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09/01/2024

Contrôle fiscal : quand un couple s'estime mal informé !

Suite à un contrôle fiscal, un couple se voit réclamer un supplément d'impôt sur le revenu (IR) qu'il refuse de payer. Faute pour l'administration fiscale de lui avoir communiqué les documents justifiant le redressement fiscal, la procédure de contrôle est irrégulière, selon lui…mais pas selon l'administration. Qu'en pense le juge ?

Contrôle fiscal : quand 1 seul élément peut suffire…

Parce qu'il investit dans l'achat et l'installation d'éoliennes en Guyane en vue de leur exploitation pour la production et la vente d'énergie électrique, un couple réclame le bénéfice de la réduction d'impôt sur le revenu prévue pour ce type d'investissement.

Ce que lui refuse l'administration fiscale : si toutes les conditions pour bénéficier de la réduction d'impôt en cause sont, sur le papier, « effectivement » remplies, encore faut-il que les investissements aient « réellement » été effectués.

Ce qui n'est pas le cas ici, maintient l'administration constatant d'une part, l'absence d'importation d'éoliennes en Guyane et, d'autre part, l'absence de dépôt d'un dossier complet de demande de raccordement au réseau électrique. Deux motifs qui justifient le redressement fiscal.

« Procédure irrégulière ! », conteste le couple : l'administration fiscale fonde le redressement fiscal sur l'absence de raccordement des éoliennes au réseau électrique. Dans ce cadre, elle avait l'obligation de lui communiquer, avant tout redressement, les preuves de l'absence d'un tel raccordement. Parce qu'elle ne l'a pas fait, la procédure est irrégulière.

« Procédure régulière ! », se défend l'administration, qui rappelle que le redressement se fonde sur 2 motifs distincts et que pour le 2nd motif, à savoir l'absence d'importation d'éoliennes en Guyane, toutes les preuves requises ont été communiquées au couple. Et qui dit absence d'éoliennes sur le territoire, dit nécessairement absence de raccordement…

Ce que confirme le juge : lorsque l'administration fonde un redressement fiscal sur 2 motifs distincts, l'absence de communication des éléments utilisés pour prouver l'un des motifs n'entraine pas l'irrégularité de la procédure dès lors que les éléments de preuve du second motif ont bien été communiqués.

Sur ce point, la procédure n'est donc pas irrégulière.

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09/01/2024

2024 : quelles nouveautés pour les travailleurs indépendants ?

Comme chaque année, les travailleurs indépendants sont concernés par un certain nombre de mesures comprises dans les lois de finances 2024, publiées récemment. Parmi elles : la refonte de l'assiette des cotisations et contributions sociales et extension de la pension d'orphelin aux enfants des travailleurs indépendants. Focus.

Travailleurs indépendants : des nouveautés concernant les cotisations sociales et fiscales

Expérimentation relative à la modulation des cotisations en temps réel

Selon une possibilité déjà existante, certains travailleurs indépendants peuvent demander à moduler leurs cotisations sociales en temps réel.

Concrètement, cette demande, formulée auprès des organismes compétents, leur permet de s'acquitter de leurs cotisations et contributions provisionnelles sur une base mensuelle ou trimestrielle, établie à partir d'informations communiquées par leur soin.

Cette expérimentation était censée prendre fin le 31 décembre 2023.

C'était sans compter la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 qui prolonge ce dispositif jusqu'au 31 décembre 2027, tout en y intégrant les psychomotriciens.


Une assiette unique pour l'ensemble des cotisations et contributions sociales des travailleurs indépendants

Mesure phare de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 : la refonte de l'assiette des cotisations sociales, des barèmes ou encore des taux spécifiques de retraite complémentaire pour certaines professions réglementées.

Principalement, les cotisations sociales seront désormais calculées à partir de l'assiette de la CSG / CRDS jusqu'alors applicable à ces professions.

Ainsi, la loi procède à une unification des assiettes sociales et fiscales qui co-existaient jusqu'à présent.

Dans le même temps, elle rappelle précisément les revenus d'activité désormais soumis à cette assiette unique.

Elle en profite également pour parachever la réforme introduite en 2018 en mettant fin à la possibilité offerte à certaines professions de bénéficier d'un calcul spécifique de retraite complémentaire.

Notez que l'ensemble de ces dispositions trouvent à s'appliquer à compter des cotisations et contributions dues au 1er janvier 2025, hors travailleurs indépendants agricoles.

Les autres mesures sociales

Extension de la pension d'orphelin aux enfants de travailleurs indépendants et non-salariés agricoles

La pension d'orphelin, introduite en 2023 et destinée à apporter secours aux orphelins d'un assuré du régime général, est désormais étendue aux enfants de travailleurs indépendants et de non-salariés agricoles.

Pour autant, malgré cette extension, les orphelins des professionnels exerçant une activité réglementée, de même que ceux des avocats, demeurent exclus du dispositif.

Habilitation du Gouvernement

Notez que la loi prévoit la possibilité pour le gouvernement de prendre toutes les mesures qui s'imposent dans les 9 prochains mois, permettant d'adapter et de prendre toutes les mesures nécessaires à la simplification et à la fiabilisation des démarches déclaratives nouvelles des travailleurs indépendants, conformément au cadre établi par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2024.

Affaire à suivre…

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09/01/2024

Lois de finances pour 2024 : les principales nouveautés pour les particuliers

La loi de finances pour 2024 et la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 ont toutes 2 été publiées fin décembre 2023. Et, comme tous les ans, elles contiennent de nombreuses mesures intéressant les particuliers : voici un rapide résumé des principales mesures nouvellement adoptées qui peuvent vous concerner...

