  • accompagner les personnes concernées dans tous les aspects de leur vie.

L'Alliance pour la santé mentale, avec le soutien du ministère du Travail et de l'Emploi, porte cette charte destinée aux entreprises qui invite chaque signataire à s'engager, dans un délai de 3 ans, autour de 4 axes :

  • sensibiliser et libérer la parole sur la santé mentale ;
  • développer le dialogue sur la qualité de vie et les conditions de travail ;
  • améliorer en continu les organisations et l'environnement de travail ;
  • soutenir concrètement les travailleurs par des actions de prévention, de formation et d'accompagnement.

Cette charte, qui peut être signée par les entrepreneurs en ligne via un formulaire, vise à valoriser et approfondir les bonnes pratiques, à créer un réseau d'entreprises engagées et à construire une culture du travail plus durable et plus humaine.

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29/10/2025

Évaluation du salarié : sur quels critères ?

Si l'employeur peut évaluer le travail et les compétences professionnelles des salariés, c'est à la seule condition que la méthode d'évaluation réponde à des critères précis, objectifs et pertinents au regard de la finalité poursuivie. Mais alors, qu'en est-il des critères comportementaux du salarié ? Réponse du juge…

Évaluation de « l'honnêteté » et du « bon sens » des salariés : licite ?

Dans le cadre du contrat de travail, l'employeur a la possibilité de donner des directives, d'en contrôler l'application et de sanctionner les éventuels manquements du salarié.

Ce pouvoir de contrôle se traduit par la possibilité pour l'employeur d'évaluer, tout au long de la relation de travail, l'aptitude professionnelle du salarié.

Mais ce pouvoir d'évaluation n'est pas absolu : il doit reposer sur des critères précis, objectifs et pertinents au regard de la finalité professionnelle.

Dans ce cadre, une entreprise a recours à un « entretien de développement individuel » destiné à évaluer les compétences techniques et comportementales des salariés.

Dans la partie consacrée aux comportements professionnels figurent notamment les critères d'« optimisme », d'« honnêteté » et de « bon sens » des salariés.

Estimant ces critères trop subjectifs et moralisateurs, plusieurs salariés saisissent le juge. Pour eux, ces notions portent atteinte à la vie personnelle des salariés et ne présentent aucun lien direct avec leurs aptitudes professionnelles.

Ce dont se défend l'employeur, qui rappelle que la capacité professionnelle d'un salarié ne s'arrête pas à ses seules aptitudes professionnelles et techniques, mais aussi à ses facultés d'adaptation et à ses compétences d'intégration à une équipe.

Par ailleurs, les notions critiquées par les salariés ne se trouvent que dans la partie relative à l'évaluation comportementale des salariés, laquelle n'est pas la partie principale relative à l'évaluation du travail et des objectifs.

Ce qui ne suffit pas à convaincre le juge, qui donne raison aux salariés : la méthode d'évaluation des salariés doit reposer sur des critères précis, objectifs et pertinents au regard des compétences professionnelles du salarié.

Si l'utilisation de critères comportementaux dans la méthode d'évaluation n'est pas interdite, elle n'est admise qu'à la condition d'être justifiée par la nature de l'emploi occupé et doit rester strictement liée à l'activité professionnelle. Ce qui n'est pas le cas ici…

En outre, le grand nombre de critères comportementaux retenus ne permet ni d'en connaître la pondération exacte dans l'évaluation, ni de vérifier l'existence d'un équilibre réel avec les critères techniques.

Une telle opacité dans les critères retenus ne permet pas de répondre aux critères d'objectivité et d'impartialité qui s'imposent à tout dispositif d'évaluation.

Dès lors, « l'entretien de développement individuel » mis en place dans l'entreprise est bel et bien illicite : l'employeur n'est plus autorisé à y recourir en l'état.

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28/10/2025

Santé et sécurité des travailleurs : nouvel engagement international de la France

Adopté à l'unanimité par le Parlement, le projet de loi ouvre la voie à une ratification formelle par le président de la République de la Convention 155 de l'Organisation Internationale du Travail qui fixe les principes de la politique nationale de prévention des risques professionnels. Pour quelles conséquences ?

Prévention des risques professionnels : un engagement confirmé !

Après un vote unanime du Sénat en février, l'Assemblée nationale a adopté le 15 octobre dernier le projet de loi autorisant la ratification de la convention nᵒ 155 de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) relative à la santé et à la sécurité des travailleurs.

Cette nouvelle étape et la publication de la loi au Journal Officiel ouvre la voie à la ratification formelle par le président de la République.

Adoptée en 1981 et érigée en convention fondamentale en 2022, la convention no 155 fixe les principes essentiels d'une politique nationale de prévention des risques professionnels, applicables à toutes les branches d'activité.

