La petite histoire du jour

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17/12/2021

C'est l'histoire d'un employeur qui demande à une salariée en télétravail de revenir au bureau…



C'est l'histoire d'un employeur qui demande à une salariée en télétravail de revenir au bureau…


Pour simplifier son organisation personnelle à la suite de la naissance de son enfant, une salariée demande à bénéficier du télétravail. Ce que son employeur accepte, par avenant au contrat de travail, mais à titre exceptionnel, précise-t-il…


Constatant toutefois que le télétravail à domicile atteint ses limites en termes d'efficacité, il demande à la salariée de revenir au bureau, le télétravail n'ayant aucun caractère définitif, rappelle-t-il. Mais la salariée ne donne pas suite à cette demande et ne revient pas au bureau. L'employeur décide alors de la licencier. Ce que conteste la salariée qui rappelle que l'avenant ne précise rien à ce sujet : la faire revenir au bureau suppose donc son accord, estime-t-elle…


Ce que confirme le juge : lorsqu'un salarié et un employeur conviennent par avenant de la mise en place du télétravail, l'employeur ne peut modifier à nouveau cette organisation contractuelle du travail sans l'accord du salarié. Et un refus ne peut justifier un licenciement…




Arrêt de la Cour d'Appel de Lyon du 10 septembre 2021, n° 18/08845 (NP)

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10/12/2021

C'est l'histoire d'un dirigeant qui (ne) déclare (pas) tous ses revenus…



C'est l'histoire d'un dirigeant qui (ne) déclare (pas) tous ses revenus…


Au cours d'un contrôle fiscal, l'administration constate que la rémunération du dirigeant, comptabilisée en charges à payer, a été déduite du résultat imposable, mais que le dirigeant ne l'a pas déclarée pour le calcul de son impôt sur le revenu…


Elle rectifie alors à la hausse l'impôt personnel du dirigeant. Ce qu'il conteste : il s'avère que la société n'a pas pu lui verser cette rémunération. Parce qu'il n'a pas pu percevoir les sommes correspondantes, il ne les a donc pas déclarées. En toute logique selon lui… Mais pas pour l'administration : même s'il n'a pas perçu cette rémunération, il n'en a pas moins eu la libre disposition. D'où le redressement fiscal…


… confirmé par le juge : une rémunération comptabilisée en charges à payer reste imposable même si elle n'est pas versée dès lors qu'elle revient au dirigeant qui a décidé de la comptabiliser comme telle. Sauf si la trésorerie de l'entreprise est insuffisante pour permettre un versement, ce que le dirigeant ne prouve pas ici…




Arrêt de la Cour Administrative d'Appel de Versailles du 31 janvier 2019, n° 16VE03294

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03/12/2021

C'est l'histoire d'un acquéreur pour qui deux informations valent mieux qu'une…



C'est l'histoire d'un acquéreur pour qui deux informations valent mieux qu'une…


Un acquéreur signe un compromis de vente d'une maison. 5 mois plus tard, au moment de la finalisation de l'achat, il décide de se rétracter. « Impossible », répond le vendeur…


Celui-ci rappelle que le compromis de vente a été notifié à l'acquéreur par lettre recommandée avec avis de réception juste après sa signature. Or, cette notification a fait courir le délai de rétractation de 10 jours dont il disposait… qui est donc, au jour de la finalisation de l'achat, largement expiré ! Sauf que cette notification n'était pas accompagnée d'une lettre expliquant les modalités de cette rétractation, rétorque l'acquéreur, ce qui la rend irrégulière. Dès lors, même si 5 mois se sont écoulés depuis la signature du compromis, il peut encore valablement se rétracter…


« Faux », tranche le juge : la seule notification du compromis suffit à faire courir le délai de rétractation de l'acheteur, sans qu'il soit nécessaire d'y joindre une lettre explicative. L'acquéreur ne peut donc plus se rétracter…




Arrêt de la Cour de cassation, 3ème chambre civile, du 9 juillet 2020, n° 19-18943

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26/11/2021

C'est l'histoire d'une entreprise qui n'a pas la même calculette que l'administration fiscale…



C'est l'histoire d'une entreprise qui n'a pas la même calculette que l'administration fiscale…


Une société engage des dépenses de recherche et de développement (R&D) et, pour calculer le montant de son crédit d'impôt recherche, prend en compte, notamment, les rémunérations des personnes affectées aux opérations de R&D, ainsi que les charges sociales correspondantes...


