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15/01/2024

CHR : les nouveautés pour l'ouverture de 2024

Le passage à une nouvelle année est généralement l'occasion de nombreuses nouveautés, mais pour le secteur des Cafés-Hôtels-Restaurants (CHR) l'actualité de ce début 2024 n'est pas trop mouvementée… Focus…

CHR : un début d'année 2024 en douceur

Le secteur des Cafés-Hôtels-Restaurants (CHR) est assez peu impacté par les évolutions législatives en ce début d'année 2024.

L'évolution la plus notable concerne les débitants de tabac. En effet, une nouvelle aide financière est créée afin de soutenir les exploitants qui sont contraints de cesser définitivement leur activité sans avoir eu l'occasion de trouver un repreneur.

Plusieurs conditions relatives à la localisation, à l'ancienneté de l'activité, au chiffre d'affaires ou encore à l'âge du gérant s'appliquent.

Si toutes les conditions sont remplies, le débitant de tabac pourra prétendre au versement d'une aide qui pourra s'élever au maximum à 80 000 €.

Cette nouvelle aide vient remplacer un dispositif similaire qui était en vigueur depuis 2017.

L'autre point qu'il convient d'aborder en ce début d'année 2024 concerne les palaces.

La distinction de « Palace » est attribuée à certains hôtels dont le niveau de prestation est considéré comme exceptionnel. Elle est accordée par une commission spécialisée pour une durée de 5 ans.

Cependant, les attributions qui devaient prendre fin depuis le 9 juin 2021 ont fait l'objet de plusieurs prolongations.

La durée de validité de ces distinctions est une nouvelle fois prolongée : elles continueront à produire leurs effets jusqu'au 30 septembre 2024.

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12/01/2024

Les indications géographiques artisanales et industrielles bientôt protégées par l'Union européenne !

Une protection au niveau européen était à l'étude pour les produits manufacturés et les ressources naturelles, à l'instar des produits agricoles et alimentaires protégés par l'IGP (indication géographique protégée). C'est aujourd'hui acté par un règlement européen, qui entrera en vigueur fin 2025, qui consacre les indications géographiques artisanales et industrielles. Revue de détails.

Indications géographiques artisanales et industrielles : vive les savoir-faire de l'Europe !

Pour rappel, il existe en France les indications géographiques (IG) et les indications géographiques protégées (IGP).

Les 1res mettent en valeur et protègent les produits manufacturés et artisanaux, ainsi que les ressources naturelles avec une origine géographique précise, des qualités, une notoriété ou des caractéristiques liées à ce lieu d'origine (le granit de Bretagne ou la porcelaine de Limoges par exemple).

Les 2des valorisent les produits agricoles, bruts ou transformés, avec une qualité, une réputation ou des caractéristiques liées à une situation géographique.

Outre leur différence d'objet, un autre point différencie ces 2 indications : seuls les IGP bénéficient à ce jour d'une protection de l'Union européenne.

Cette différence est en passe d'être gommée puisque l'Union européenne a publié un règlement pour protéger à son niveau ces types de produits en créant « les indications géographiques pour les produits artisanaux et industriels » (IGPAI).

Ce dispositif, qui entrera en vigueur en décembre 2025, ne remplacera pas le régime français, qui relèvera toujours de la compétence de l'Institut national de la propriété industrielle (INPI), mais viendra le compléter. Concrètement, l'INPI aura :

  • la mission d'instruire les demandes au niveau national, comme c'est actuellement le cas, puis de les transmettre à l'Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) pour l'enregistrement au niveau européen ;
  • la faculté de transformer les IG déjà reconnues en France en IGPAI au niveau européen, sans nouvelle procédure d'enregistrement.

Pour rappel, il existe déjà en France 16 produits homologués par l'INPI et bénéficiant de la reconnaissance d'une indication géographique…

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12/01/2024

Professionnels de l'immobilier et de la construction : nouvelle année = nouvelles règles ?

Les professionnels de l'immobilier et de la construction ont vu le début de l'année 2024 marqué par quelques évolutions réglementaires : bail réel solidaire, environnement, règles de construction, etc. Retour sur les mesures susceptibles de vous intéresser…

Bail réel solidaire

Pour rappel, le bail réel solidaire (BRS) est un dispositif particulier d'accession à la propriété dans le cadre duquel l'acheteur va seulement acquérir les murs du logement, le terrain restant la propriété de l'office foncier solidaire.

En pratique, cela permet de faire baisser les prix de vente de 30 % à 40 % (en moyenne).

Pour bénéficier du BRS, il faut remplir un certain nombre de critères, notamment de ressources. Concrètement, les ressources des personnes qui souhaitent profiter de ce dispositif ne doivent pas excéder certains plafonds, augmentés depuis le 1er janvier 2024.