Elle précise également les responsabilités respectives des employeurs, des travailleurs et des autorités publiques.

En autorisant cette ratification, la France :

  • réaffirme son engagement pour un environnement de travail sûr et salubre ;
  • renforce la participation des partenaires sociaux aux politiques de prévention ;
  • complète l'ensemble des conventions fondamentales de l'OIT désormais intégrées à son corpus juridique.

Cette ratification prochaine s'inscrit dans la continuité du 4ᵉ Plan santé au travail, lancé en 2021 par le ministère du Travail et qui vise à développer une véritable culture de la prévention au travail et à réduire les accidents de travail et les maladies professionnelles.

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27/10/2025

Passeport prévention : disponible pour les employeurs ?

C'est annoncé : dès le 16 mars 2026, les employeurs auront, eux aussi, accès à leur espace personnel de prévention pour déclarer et vérifier les formations en santé et sécurité au travail (SST) de leurs salariés. De la même manière, l'outil d'import en masse des données de formations sera lui aussi accessible dès le 9 juillet 2026. Selon quelles modalités ?

Un accès des employeurs à l'espace numérique à partir du 16 mars 2026

Le « Passeport de prévention » est un dispositif numérique nominatif permettant de garantir, fiabiliser et regrouper en un seul lieu sécurisé toutes les données concernant les formations et qualifications en (SST) d'un salarié ou d'un demandeur d'emploi.

Pour ce faire, ce Passeport doit être renseigné selon les cas :

  • par l'organisme de formation en charge de la formation ;
  • par l'employeur ;
  • ou par le salarié directement.

Depuis le 1er septembre 2025, les organismes de formations, qui ont d'ores et déjà accès à l'espace numérique du passeport de prévention, doivent obligatoirement déclarer certaines formations délivrées en santé et sécurité au travail, pour le compte d'un employeur, d'un stagiaire ou d'un demandeur d'emploi.

À compter du 16 mars 2026, les employeurs auront également accès à leur espace personnel pour y renseigner les formations santé et sécurité au travail dispensées en interne dans l'entreprise. Ils disposeront également d'un droit de vérification et de correction des données renseignées par les organismes de formation au titre des formations dispensées aux salariés.

Dans le but de simplifier les démarches de l'employeur et de faciliter la prise en main, le ministère rappelle que l'obligation déclarative débutera de manière progressive.

Il est ainsi prévu que l'employeur ne déclare, dans un 1er temps, que :

  • les formations SST obligatoires encadrées par la réglementation ;
  • les formations obligatoires requises pour les postes nécessitant une autorisation ou une habilitation de travail.

Côté délais, ils peuvent varier selon l'auteur de la saisie :

  • si la formation est déclarée par l'organisme de formation qui la met en œuvre, cette déclaration devra être effectuée avant l'échéance d'un délai de 3 mois suivant la fin du trimestre au cours duquel la formation s'est terminée, dans le cas où elle donne lieu à une attestation de formation ;
  • si la formation est déclarée par l'employeur et qu'elle donne lieu à une attestation de formation, il devra déclarer la formation dispensée en interne dans un délai de 6 mois maximum suivant la fin du trimestre au cours duquel elle s'est achevée.

Attention : dans l'hypothèse où la formation donne lieu à un justificatif de réussite, ce n'est pas la date de fin de formation qui est prise en compte pour apprécier ces délais de 3 ou 6 mois, mais la date du début de validité du justificatif de réussite.

Pour l'heure, un délai supplémentaire de 3 mois est appliqué à ces délais impartis pour la déclaration et la vérification des données jusqu'à la mise à disposition d'un outil d'import en masse des formations, qui devrait être fonctionnel dès le 9 juillet 2026. 

Ainsi, dès le 9 juillet 2026, les organismes de formation comme les employeurs pourront importer des données en masse et déclarer plus facilement les formations dispensées.

Pour mieux appréhender cet espace, un accompagnement pédagogique sera proposé dès janvier 2026, comprenant :

  • des documents techniques ;
  • des supports d'accompagnement ;
  • des webinaires techniques mensuels.

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24/10/2025

On connaît le montant du plafond de la Sécurité sociale au 1er janvier 2026 !

Le plafond de la Sécurité sociale est le montant maximum en euros des rémunérations ou gains à prendre en compte pour le calcul de certaines cotisations. Il est fonction de la périodicité de la paie (mensuelle, trimestrielle, par quinzaine, etc.). Quelles sont les valeurs fixées pour l'année 2026 ?

Plafond de la Sécurité sociale : une augmentation de 2 % au 1er janvier 2026

L'administration sociale indique une revalorisation du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) à hauteur de 2 %, soit 48 060 € au 1er janvier 2026 contre 47 100 € en 2025. 