Les nouveautés fiscales

  • Modalités de calcul de l'impôt sur le revenu

Barème de l'impôt sur le revenu

Comme chaque année, le barème de l'impôt sur le revenu (IR), les taux de prélèvement à la source, les avantages liés aux enfants majeurs, l'avantage lié au quotient familial et les modalités de calcul de la décote sont revus.

Prise en charge des frais de transport

Prime de transport

Pour rappel un employeur peut, de manière facultative, prendre en charge tout ou partie des frais de carburant et des frais exposés pour l'alimentation de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou à hydrogène engagés par un salarié pour ses déplacements entre sa résidence habituelle et son lieu de travail.

À titre exceptionnel, il était prévu que l'avantage qui résulte de cette prise en charge fasse l'objet d'une exonération d'impôt dans la limite de 700 € par an, dont 400 € maximum pour les frais de carburant pour les années 2022 et 2023. Ces plafonds sont prolongés pour l'année 2024 puis seront portés à 600 €, dont 300 € au maximum au titre des frais de carburant.

Prise en charge des frais liés à l'abonnement à des transports publics

L'employeur a l'obligation de prendre en charge à hauteur de 50 % des frais engagés, les titres d'abonnement aux transports publics ou aux services publics de location de vélos de ses salariés pour les déplacements entre leur domicile et leur lieu de travail.

D'un point de vue fiscal et social, cet avantage est exonéré d'IR pour le salarié et exclu de l'assiette de calcul des cotisations et contributions sociales.

Pour les années 2022, 2023 et 2024, si l'employeur décide de prendre en charge un montant supérieur à 50 % du prix de l'abonnement de transport du salarié, le surplus peut être exonéré dans la limite de 25 %.

Une possibilité de cumul

Exceptionnellement, il était prévu que l'octroi de la prime de transport puisse, au titre de l'année 2022 et de l'année 2023, être cumulée avec la prise en charge obligatoire du prix des titres d'abonnements aux transports publics de personnes ou de services publics de location de vélos. Cette possibilité de cumul exceptionnel est prolongée pour 2024.

Forfait mobilités durables

L'employeur peut prendre en charge, de manière facultative, les frais de transport personnels effectués au moyen de vélos, trottinettes, covoiturage : c'est ce que l'on appelle le « forfait mobilités durables ».

Le forfait mobilités durables et la prise en charge du coût d'abonnement aux transports publics peuvent être cumulés.

Dans cette hypothèse, le montant de l'avantage ne peut normalement pas dépasser un montant maximal fixé à 800 € par an, ou correspondant au montant de l'avantage résultant de la prise en charge obligatoire par l'employeur du prix des titres d'abonnement aux transports publics.

À compter de l'imposition des revenus de l'année 2025, le plafond de 800 € par an est porté à 900 € par an.

Prélèvement à la source

À partir du 1er septembre 2025, un taux individualisé de prélèvement à la source sera appliqué automatiquement et par défaut à chaque membre du couple marié ou lié par un Pacs et soumis à imposition commune. Ce n'est que sur option que le couple pourra opter pour l'application du taux commun.

 

  • Crédits et réductions d'impôt sur le revenu

Réduction d'impôt pour dons

Égalité femmes / hommes

Les dons effectués au profit d'organismes d'intérêt général qui agissent en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes peuvent, toutes conditions remplies, ouvrir droit au bénéfice de la réduction d'impôt pour dons.

Dispositif « Coluche »

Les particuliers qui effectuent des dons à des organismes d'aide aux plus démunis qui assurent la fourniture gratuite de nourriture ou de soins médicaux, ou qui favorisent le logement des personnes en difficulté, peuvent bénéficier d'une réduction d'impôt sur le revenu égale à 75 % des versements effectués, retenus dans la limite de 1 000 €.

Ce plafond majoré de 1 000 € est prolongé pour l'imposition des revenus de chacune des années 2023 à 2026.

Fondation du patrimoine

Pour les versements effectués entre le 15 septembre 2023 et le 31 décembre 2025 au profit de la Fondation du patrimoine en vue d'assurer la conservation et la restauration du patrimoine immobilier religieux appartenant à des personnes publiques et situé dans les communes de France métropolitaine de moins de 10 000 habitants, dans les communes d'outre-mer de moins de 20 000 habitants ou dans les communes déléguées respectant ces mêmes seuils, le taux de la réduction d'impôt est porté à 75 % (au lieu de 66 %).

Pour le calcul de l'avantage fiscal, les versements sont retenus dans la limite de 1 000 € par an.

Réduction d'impôt IR-PME

La loi de finances pour 2024 réécrit intégralement le texte de cette réduction d'impôt, tout en procédant à quelques aménagements à la marge. En outre, afin d'encourager les investissements dans les jeunes entreprises innovantes elle vient l'étendre. Concrètement, le taux de cette réduction d'impôt, fixé normalement à 18 ou 25 %, sera porté à 30 % ou 50 % pour les souscriptions réalisées entre le 1er janvier 2024 et le 31 décembre 2028 au capital de certaines structures.

Crédit d'impôt pour l'achat et la pose d'un système de charge pour véhicule électrique

Les particuliers domiciliés en France peuvent bénéficier, sous conditions, d'un crédit d'impôt sur le revenu au titre des dépenses effectivement supportées pour l'acquisition et la pose d'un système de charge pour véhicule électrique. Pour les dépenses payées à compter du 1er janvier 2024, le plafond de 300 € par système de charge est porté à 500 €.