Crédit immobilier

Fin 2023, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) a confirmé le maintien de la durée d'emprunt maximale à 27 ans au lieu de 25 ans.

Pour en bénéficier, il faut que 10 % du montant total de l'emprunt soit dédié à des travaux de rénovation, qu'il s'agisse de travaux de modernisation, d'assainissement, d'aménagement ou de rénovation énergétique.

Pour rappel, le HCSF préconise toujours un taux d'endettement qui n'excède pas 35 % des revenus mensuels du foyer (assurance du prêt immobilier comprise).

Promoteur / syndic : conflits d'intérêts en vue ?

Un député a observé que le premier syndic d'un immeuble construit est désigné par le promoteur. Pour lui, cela peut entraîner un conflit d'intérêts car le syndic, en échange du marché, pourrait omettre de relever certaines malfaçons à la livraison et, de ce fait, éviter de faire jouer les garanties légales.

D'où la nécessité d'agir pour mieux encadrer la nomination du syndic…

Mais le Gouvernement n'est pas d'accord ! Il lui rappelle que si le syndic veut voir son mandat renouvelé, il a tout intérêt à faire les signalements et observations utiles lors de la livraison des parties communes de l'immeuble. Pour le moment donc, aucune modification de la réglementation n'est à prévoir.

Règles de construction

Depuis le 1er janvier 2024, le contrôle du respect des règles de construction est renforcé. À ce titre, des précisions viennent de paraître concernant :

  • le contenu de l'attestation à fournir à la déclaration d'achèvement des travaux pour certains projets de construction situés en zone d'aléa moyen ou fort, consultables ici ;
  • le contenu des attestations à fournir au moment du dépôt du permis de construire et de la déclaration d'achèvement des travaux pour certains projets de construction situés dans une zone sismique, consultables ici ;
  • le contenu des attestations à fournir à la déclaration d'achèvement des travaux pour certains projets de construction soumis à la réglementation acoustique, consultables ici ;
  • le contenu des attestations témoignant du respect des exigences de performance énergétique et environnementale, à joindre au dossier de permis de construire et à la déclaration attestant l'achèvement et la conformité des travaux, consultables ici ;
  • le contenu des attestations à fournir à la déclaration d'achèvement des travaux pour les projets de construction soumis à la réglementation relative à l'accessibilité aux personnes en situation de handicap, consultables ici.

Audit énergétique

À partir du 1er avril 2024, les audits énergétiques obligatoires lors de la mise en vente de certains biens immobiliers en France métropolitaine (classés D, E, F ou G) seront modifiés.

Le nouveau contenu de ces audits est consultable ici.

Identification des friches

Pour réduire l'artificialisation des sols, le Gouvernement souhaite réutiliser et réhabiliter les friches. Ce qui suppose de pouvoir les identifier…

Pour cela, la loi est venue les définir comme « tout bien ou droit immobilier, bâti ou non bâti, inutilisé et dont l'état, la configuration ou l'occupation totale ou partielle ne permet pas un réemploi sans un aménagement ou des travaux préalables ».

Cette définition vient de faire l'objet de précisions.

Ainsi, pour identifier une friche, il faut désormais tenir compte de l'un des éléments suivants :

  • une concentration élevée de logements vacants ou d'habitats indignes ;
  • un ou des locaux ou équipements vacants ou dégradés, en particulier à la suite d'une cessation définitive d'activité ;
  • une pollution identifiée pour laquelle le responsable ou l'exploitant du site, son ayant-droit ou celui qui s'est substitué à lui, a disparu ou est insolvable ;
  • un coût significatif pour son réemploi, voire un déséquilibre financier probable entre les dépenses d'acquisition et d'intervention d'une part, et le prix du marché pour le type de biens concernés ou compte tenu du changement d'usage envisagé, d'autre part.

Notez que les terrains non bâtis à usage ou à vocation agricole ou forestier ne peuvent en aucun cas être considérés comme des « friches ».

Des mesures pour des bâtiments et des parkings plus « verts »

La rénovation lourde des bâtiments est soumise, sauf exceptions, à l'intégration d'un procédé de production d'énergies renouvelables (ENR), comme le solaire photovoltaïque, le solaire thermique, etc., ou d'un système de végétalisation en toiture du bâtiment. Il en est de même pour la rénovation lourde d'un parc de stationnement.

Les exigences relatives :

  • aux caractéristiques des toitures végétalisées sont consultables ici ;
  • à la proportion de la toiture du bâtiment à couvrir par un système de végétalisation ou de production d'ENR est consultable ici.

Notez que cette obligation est valable pour les autorisations d'urbanisme déposées à compter du 1er janvier 2024 ou, pour les travaux ne nécessitant pas d'autorisation d'urbanisme, lorsque la date d'acceptation des devis ou de passation des contrats relatifs aux travaux de rénovation est postérieure au 1er janvier 2024.