Le plafond mensuel est ainsi fixé à 4 005 € au 1erjanvier 2026. 

Pour rappel, le PASS est parfois décliné en plafond mensuel, hebdomadaire, journalier, voire horaire.

  • Il constitue un outil utile pour : connaître le montant maximal des rémunérations et / ou des gains à prendre en compte pour le calcul de certaines cotisations ;
  • définir la base de calcul de certaines contributions ;
  • calculer les droits sociaux des assurés. 

Un arrêté fixant ce niveau du plafond sera publié avant la fin de l'année 2025. Notez qu'à Mayotte, le montant du plafond mensuel de la sécurité sociale sera fixé à 3 021 € au 1er janvier 2026.

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23/10/2025

Déclaration préalable à l'embauche en DSN : reporté !

La déclaration préalable à l'embauche (DPAE) constitue une formalité indispensable que tout employeur doit accomplir lors du recrutement d'un salarié. La possibilité d'effectuer cette déclaration via un signalement en DSN, initialement prévue pour 2026, a finalement été reportée à une date ultérieure. Laquelle ?

La DPAE déclarée en DSN : une date d'ouverture finalement reportée à janvier 2027 !

Pour mémoire, la déclaration préalable à l'embauche (DPAE) est un prérequis obligatoirement transmis par l'employeur à l'Urssaf (ou à la MSA pour le régime agricole) lors de l'embauche de tout salarié, quelles que soient les conditions d'exercice, la durée ou la nature du contrat en vertu duquel il est engagé.

Elle doit nécessairement être transmise dans les 8 jours qui précèdent l'embauche (période d'essai comprise) du salarié.

Aujourd'hui, la DPAE peut être effectuée via le site de l'Urssaf, sur le portail net-entreprises ou depuis un logiciel compatible et configuré à cet effet.

Initialement prévue pour 2026, la possibilité de déclarer le recrutement d'un salarié via un signalement en DSN (DPAE) a finalement été reportée.

Dans une mise à jour de la fiche consacrée à la déclaration préalable à l'embauche en date du 16 octobre 2025, net-Entreprises nous fait savoir que la date de l'ouverture de ce service a été reportée à janvier 2027.

Malgré ce changement de calendrier, il reste précisé que cette DPAE en DSN sera d'abord réservée aux DPAE des salariés relevant du régime général. Son extension aux salariés relevant du régime agricole devrait intervenir dans un second temps.

De la même façon, cette fonctionnalité permettant de transmettre la DPAE via la DSN ne sera réservée qu'aux CDD et CDI. Les contrats de travail temporaire (tels que les contrats de mise à disposition par exemple) seront vraisemblablement exclus du périmètre de ce dispositif.

Après transmission de la DSN, la DPAE donnera lieu à un compte-rendu métier DPAE (ou « CRM DPAE ») mis à la disposition de l'employeur ou de son tiers déclarant.

Ainsi et comme auparavant, si un salarié fait l'objet de 2 contrats avec une interruption, le gestionnaire devra nécessairement effectuer 2 signalements.

Contrairement au signalement d'amorçage des données variables, la DPAE transmise en DSN ne permettra donc pas de connaître ce taux à appliquer en paie pour le salarié nouvellement embauché.

Enfin, si les employeurs embauchant des salariés relevant du régime général se verront offrir la possibilité d'effectuer la DPAE via la DSN dès 2027, les autres canaux et modalités de transmission « classiques » de cette dernière resteront fonctionnels.

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22/10/2025

Télétravail et titre-restaurant : quand l'égalité de traitement s'invite à table !

Pendant la pandémie, une entreprise se voit dans l'obligation de fermer son restaurant d'entreprise. Dans le même temps, elle suspend les titres-restaurant de ses salariés en télétravail. Cette pratique est-elle validée par le juge ou contrevient-elle à l'égalité de traitement ? Réponse…

Télétravail, restaurant d'entreprise et covid : tous logés à la même enseigne ?

Le télétravailleur doit bénéficier des mêmes droits que le salarié qui travaille sur site. Ainsi, si un avantage est accordé au salarié en « présentiel », il doit aussi profiter aux salariés en « distanciel » qui se trouvent dans une situation comparable.

Mais les salariés en télétravail et bénéficiant de titres-restaurant doivent-ils continuer à en bénéficier lorsque le restaurant d'entreprise est fermé pour les salariés travaillant sur site ?

Dans cette affaire, une société propose 2 solutions pour la pause déjeuner :

  • l'accès à un restaurant d'entreprise subventionné par l'employeur pour les salariés travaillant sur site ;
  • le bénéfice de titres-restaurant pour les commerciaux et salariés travaillant à distance.

Mais, à l'occasion de la pandémie de covid-19, la société s'est vue dans l'obligation de fermer son restaurant pendant le télétravail obligatoire dès mars 2020. 