À compter de cette même date le crédit d'impôt est également recentré sur les seules bornes de recharge électriques « pilotables » aussi appelées bornes de recharge intelligentes.

Crédit d'impôt pour dépenses de prévention des risques

Ce crédit d'impôt est prolongé pour 3 ans et s'applique donc au titre des dépenses payées entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2026.

Crédit d'impôt afférent aux dépenses en faveur de l'aide aux personnes

Il est prolongé pour une durée de 2 ans et continue donc de s'appliquer jusqu'au 31 décembre 2025.

En outre, les conditions à remplir par les personnes souhaitant bénéficier du crédit d'impôt sont aménagées.

  • Impôts locaux

Taxe foncière

  • une nouvelle exonération de taxe foncière peut être mise en place à compter du 1er janvier 2025 pour les logements qui ont fait l'objet, par le propriétaire, de travaux de rénovation énergétique permettant une économie d'énergie ou une production d'énergie renouvelable, autres que les prestations d'entretien ;
  • un nouveau dispositif d'exonération de taxe foncière est créé, depuis le 1er janvier 2024, pour les logements neufs satisfaisant à des critères de performance énergétique et environnementale supérieurs à ceux imposés par la législation.

Taxe d'habitation sur les résidences secondaires

Un nouveau dégrèvement de cette taxe est mis en place pour les personnes domiciliées hors de France au titre de l'année de leur retour en France, lorsqu'elles « rentrent » à la suite d'un appel à quitter la zone ou était établie leur résidence ou d'une opération de retour collectif décidée par le Gouvernement français.

 

  • Gestion du patrimoine immobilier

Dispositif Malraux

Pour les opérations de restauration sur un immeuble situé dans un quartier ancien dégradé ou dans un quartier présentant une concentration élevée d'habitats anciens dégradés, la réduction d'impôt Malraux continue à s'appliquer jusqu'au 31 décembre 2024.

Dispositif Denormandie

Cette réduction d'impôt sur le revenu qui profite aux personnes réalisant certains investissements dans « l'ancien » s'appliquera finalement jusqu'au 31 décembre 2026.

Plus-values immobilières

Pour rappel, les plus-values réalisées par un particulier à la suite d'une vente immobilière sont, par principe, soumises à l'impôt sur le revenu. Toutefois, il existe de nombreux dispositifs d'exonération et d'abattement permettant d'atténuer voire d'échapper au paiement de l'impôt :

  • l'exonération des cessions réalisées au profit d'organismes en charge du logement social ou s'engageant à en construire, de même que l'exonération des cessions réalisées au profit de certaines collectivités territoriales sont prolongées jusqu'au 31 décembre 2025 et font l'objet d'aménagements ;
  • un nouvel abattement pour les cessions de biens situés en « zones tendues » est mis en place.

Location meublée

  • l'exonération d'impôt sur le revenu en cas de location meublée d'une partie de la résidence principale est prolongée jusqu'au 31 décembre 2026 ;
  • une 3e catégorie est créée au sein du régime micro-BIC. Désormais, le seuil du micro pour la location directe ou indirecte de meublés de tourisme est fixé à 15 000 €. Corrélativement, un nouvel abattement pour frais de 30 % est créé. Enfin, il sera possible de bénéficier d'un abattement supplémentaire de 21 % pour le CA correspondant à l'activité de meublé de tourisme :
    • dès lors que les locaux ne sont pas situés dans des zones géographiques se caractérisant par un déséquilibre important entre l'offre et la demande de logements ;
    • et sous réserve que le CA hors taxes afférent à l'ensemble des activités de location meublée, ajusté prorata temporis le cas échéant, n'excède pas 15 000 € au cours de l'année civile précédente.

Impôt sur la fortune immobilière (IFI)

À compter du 1er janvier 2024 les règles de déductibilité des dettes au regard de l'IFI sont uniformisées. Pour la valorisation des parts ou actions taxables à l'IFI, les dettes contractées, directement ou indirectement, par une société ou un organisme, ne sont plus déductibles dès lors qu'elles ne se rapportent pas à un actif imposable.

Prime de transition énergétique

La prime de transition énergétique est destinée à financer des travaux et dépenses en faveur de la rénovation énergétique des logements, sous réserve du respect de toutes les conditions requises.

À l'origine cette aide devait être attribuée sous condition de ressources. Finalement, cette condition de ressources est définitivement supprimée.

 

  • Autres mesures fiscales

Plan d'épargne avenir Climat

Un plan d'épargne avenir climat (PEAC) est mis en place pour permettre aux jeunes de moins de 21 ans qui résident en France de façon habituelle, de constituer une épargne de long terme, orientée vers le financement de l'économie productive et de la transition écologique.

Ce plan entrera en vigueur à compter d'une date fixée par décret (non encore paru à ce jour) et au plus tard le 1er juillet 2024.

À compter de cette même date, les produits et les plus-values de placements effectués dans un PEAC, de même que les gains nets procurés par ce nouveau produit d'épargne lors du retrait de titres ou de liquidités ou du rachat dudit plan seront exonérés d'impôt sur le revenu. Attention toutefois, le gain net réalisé à l'occasion d'un retrait ou d'un rachat en cas de clôture du plan sera soumis à l'impôt sur le revenu si l'une des conditions d'application du plan d'épargne avenir climat n'est pas respectée.

Quant aux plus-values de cession de titres réalisées après la clôture du plan ou après leur retrait, elles seront imposables à l'impôt sur le revenu, dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers.