Sources :

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12/01/2024

De nouvelles possibilités d'ouverture de casinos…

Face aux risques de dépendance et de détresse financière qui peuvent accompagner les jeux d'argent et de hasard, l'installation de casinos est fortement encadrée par la loi. Les conditions pour la création d'un nouvel établissement ont néanmoins été élargies… De quelle façon ?

2 nouvelles exceptions à l'interdiction des casinos

Par principe, il est interdit d'exploiter des jeux d'argent et de hasard dans les lieux ouverts au public. Néanmoins, des dérogations existent permettant l'ouverture de casinos en dépit de cette interdiction.

Ces dérogations se font notamment au regard de critères géographiques. Ainsi, l'installation de casinos était déjà possible, entre autres, dans les communes classées comme :

  • stations balnéaires, thermales ou climatiques avant 2009 ;
  • stations de tourisme.

Dorénavant 2 nouvelles exceptions permettent l'installation de casinos. Elles concernent :

  • les communes sur le territoire desquelles sont implantés, au 1er janvier 2023, le siège d'une société hippique ainsi que le site historique du Cadre noir ou un haras national où ont été organisés au moins 10 évènements équestres au rayonnement national ou international par an entre le 1er janvier 2018 et le 1er janvier 2023 ;
  • les communes, à raison d'une par département frontalier, où aucun casino n'est autorisé à la date de la demande d'une commune classée comme touristique, membre d'une intercommunalité à fiscalité propre de plus de 100 000 habitants.

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12/01/2024

Arrosage des espace verts : est-il possible de recourir aux eaux usées ?

Le « plan eau » annoncé par le Gouvernement lors du premier semestre 2023 pour répondre aux épisodes de sécheresse importants propose un grand nombre de mesures pour améliorer les utilisations faites de cette ressource naturelle. Parmi elles, la revalorisation des eaux usées…

Une ouverture sur l'utilisation des eaux usées traitées

Dans le cadre du « plan eau », le Gouvernement a publié un nouveau texte pour permettre aux professionnels d'utiliser des eaux usées traitées pour l'arrosage et l'entretien de certains espaces verts.

L'utilisation de ces eaux est bien évidemment soumise à de nombreuses conditions pour des raisons de salubrité publique.

C'est pourquoi les annexes du texte établissent l'ensemble des règles à observer en termes, notamment, de niveau de traitement des eaux utilisées en fonction de l'ouverture ou non au public des espaces concernés, ou de périodicité des vérifications de la qualité de l'eau.

Elles fixent également les interdictions d'utilisation, notamment lorsque les espaces verts se trouvent à proximité de certains lieux ou activités, comme les plans d'eau, les zones d'activités nautiques ou d'abreuvement de bétail.

À noter, un texte similaire est également paru pour fixer les conditions d'utilisation de ces eaux usées traitées dans le cadre de l'arrosage de cultures par les agriculteurs.

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12/01/2024

Outre-mer : 3 mesures à connaître en ce début d'année 2024

Spécifiquement en Outre-mer, des mesures ont été prises fin 2023 / début 2024 pour développer la géothermie, pour améliorer les règles de construction parasismiques et pour optimiser le financement des travaux de rénovation des logements sociaux. Retour sur chacune de ces mesures…

Développer la géothermie en Outre-mer

Pour rappel, au début du mois de février 2023, le Gouvernement a présenté un plan visant à développer la géothermie en France. À terme, l'objectif est d'augmenter de 40 % le nombre de projets de géothermie profonde lancés d'ici 2030.

Pour compléter ce plan, 5 mesures ont été annoncées pour développer la géothermie spécifiquement en Outre-mer, à savoir :

  • création d'une instance stratégique de concertation sur la géothermie en Outre-mer, réunissant l'ensemble des parties prenantes ;
  • mise à jour du modèle de couverture du risque financier associé aux campagnes d'exploration en Outre-mer ;
  • mise en place d'un centre d'excellence caribéen sur la géothermie basé en Guadeloupe, qui jouera un rôle d'interface avec les acteurs du développement de la géothermie sur l'arc volcanique caribéen et un rôle de centre de ressources ;
  • conception et mise en œuvre d'une stratégie à l'export de la filière française de la géothermie ;
  • promotion à l'international du savoir-faire et des compétences de la filière française en concertation avec les instances publiques de soutien à l'export.

De nouvelles règles de construction paracyclonique en Outre-mer

Au plus tard au 1er janvier 2026, de nouvelles règles de construction paracyclonique seront applicables.

Compte tenu des observations météorologiques sur les conditions et lieux actuels de formation des cyclones, les territoires concernés sont la Guadeloupe, la Martinique, La Réunion et Mayotte.