Mais pas toutes les charges sociales, rappelle l'administration fiscale qui lui refuse la prise en compte des sommes versées au titre de la contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie, de la taxe sur les contributions patronales de prévoyance, des versements au fonds national d'aide au logement et des subventions au comité social et économique. Pour elle, parce qu'il ne s'agit pas de cotisations sociales « obligatoires », elles ne sont pas prises en compte pour le calcul du crédit d'impôt…


Ce que confirme le juge : ne doivent être pris en compte que les cotisations aux régimes obligatoires de sécurité sociale, ainsi que les versements destinés à financer les garanties collectives complémentaires.




Arrêt du Conseil d'Etat du 19 juin 2019, n° 413000

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19/11/2021

C'est l'histoire d'un employeur qui apprend qu'un salarié est positif à un test d'alcoolémie…



C'est l'histoire d'un employeur qui apprend qu'un salarié est positif à un test d'alcoolémie…


Un salarié, employé en qualité de vendeur automobile, part suivre une formation au siège du constructeur de la marque, à l'étranger. Le lendemain d'une soirée organisée par le constructeur, il est contrôlé positif à un test d'alcoolémie, juste avant un essai sur route…


De quoi justifier son licenciement pour faute grave, estime son employeur : pour lui, ce type de comportement dans une formation professionnelle n'est pas acceptable, d'autant que le salarié avait été informé de ce test préalable avant tout essai de véhicules sur route. Une sanction que conteste le salarié : non seulement son test, s'il excède le taux applicable dans le pays où s'est tenue la formation, n'excède pas celui applicable en France, mais l'organisateur avait lui-même mis à disposition des participants des boissons alcoolisées lors du dîner organisé la veille des essais…


Une dernière circonstance que retient le juge pour refuser la faute grave… tout en admettant le licenciement pour cause réelle et sérieuse !




Arrêt de la Cour d'Appel de Versailles du 14 janvier 2021, n° 19/00259 (NP)

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12/11/2021

C'est l'histoire d'un propriétaire qui en appelle à son artisan… contre l'administration fiscale…



C'est l'histoire d'un propriétaire qui en appelle à son artisan… contre l'administration fiscale…


A l'occasion d'un contrôle qui porte sur le calcul des revenus fonciers, l'administration fiscale refuse la déduction du coût des travaux supportés par le bailleur : travaux d'agrandissement, non déductibles selon elle… Travaux d'amélioration déductibles, rétorque le bailleur…


Pour preuve, il produit une attestation de son artisan… Insuffisante toutefois à établir que les travaux en question n'ont pas affecté le gros œuvre ou n'ont pas augmenté la surface habitable, rétorque l'administration qui liste les travaux : restauration des plafonds et des planchers, aménagement d'une cuisine, remplacement des sanitaires, rénovation des installations électriques et des canalisations, rebouchage de fenêtres, démolition d'éléments de gros œuvre, dépose de la couverture, création de fenêtres de toit, aménagement d'un escalier pour desservir une mezzanine, pose de nouvelles cloisons intérieures, etc.


Bien loin d'un simple aménagement, estime le juge… qui donne raison à l'administration fiscale !