Transmission d'entreprise et droits de mutation

La donation ou la cession d'une entreprise individuelle est, en principe, soumise aux droits de mutation. Ces droits sont calculés sur la valeur de l'entreprise cédée.

Il existe, en revanche, des cas particuliers qui permettent de bénéficier d'un abattement de 300 000 € sur la valeur de l'entreprise cédée pour le calcul des droits dus.

C'est le cas, toutes conditions par ailleurs remplies :

  • des donations en pleine propriété de fonds artisanaux, de fonds de commerce, de fonds agricole, de clientèles d'une entreprise individuelle ou de parts ou actions d'une société, réalisées au profit d'un salarié ;
  • des cessions en pleine propriété de fonds artisanaux, de fonds de commerce, de fonds agricoles, de clientèles d'une entreprise individuelle ou de parts ou actions d'une société, réalisées au profit d'un salarié ou d'un proche.

La loi de finances pour 2024 relève le montant de ces deux abattements. Ils passent ainsi de 300 000 € à 500 000 € pour les donations ou les cessions réalisées à compter du 1er janvier 2024.

Pacte Dutreil

Toutes conditions par ailleurs remplies, sont exonérées de droits de mutation à titre gratuit, à concurrence de 75 % de leur valeur, les parts ou les actions d'une société ayant une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale transmises par décès, entre vifs ou, en pleine propriété, à un fonds de pérennité.

Plus simplement, seuls 25 % de la valeur des titres transmis seront soumis à l'impôt.

L'exonération « Pacte Dutreil » nécessite, notamment, le respect des conditions suivantes :

  • la mise en place d'un engagement collectif de conservation des parts ou actions de la société dont la transmission est envisagée, suivi par un engagement individuel de conservation des parts pris par la personne ou les personnes recevant les titres ;
  • la société dont les titres font l'objet des engagements de conservation doit exercer une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale : au regard de la réglementation fiscale, on parle de « société opérationnelle ».

Depuis quelques mois, les juges et l'administration fiscale ont dégagé des principes… qui sont légalisés par la loi de finances pour 2024.

Ainsi :

  • pour les transmissions intervenues à compter du 17 octobre 2023, la notion d'activité commerciale est précisée : une activité commerciale correspond aux activités définies aux articles 34 et 35 du CGI (qui définissent les bénéfices présentant le caractère de « bénéfices industriels et commerciaux »), à l'exception de toute activité de gestion de son propre patrimoine mobilier ou immobilier ;
  • l'éligibilité des sociétés holding animatrices de leur groupe au dispositif Dutreil est confirmée, dès lors que le groupe a pour activité une activité opérationnelle ;
  • le dispositif Dutreil bénéficie aux sociétés ou entreprises individuelles ayant une activité mixte, à la condition que l'activité opérationnelle soit prépondérante.

Les nouveautés sociales

  • Complémentaire santé solidaire avec participation

La complémentaire santé solidaire avec participation (dite « C2SMP ») vise à faciliter l'accès aux soins pour les assurés les plus précaires et n'est ouverte qu'aux ménages et / ou aux assurés éligibles dont les ressources ne dépassent pas un certain montant.

Il existe une présomption de droit à cette C2SMP pour les bénéficiaires de l'allocation solidarité des personnes âgées. Cette présomption est étendue aux allocataires de 4 minima sociaux à savoir :

  • l'allocation supplémentaire d'invalidité (ASI) ;
  • l'allocation adultes handicapé (AAH) ;
  • l'allocation de solidarité spécifique (ASS) ;
  • l'allocation contrat engagement jeune (ACEJ).

Les bénéficiaires de ces allocations se verront automatiquement proposer le bénéfice de la C2SMP.

Cette extension de droit à la C2SP entre en vigueur par une date fixée par un décret non encore publié au plus tard :

  • le 1er juillet 2024 pour les bénéficiaires de l'ASI ;
  • le 1er juillet 2025 pour les bénéficiaires de l'AAH ;
  • le 1er juillet 2026 pour les bénéficiaires de l'ASS et de l'ACEJ.

 

  • Indemnités journalières et interruption médicale de grossesse

Jusqu'alors, les assurées du régime général de la sécurité sociale, les travailleurs indépendantes ainsi que les non-salariées agricoles qui bénéficiaient d'un arrêt de travail se voyaient appliquer un délai de carence de 3 jours, y compris lorsque l'objet de l'arrêt était de subir une interruption médicale de grossesse.

La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 supprime le délai de carence de 3 jours pour les arrêts de travail concernant ce type d'intervention. Cette mesure sera applicable aux arrêts de travail prescrits à compter d'une date qui sera fixée par décret et au plus tard à compter du 1er juillet 2024.

 

  • Arrêt de travail prescrits par télémédecine

La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 limite la durée des arrêts de travail pouvant être prescrits lors d'un acte de télémédecine.

Il en résulte que la prescription ou le renouvellement d'un arrêt de travail ne peut pas porter sur plus de 3 jours, ni ne peut avoir pour effet de porter à plus de 3 jours la durée d'un arrêt de travail déjà en cours.

Notez toutefois que cette limitation ne s'applique pas lorsque l'arrêt de travail est prescrit ou renouvelé par le médecin traitant ou la sage-femme référente ou encore en cas d'impossibilité, dûment justifiée par le patient, de consulter un professionnel médical compétent pour obtenir, par une prescription réalisée en sa présence, une prolongation de son arrêt de travail.