En même temps, l'employeur décidait également de suspendre le bénéfice des titres-restaurants pour les travailleurs à distance.

Ce qui n'est pas du goût des salariés, qui protestent : d'une part, l'employeur ne peut pas suspendre le bénéfice de titres-restaurant qui constitue un usage ; d'autre part, à partir de mars 2020, tous les salariés étaient en télétravail et donc dans la même situation.

De fait, selon eux, l'employeur ne peut pas suspendre ces titres-restaurant sans même dénoncer l'usage aux termes de la procédure particulière prévue à cet effet.

A contrario, l'égalité de traitement invoquée par l'employeur aurait dû le conduire à attribuer des titres-restaurant à l'ensemble des salariés puisque, en raison de la mise en place du télétravail exceptionnel, tous les salariés étaient dans la même situation.

« Tout à fait ! », tranche le juge en faveur des salariés : puisqu'il existait un usage dans l'entreprise tenant à l'attribution de titres-restaurant aux salariés qui n'avaient pas accès au restaurant d'entreprise, du fait de leur éloignement géographique, l'employeur ne pouvait pas suspendre cette pratique sans la dénoncer préalablement.

En suspendant les titres-restaurant pour certains salariés, compte tenu de leur situation antérieure, l'employeur contrevient donc à l'égalité de traitement.

Puisqu'à compter du mois de mars 2020, tous les salariés sont placés en télétravail, l'employeur aurait, en outre, dû généraliser le bénéfice des titres-restaurant à tous les salariés…

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21/10/2025

Protocole transactionnel : sous quel délai demander son annulation ?

Lorsqu'un salarié et un employeur signent une transaction pour mettre fin à un différend sur l'exécution du contrat de travail, l'accord est censé clore définitivement le litige. Mais qu'en est-il lorsqu'une des 2 parties entend contester la validité du protocole conclu ? Dans quel délai peut-elle le faire ? Réponse du juge…

Une transaction conclue à propos d'une modalité d'exécution du contrat de travail :

La transaction désigne l'accord conclu entre le salarié et l'employeur, destiné à mettre un terme à un différend concernant l'exécution du contrat de travail ou les conséquences de sa rupture, avant qu'un litige soit porté devant le juge.

Établie sous forme d'un contrat signé, aussi dénommé « protocole transactionnel », la transaction suppose des concessions réciproques.

Lorsqu'elle est valablement conclue, l'employeur comme le salarié ne peuvent plus contester les conditions d'exécution du contrat ou les conditions aux termes desquelles ils ont mis fin au différend.

En revanche, lorsqu'un des éléments de validité du contrat (par exemple, un consentement douteux du salarié) fait défaut, il reste possible de demander l'annulation de cette transaction au juge.

Dans ce cas-là, dans quel délai l'employeur ou le salarié peuvent-ils contester la transaction ?

Dans un litige soumis au juge, une salariée et un employeur avaient conclu une transaction en 2015 au titre de laquelle l'employeur avait versé une somme à la salariée pour réparer son préjudice professionnel résultant de ses conditions de travail et des modalités d'exécution du contrat de travail.

En contrepartie, cette salariée avait considéré être parfaitement remplie de tous ses droits actuels ou futurs et avait accepté de reprendre le travail…

…avant de demander au juge, en 2018, soit 3 ans plus tard, l'annulation de la transaction et le paiement de dommages-intérêts pour harcèlement moral.

« Impossible ! », estime l'employeur : parce que la transaction se rapporte à un élément relatif à l'exécution du contrat de travail, l'action en annulation de cette transaction se prescrit par 2 ans. Ainsi, la salariée ne peut pas demander l'annulation du protocole conclu 3 ans plus tard, puisque cette demande est prescrite.

« Faux ! », réfute la salariée : l'action en annulation de la transaction, qui est un contrat, ne se prescrit pas par 2 ans, mais bel et bien par 5 ans, délai de prescription de droit commun prévu pour toutes les actions personnelles et mobilières.

La salariée est donc, selon elle, encore dans les temps pour demander l'annulation de ce protocole transactionnel.

Ce que valide le juge, en tranchant en faveur de la salariée : la prescription quinquennale s'applique pour la demande en annulation d'un protocole transactionnel conclu avant la notification d'un éventuel licenciement, ce qui était le cas ici.

Ainsi, l'action en demande de nullité d'une transaction revêt le caractère d'une action personnelle et relève donc bel et bien de la prescription de droit commun, à savoir 5 ans.

La salariée peut donc tout à fait demander en 2018 l'annulation d'une transaction conclue en 2015.

Reste à savoir si le juge se prononcera de la même manière dans l'hypothèse où la transaction est conclue après la rupture du contrat de travail…

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