Arrêt de la Cour Administrative d'Appel de Bordeaux du 20 mai 2020, n° 18BX02308

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05/11/2021

C'est l'histoire d'un bailleur qui veut (trop ?) augmenter le loyer d'un local commercial…



C'est l'histoire d'un bailleur qui veut (trop ?) augmenter le loyer d'un local commercial…


A l'occasion du renouvellement d'un bail commercial, le bailleur réclame une hausse de loyer. « Trop importante », selon le locataire qui rappelle que la hausse de loyer d'un bail renouvelé est plafonnée…


« Pas toujours », rétorque le bailleur qui rappelle qu'une hausse de loyer déplafonnée est autorisée en cas de « modification notable des facteurs locaux de commercialité » afférents au local. Ce qui est le cas ici : une station de métro a été construite à 220 m du local et amène une nouvelle clientèle qui a revigoré le quartier. « Mais pas mon commerce », estime le locataire qui souligne que sa clientèle est limitée aux seuls résidents du quartier. Pour preuve, son chiffre d'affaires est resté stable ces dernières années...


« Peu importe », répond le juge : le quartier a bel et bien connu un renouveau depuis l'ouverture de la station de métro, ce qui a notablement modifié les facteurs locaux de commercialité. D'où une hausse déplafonnée du loyer demandée par le bailleur… justifiée !




Arrêt de la Cour d'appel de Paris, du 8 septembre 2021, n° 19/21095 (NP)

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29/10/2021

C'est l'histoire d'une société pour qui « voiture qui ne roule pas » = « pas de taxe à payer »…



C'est l'histoire d'une société pour qui « voiture qui ne roule pas » = « pas de taxe à payer »…


Une société est propriétaire d'une voiture pour laquelle l'administration fiscale lui réclame le paiement de la taxe sur les véhicules de société. « Une erreur sans doute », estime la société qui refuse de payer les sommes qui lui sont réclamées.


Elle rappelle, en effet, que depuis 2 ans, la voiture en question est immobilisée dans les locaux du garagiste pour cause de litige à propos d'une facture d'entretien impayée, un procès étant toujours en cours. « Et alors ? », répond l'administration : le fait que le véhicule soit immobilisé est sans incidence sur le fait qu'il reste soumis à la taxe.


Dès lors que la société est propriétaire d'une voiture particulière immatriculée à son nom, elle doit payer la taxe sur les véhicules de société, confirme le juge. Même si, en raison d'un litige avec un prestataire, la société ne peut pas se servir de sa voiture comme elle le souhaite, elle en reste la seule propriétaire légale, et est soumise à la taxe. Le redressement fiscal est confirmé.




Arrêt de la Cour Administrative d'Appel de Paris du 11 février 2020, n°18PA02504

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22/10/2021

C'est l'histoire d'un employeur qui apprend qu'il a licencié un salarié…



C'est l'histoire d'un employeur qui apprend qu'il a licencié un salarié…


Un employeur reçoit la démission d'un salarié qui, un mois plus tard, revient sur les conditions de cette démission : il s'estime, en réalité, victime d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse…


Pour le salarié, c'est parce que l'employeur l'a empêché de travailler en lui retirant sans son accord le véhicule mis à sa disposition : il s'agit, selon lui, de manquements suffisamment graves qui rendent sa démission équivoque. En clair, il considère qu'il a été contraint de démissionner, la rupture du contrat de travail incombant alors à l'employeur, devant s'analyser comme un licenciement sans cause réelle et sérieuse…


Ce qu'admet aussi le juge ! Pour ce dernier, la décision de retirer le véhicule de service mis à la disposition du salarié, parce que prise unilatéralement par l'employeur, constitue un manquement grave de sa part empêchant la poursuite du contrat de travail : la démission du salarié est donc « équivoque » et s'analyse en un licenciement sans cause réelle et sérieuse…




Arrêt de la Cour de cassation, chambre sociale, du 12 novembre 2020, n° 19-12664

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15/10/2021

C'est l'histoire d'un dirigeant, caution pour sa société, pour qui (tous ?) les mots comptent…