 

  • Retraite progressive

Pour rappel, la retraite progressive permet de ne liquider qu'une partie de ses droits à la retraite et de percevoir une fraction de la pension de retraite, tout en continuant à travailler et à percevoir un revenu professionnel.

La réforme des retraites de 2023 a étendu le bénéfice de ce dispositif à de nouveaux bénéficiaires, c'est-à-dire les salariés soumis à une durée de travail définie en heures ou en jours, les salariés et les non-salariés non assujettis à une durée de travail, et les exploitants agricoles.

En revanche, rien n'était expressément prévu pour les mandataires sociaux. La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 corrige cet oubli.

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05/01/2024

Investissements financiers : des questions trop intrusives des professionnels ?

Les investisseurs ayant pris l'habitude de placer leurs capitaux sur les marchés financiers le savent : depuis plusieurs années, les intermédiaires financiers sont amenés à poser beaucoup de questions à leurs clients avant de leur proposer leurs services. Illustration autour d'un cas vécu…

Est-il possible de ne pas répondre aux questions de son intermédiaire financier ?

L'autorité des marchés financiers (AMF) a pour rôle de surveiller les pratiques des acteurs du secteur financier en France, ainsi que de veiller au bon respect des droits des investisseurs français.

À ce titre, elle nomme un médiateur habilité à arbitrer les désaccords entre les professionnels du secteur et leurs clients.

C'est dans cette optique qu'un investisseur va saisir le médiateur afin de lui exposer les difficultés qu'il rencontre avec son intermédiaire financier.

En effet, après avoir reçu de la part de son intermédiaire un questionnaire « d'évaluation client », l'investisseur a fait part de son refus de répondre à ce document. À la suite de quoi son accès aux services a été coupé.

Pourtant, il rappelle qu'un client a le droit de refuser de répondre à ces questionnaires qui sont fait pour que les professionnels puissent mieux appréhender le profil de leurs clients et ainsi, leur prodiguer des conseils adéquats. Et puisqu'il ne veut pas recevoir de conseils, il devrait pouvoir ne pas répondre aux questions.

L'intermédiaire est d'accord sur ce point. Néanmoins, il signale que l'établissement d'un profil investisseur n'était pas le seul objectif de ce questionnaire : le document servait également à satisfaire les obligations de l'établissement en matière de vérification d'identité de ses clients, conformément aux règles relatives à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.

Dans ces conditions, le médiateur reconnait que l'intermédiaire a eu raison de suspendre les accès de son client, la réponse à ce type de questions étant obligatoire pour bénéficier de services financiers.

Il faut par conséquent, que les investisseurs vérifient bien l'objectif poursuivi par un questionnaire avant d'en refuser sa complétion. Bien que les questions puissent paraitre intrusives, elles n'en restent pas moins liées à une réglementation qui ne laisse pas de place au choix.

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04/01/2024

Titres restaurant : quoi de neuf pour 2024 ?

En novembre 2023 , le Gouvernement avait annoncé la prolongation de la possibilité d'utiliser des titres restaurant pour les achats de produits alimentaires non directement consommables. C'est désormais officiellement chose faite… Mais jusqu'à quand ?

Une prolongation pour certains produits jusqu'au 31 décembre 2024

Pour rappel, la loi dite « pouvoir d'achat » du 16 août 2022 avait autorisé les salariés à utiliser les titres restaurant pour payer en tout ou partie le prix de tout produit alimentaire, qu'il soit ou non directement consommable, acheté auprès d'une personne ou d'un organisme habilité à accepter ce titre.

Cette dérogation, qui devait prendre fin le 31 décembre 2023, est prolongée jusqu'au 31 décembre 2024.

En d'autres termes, les salariés pourront continuer à utiliser leurs titres restaurant pour régler des produits alimentaires non directement consommables, tels que les œufs, le beurre, le riz, etc.

Quant au plafond journalier d'utilisation, il est fixé, depuis le 1er octobre 2022, à 25 € par jour.

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14/12/2023

Des mesures pour simplifier la vie des automobilistes

La première moitié de l'année 2024 verra arriver de nouvelles mesures visant à alléger la pression qui pèse sur les automobilistes… Quelles sont-elles ?

Retraits de points et assurance du véhicule : des assouplissements

Deux nouvelles mesures en faveur des automobilistes vont entrer en vigueur début 2024.

La première, dès le 1er janvier 2024, verra disparaitre la suppression d'1 point sur le permis de conduire pour les excès de vitesse inférieurs à 5 km/h.

Notez que la contravention pour ces excès de vitesse reste, elle, applicable.

La seconde évolution arrivera le 1er avril 2024. À compter de cette date, il ne sera plus nécessaire de faire apparaitre sur son pare-brise le certificat d'assurance de son véhicule.

Dorénavant, pour vérifier qu'un véhicule satisfait bien à l'obligation d'assurance, les forces de l'ordre consulteront directement le Fichier des véhicules assurés (FVA), sans que l'automobiliste ait lui-même à en rapporter la preuve.

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13/12/2023

Retraits partiels sur PEA : des contributions sociales, un point c'est tout !

Parce que l'administration fiscale a requalifié en « salaire » le gain qu'il a perçu lors de la vente de ses actions et qu'il a placé sur son plan épargne en actions (PEA), un particulier considère que les retraits partiels effectués sur ce plan doivent échapper aux contributions sociales. À tort ou à raison ?

Retraits partiels sur PEA : l'origine des sommes ça ne compte pas…

Une société accorde à son directeur de développement des bons de souscription d'actions (BSA) qui lui permettent d'acheter des actions de la société à un prix préférentiel.

Des actions qu'il revend 6 ans plus tard, réalisant à cette occasion un gain conséquent qu'il décide de placer sur son plan d'épargne en actions (PEA).

Un gain que le directeur n'a pas soumis l'impôt sur le revenu (IR)… Ce qui n'a pas échappé à l'administration fiscale ! Parce que les BSA ont été accordés au directeur en raison de ses fonctions au sein de la société émettrice des actions, le gain perçu lors de la vente des actions correspondantes constitue un « salaire » imposable en tant que tel à l'IR.

Sauf que si ce gain n'est pas une plus-value de cession de titres, mais un « salaire », les retraits partiels qu'il a effectués sur son PEA au cours des années suivantes n'auraient pas dû être soumis aux contributions sur les produits de placements, en conclut le directeur.

Pour lui, le gain résultant de la cession des actions (qu'il a placé sur son PEA) ayant été requalifié de « salaire », les retraits partiels ne doivent pas être qualifiés de revenus de placements, mais bel et bien de « salaires » qui échappent donc aux contributions sociales.

« À tort ! », tranche le juge qui donne raison à l'administration : les retraits partiels de sommes d'un PEA sont soumis aux contributions sociales sur les revenus de placements, quelle que soit l'origine des sommes retirées.

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13/12/2023

Louer sa résidence principale : une question de jours ou de nuits ?

Il est possible de mettre en location sa résidence principale comme meublé de tourisme, pour autant que le total du temps de location ne dépasse pas un certain nombre de jours. Un seuil dont le calcul peut prêter à question…

Combien de temps peut-on mettre sa résidence principale en location meublée ?

Les propriétaires (ou locataires ayant obtenus l'accord de leur bailleur) peuvent mettre en location leur résidence principale en tant que bien meublé de tourisme, dans la limite de 120 jours par an.

Le Gouvernement a néanmoins été interrogé par un sénateur sur le décompte de ce plafond de 120 jours. La problématique qui est soulevée est celle de l'emploi du mot « jour » dans cette règle…

À ce sujet le sénateur souligne qu'un jour de location diffère d'une nuitée de location : une nuitée d'occupation correspond généralement à 2 jours pendant lesquels un bailleur ne peut pas accéder à son logement.

À partir de ces constatations, une question se pose : faut-il compter les 120 jours comme 120 nuitées ou comme 120 jours calendaires d'indisponibilité ?

Pour le Gouvernement, cette limite de 120 jours fait simplement écho au seuil d'occupation de 8 mois par an nécessaire à ce qu'un bien puisse être assimilé à une résidence principale.

Il faut donc entendre les 120 jours comme des périodes de 24 heures comprenant les nuitées et non comme des jours calendaires d'indisponibilités du logement.

De plus le Gouvernement fait remarquer que la « problématique » exposée reste marginale. En effet, plus la durée de la location est longue, moins l'impact du nombre de jours calendaires d'occupation est important. Et les probabilités qu'une résidence principale soit louée de façon totalement discontinue au cours d'une année sont minces...

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11/12/2023

PFU, barème progressif de l'impôt sur le revenu : optez au bon moment !

Les revenus et gains du capital peuvent, sur option exercée au plus tard à la date limite de déclaration d'impôt sur le revenu (IR), être soumis au barème progressif de l'IR et non pas au prélèvement forfaitaire unique. En cas de contrôle fiscal, une option tardive est-elle possible ? Réponse du Gouvernement…

Barème de l'impôt sur le revenu : une option tardive sous conditions

Pour mémoire, les revenus et gains du capital (dividendes, plus-values de vente de titres, etc.) perçus par les particuliers sont soumis, par principe, au prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux de 12,8 %, auquel s'ajoutent les prélèvements sociaux au taux de 17,2 % (soit une taxation globale au taux de 30 %).

Mais les particuliers y ayant un intérêt peuvent opter pour l'imposition de ces revenus selon le barème progressif de l'impôt sur le revenu (IR). Cette option est globale et irrévocable pour l'ensemble des revenus et gains du capital de l'année.

L'option pour l'imposition au barème progressif de l'IR est à exercer chaque année, lors du dépôt de la déclaration de revenus, et au plus tard avant la date limite de déclaration.

Dans le cadre du droit à l'erreur, l'administration fiscale admet que les personnes qui n'ont pas opté pour l'imposition au barème au moment de leur déclaration de revenus puissent le faire, a posteriori, sur demande expresse.

Un député s'interroge alors sur la situation dans laquelle un particulier, soumis à un contrôle fiscal, souhaite exercer cette option tardivement ou y renoncer en cas de redressement portant sur des revenus et gains soumis, par principe, au PFU.

Selon le Gouvernement, deux situations doivent être distinguées :

  • si la personne a opté, au moment de l'établissement de sa déclaration de revenus, pour l'imposition au barème progressif de l'IR, les revenus et gains entrant dans le champ d'application de cette option seront imposés au barème en cas de contrôle. Tout retour en arrière est impossible au titre de cette année ;
  • si la personne n'a pas opté, au moment de l'établissement de sa déclaration de revenus, pour l'imposition au barème progressif de l'IR, elle peut le faire, a posteriori, au cours d'un contrôle fiscal. Dans ce cadre, les revenus initialement déclarés, ainsi que ceux rectifiés, seront soumis au barème.

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11/12/2023

« Mission Transition Écologique » : la boîte pour ranger et retrouver les outils des entrepreneurs !