C'est l'histoire d'un dirigeant, caution pour sa société, pour qui (tous ?) les mots comptent…


Un dirigeant se porte caution d'un emprunt souscrit par sa société. 2 ans plus tard, la société étant placée en liquidation judiciaire, la banque se retourne contre le dirigeant, en sa qualité de caution, pour se faire rembourser des sommes encore dues…


… que le dirigeant refuse de payer : pour lui, le cautionnement est nul. Il rappelle à la banque que la loi l'oblige à réécrire, dans l'acte, une formule légale comportant notamment les mots suivants : « …couvrant le paiement du principal, des intérêts et, le cas échéant, des pénalités ou intérêts de retard… ». Or, le dirigeant a oublié d'écrire le mot « principal », ce qui affecte le sens et la portée de cette formule. Pour lui, son engagement de caution est donc nul…


« Non », estime le juge : l'omission du mot « principal » ne rend pas nul l'engagement de caution du dirigeant. Mais, sans affecter la validité du cautionnement, cet oubli a uniquement pour conséquence de limiter son obligation aux seuls intérêts et accessoires de la dette.


Attention, à compter du 1er janvier 2022, les règles de formalisme applicables au cautionnement, seront modifiées.




Arrêt de la Cour de cassation, chambre commerciale, du 14 mars 2018, n° 14-17931

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08/10/2021

C'est l'histoire d'une entreprise qui se plaint auprès de son fournisseur…



C'est l'histoire d'une entreprise qui se plaint auprès de son fournisseur…


Un fournisseur livre à une entreprise cliente une commande de marchandises. Des difficultés de manutention lors du déchargement ont occasionné des dommages aux marchandises, qui présentaient de surcroît des défauts de conformité. Ce qui a entraîné des retards pour la bonne exécution de l'activité de la cliente…


… qui refuse alors de payer une partie de la facture et, pour faire valoir son droit à dédommagement pour la perte de temps, les reprises de marchandises et les retards, envoie un mail de contestation au fournisseur. Un formalisme qui ne respecte pas les conditions générales de vente, constate le fournisseur qui rappelle que la notification des réclamations doit se faire par lettre recommandée avec accusé de réception : pour lui, la réclamation de la cliente est donc irrecevable…


Ce que confirme le juge : les conditions générales de vente prévoient, ici, une formalité impérative (la LRAR) pour la validité de la notification des réclamations, qui aurait donc dû être respectée…




Arrêt de la Cour de cassation, chambre commerciale, du 11 mars 2020, n° 18-17261

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01/10/2021

C'est l'histoire d'une startup qui obtient une aide financière…



C'est l'histoire d'une startup qui obtient une aide financière…


Une start-up dédiée à l'innovation obtient de Bpifrance une aide remboursable sous la forme d'un prêt à taux 0. Et parce que ses dépenses y ouvrent droit, elle obtient aussi un crédit d'impôt recherche. Mais l'administration fiscale n'a pas manqué de faire un lien entre les deux...


Elle constate que la société n'a pas déduit, pour le calcul de son crédit d'impôt recherche, le montant de l'aide remboursable : or, pour calculer cet avantage fiscal, la règle veut qu'une subvention minore le montant des dépenses de recherche. Certes, reconnaît la société, sauf qu'il ne s'agit pas ici d'une « subvention », mais d'un « prêt à taux 0 » dont le remboursement est programmé. Ce qui le distingue donc d'une subvention…


Sauf que Bpifrance, qui a pour objet de soutenir l'innovation des PME, est majoritairement détenue par l'Etat, rappelle le juge : l'aide que Bpifrance consent doit donc être regardée comme une « subvention publique indirecte »… à déduire de la base du crédit d'impôt recherche !




Arrêt de la Cour Administrative d'Appel de Marseille du 17 janvier 2019, n° 17MA00208

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