Opérer la transition écologique des entreprises : une fois l'objectif posé, comment s'y prendre concrètement ? C'est à cette question que le Gouvernement a voulu apporter une réponse grâce à une nouvelle plateforme. Son objectif ? Aider les TPE et PME à connaître et utiliser les dispositifs mis à leur disposition. Focus sur cette « boîte à outils ».

Transition écologique : une plateforme pour s'informer

Ne pas utiliser les aides disponibles par méconnaissance : c'est ce que veut éviter le Gouvernement. Conscient que les entrepreneurs, notamment des petites structures, ne connaissent pas forcément les dispositifs qui leur sont destinés, les pouvoirs publics ont mis en place une nouvelle plateforme appelée « Mission Transition Écologique ».

Son objectif ? Recenser tous les dispositifs visant à aider les TPE et PME pour opérer une transition énergétique et écologique : diagnostics, aides financières, prêts, appels à projet, etc.

Un travail de centralisation des informations puis de redirection des entrepreneurs sera donc fait grâce à cet outil, articulé autour de 4 grands thèmes :

  • la gestion énergétique ;
  • le bâtiment durable ;
  • la mobilité durable ;
  • la gestion de l'eau.

À chaque thème, 2 parcours sont proposés à l'entrepreneur :

  • soit il n'a aucun projet prédéfini et la plateforme propose de faire un état des lieux pour établir des propositions pertinentes ;
  • soit il a déjà un objectif en tête et il sera ici question de l'orienter au mieux pour le réaliser.

Dans les 2 cas, l'entrepreneur sera ensuite orienté vers une liste de dispositifs correspondants et de formulaires adéquates.

Notez que cette plateforme est amenée à évoluer avec le temps.

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08/12/2023

Prolongement des dispositifs d'aides « électricité » pour 2024 !

La fin de l'année 2023 et l'hiver approchant, le Gouvernement a annoncé le prolongement de dispositifs de soutien en matière d'énergie pour 2024 au profit des consommateurs et des professionnels. Revue de détails.

2024 : on prend les mêmes et on recommence ?

Même si les prix du gaz et de l'électricité ont diminué, quasiment tous les dispositifs de soutien financier existant en 2023 perdureront pour 2024.

Le Gouvernement souhaite cependant cibler les titulaires de contrats d'électricité signés au plus fort de la crise des prix de l'énergie et avec un engagement longue durée, qui seront donc toujours en vigueur en 2024.

Pour les particuliers

Pour les consommateurs résidentiels d'électricité, le bouclier tarifaire individuel sera maintenu de manière à limiter la hausse du prix de l'électricité à 10 % maximum.

Notez que vous avez toujours la possibilité de résilier votre contrat à tout moment et sans frais. Cette faculté peut vous permettre de faire jouer la concurrence, de profiter de la baisse des prix et ainsi, d'obtenir un contrat plus intéressant.

Pour les consommateurs résidant dans des structures collectives (HLM, copropriétés, etc.), le Gouvernement maintient les boucliers gaz et électricité collectifs. Ces aides ciblent également les contrats aux prix les plus élevés, c'est-à-dire ceux signés pendant la crise énergétique.

Quel montant sera pris en charge par l'État ? Au-delà du niveau des tarifs réglementés d'électricité (TRVe) de 2024 ou du niveau du bouclier gaz tel qu'il était fixé au 1er semestre 2023 majoré de 30 %, la facture sera prise en charge à hauteur de 75 % par les pouvoirs publics.

Pour les entrepreneurs

Les dispositifs seront toujours « classés » en fonction de la taille de l'entreprise.

Concernant les très petites entreprises (TPE) et les associations de même dimension, le dispositif de plafond de prix à 280 € / MWh sera prolongé en 2024 et étendu aux TPE ayant une puissance souscrite inférieure à 36 kVA (et qui ne pourront plus bénéficier du bouclier tarifaire après le 31 décembre 2023) et ce, pour tous les contrats signés avant le 30 juin 2023.

Pour les entreprises d'une taille inférieure ou équivalente à une PME non éligibles au plafond de 280 € / MWh, l'amortisseur électricité sera toujours applicable, mais avec quelques modifications par rapport à 2023 :

  • la facture sera couverte non plus à hauteur de 50 %, mais à hauteur de 75 % ;
  • le montant unitaire d'amortisseur ne sera plus plafonné au-delà d'un prix de l'électricité de 500 € / MWh ;
  • le seuil de déclenchement de la part énergie de la facture passe de 180 à 250 € / MWh.

Le plafond d'aide cumulée pour l'amortisseur est inchangé : 2,25 M€ pour chaque tête de groupe sur 2023 et 2024

Comment faire pour bénéficier du plafond de prix ou de l'amortisseur ? 2 situations sont possibles :

  • si vous avez déjà bénéficié de l'un de ces dispositifs en 2023, l'aide sera appliquée automatiquement par votre fournisseur. Veillez simplement à ce que toutes les informations dont il dispose vous concernant soient bien à jour ;
  • si vous n'avez pas bénéficié de l'un de ces dispositifs en 2023 et que vous êtes à présent éligible, vous trouverez sur le site de votre fournisseur une attestation d'éligibilité que vous devrez remplir et lui faire parvenir.

Pour finir, le guichet d'aide au paiement des factures d'électricité sera également prolongé pour 2024. Pour rappel, ce guichet s'adresse aux entreprises de taille intermédiaire remplissant plusieurs conditions cumulatives :

  • elles ne sont pas éligibles à l'amortisseur et au plafond de 280 € / MWh ;
  • elles sont « énergo-intensifs », c'est-à-dire que leurs dépenses d'énergie en 2024 représentent plus de 3 % de leur chiffre d'affaires 2021 ;
  • elles ont un excédent brut d'exploitation négatif ou en baisse par rapport à 2021 ;
  • elles ont signé un contrat d'électricité avant le 30 juin 2023.

Dans ce cas, après dépôt de leur demande, l'État prendra en charge 75 % de la facture d'électricité au-delà de 300 € / MWh (y compris acheminement et taxes hors TVA), dans la limite du plafond d'aide de 2,25 M€ au niveau du groupe et des autres plafonds s'appliquant au guichet.

Pour rappel, vos demandes d'aides au guichet doivent être déposées en suivant le calendrier suivant :

  • concernant les mois de juillet et août 2023, les demandes peuvent être déposées jusqu'au 31 décembre 2023 ;
  • concernant les mois de septembre et octobre 2023, les demandes peuvent être déposées jusqu'au 29 février 2024 ;
  • concernant les mois de novembre et décembre 2023, les demandes devront être déposées entre le 17 janvier 2024 et le 30 avril 2024.

Notez que vous pouvez déposer jusqu'au 31 décembre 2023 vos dossiers de régularisation des dépenses d'énergie au titre des mois de mars à décembre 2022 et, pour la chaleur ou le froid produits à partir de gaz naturel ou d'électricité, au titre des mois de mars à août 2022.

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08/12/2023

Pacte Dutreil et engagement individuel de conservation : avant l'heure, ce n'est pas l'heure ?

Le pacte Dutreil est un dispositif fiscal qui, toutes conditions remplies, permet de réduire le montant des droits d'enregistrement dû lors de la transmission de titres de société. Pour en bénéficier, des engagements collectifs puis individuels de conservation de titres doivent être pris. Des engagements qu'une bénéficiaire du pacte Dutreil a décidé d'articuler à sa façon… Qu'en pense le juge ?

Pacte Dutreil, donateur et donataire : chacun sa place !

À l'occasion de la transmission de parts de société, des droits d'enregistrement sont généralement dus. Certains dispositifs permettent néanmoins d'en réduire le montant, dont le pacte Dutreil.

Schématiquement, ce pacte permet, toutes conditions remplies, de bénéficier d'une exonération de droits d'enregistrement à concurrence des ¾ de la valeur des titres transmis et ce, sans limitation de montant. Plus simplement, seuls 25 % de la valeur des titres transmis seront soumis à l'impôt.

Parmi les conditions à remplir, des engagements de conservation des titres doivent être pris.

Il faut en 1er lieu que la personne souhaitant transmettre ses titres prenne, pour elle et ses ayants cause à titre gratuit (c'est-à-dire ses héritiers, ses donataires ou ses légataires), seule ou avec des associés, un engagement collectif de conservation d'une durée minimale de 2 ans. Cet engagement doit être en cours d'application au jour de la transmission des parts.

En 2d lieu, la personne recevant les titres doit elle-même prendre un engagement individuel de conservation pendant une durée minimum de 4 ans à compter de la fin de l'engagement collectif.

Dans une affaire récente, ces 2 étapes ont bien été respectées :

  • un couple marié, accompagné d'un associé prennent l'engagement collectif de conserver pendant 2 ans les titres d'une société qu'ils projettent de donner à leurs enfants ;
  • la donation-partage est réalisée quelques mois après l'engagement, donc pendant sa période de validité ;
  • les enfants ayant reçu les parts, appelés les donataires, prennent eux-mêmes l'engagement de conserver les titres ainsi obtenus, des engagements individuels qui entreront en vigueur à l'expiration de l'engagement collectif.

Les conditions du pacte Dutreil étant bien réunies, l'exonération partielle de droits d'enregistrement est appliquée.

Mais parce que la fille du couple vend ses parts quelques mois après les avoir reçues, l'administration fiscale considère que les conditions du pacte Dutreil ne sont plus réunies. Par conséquent, elle réclame à la donataire le paiement des droits de mutation à titre gratuit dont elle a été initialement exonérée.

Paiement que refuse de faire l'intéressée : la vente de ses titres respecte bien, selon elle, les règles du pacte Dutreil !

En effet, la donataire a, certes, bien vendu ses parts, mais pas à n'importe qui ! Elle les a vendues à l'associé de ses parents, également signataire de l'engagement collectif de conservation de 2 ans. Or la loi prévoit que les cessions entre cosignataires de l'engagement collectif sont tout à fait valables !

De plus, la vente est intervenue avant l'entrée en vigueur de son propre engagement individuel de conservation. La donataire ne l'a donc pas enfreint…

Un argumentaire qui ne convainc pas du tout le juge. D'une part, l'autorisation de vendre les titres entre cosignataires d'un engagement collectif de conservation sans perte du bénéfice de l'exonération fiscale est réservée… aux cosignataires de l'engagement ! Un donataire, un héritier ou un légataire d'un cosignataire ne peut donc pas bénéficier de cette règle.

D'autre part, quand bien même l'engagement individuel n'était pas entré en vigueur au moment de la vente, cet engagement existait bel et bien et devait être respecté jusqu'au bout pour éviter toute remise en cause du pacte Dutreil. En vendant ses titres, la donataire a nécessairement rendu impossible l'application de ce dispositif.

Pour ces raisons, l'administration fiscale a bel et bien le droit de réclamer le paiement des droits d'enregistrement !

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