Selon l'importance du risque que leur défaillance fait courir aux personnes ainsi qu'aux intérêts privés ou publics, les bâtiments seront classés dans l'une des catégories suivantes :

  • catégorie d'importance I : risque minime pour les personnes ou l'activité économique ;
  • catégorie d'importance II : risque moyen pour les personnes ;
  • catégorie d'importance III : risque élevé en raison de leur importance socio-économique ;
  • catégorie d'importance IV : risque majeur pour la sécurité civile, pour la défense ou pour le maintien de l'ordre public.

Notez qu'un arrêté (non encore paru à ce jour) fixera, notamment, les règles particulières de construction à respecter pour chacune de ces catégories de bâtiments.

Le financement des travaux d'amélioration des logements sociaux en Outre-mer

Pour rappel, il existe un dispositif d'aide à la réhabilitation des logements locatifs sociaux en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique et à La Réunion.

Mais à la suite d'un travail mené par le ministère chargé du logement, il est apparu que ce dispositif avait besoin d'être optimisé.

Depuis le 11 janvier 2024, c'est chose faite ! Ce dispositif est donc étendu à Mayotte et la réglementation est clarifiée et assouplie.

Sources :

Outre-mer : 3 mesures à connaître en ce début d'année 2024 - © Copyright WebLex

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11/01/2024

Responsabilité élargie du producteur (REP) : des précisions à connaître !

La fin de l'année 2023 a été marquée par la publication de plusieurs nouvelles réglementations visant les entreprises soumises à la responsabilité élargie des producteurs (REP). Faisons le point sur les évolutions à connaître qui pourraient directement vous intéresser…

Responsabilité élargie des producteurs (REP) de navires de plaisance ou de sport

Pour rappel, la responsabilité élargie du producteur (REP) a pour objet d'organiser la collecte et le traitement de certains déchets.

La REP comporte plusieurs filières, en fonction de la nature des déchets devant être collectés, dont celle des déchets de navires et de bateaux de plaisance ou de sport.

Concrètement, cette filière existe pour gérer la problématique des bateaux abandonnés ou hors d'usage.

Depuis le 1er janvier 2024, un nouveau cahier des charges est applicable à cette filière. Il prévoit notamment les objectifs nationaux de collecte et de valorisation des bateaux de plaisance et de sport.

Responsabilité élargie des producteurs (REP) des emballages ménagers, des imprimés papiers et des papiers à usage graphique

En raison de la fusion des filières REP emballages ménagers et papiers, il était nécessaire de publier un nouveau cahier des charges. C'est chose faite !

Ce nouveau cahier des charges prévoit notamment les objectifs de recyclage en matière d'emballages ménagers.

Des précisions pour les actions de communication inter-filières

Pour réduire les coûts de leurs actions de communication, les acteurs des différentes filières de la REP peuvent les mener ensemble. Pour cela, il y a une redevance à payer dont le montant, variable, est fixé chaque année par l'État.

Les tarifs de la redevance pour les actions de communication fournies pour l'année 2023 sont désormais connus. Ils sont consultables ici.

Sources :

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11/01/2024

Indivision : quid des sommes dues par un des indivisaires en vertu d'un contrat ?

Le régime de l'indivision permet à plusieurs personnes de partager les charges et les bénéfices attachés à un ou plusieurs biens. Mais comment se déroulent les évènements lorsque des suites de la mauvaise exécution d'un contrat, c'est un des indivisaires même qui doit de l'argent à l'indivision ? Illustration par un cas vécu…

Sommes dues à l'indivision par un indivisaire : qui est indemnisé ?

Un couple conclut un contrat de bail rural avec leur fils, afin que celui-ci y exploite leur domaine agricole. En vertu de ce contrat, le fils doit payer à ses parents des « fermages », équivalent des loyers en matière de baux ruraux.

Cependant, pendant 2 périodes de 2 ans, il ne règle pas les sommes dues, ce qui pousse les parents, faute de résolution amiable, à saisir le tribunal pour obtenir leur paiement.

Une fois la procédure lancée, et par suite du décès de la mère, c'est la sœur de l'exploitant qui prend le relais au côté de leur père pour poursuivre les démarches.

Ensemble ils obtiennent ainsi la condamnation de l'exploitant qui devra leur payer le montant des 4 années de fermages non réglé. Une somme que le père et la fille pensent alors pouvoir se répartir.

Ce que conteste l'exploitant. Il rappelle qu'au décès de sa mère, une « indivision successorale » est née entre lui et sa sœur, les rendant tous les deux propriétaires de l'exploitation agricole.

Or il rappelle que lorsqu'il n'en a pas été décidé autrement au préalable, les fruits qui émanent d'un bien indivis bénéficient à l'ensemble de l'indivision. Et pour lui, c'est ici le cas des sommes qu'il a été condamné à payer…

Ce que confirme le juge : les sommes que l'exploitant doit payer doivent être réparties entre son père et l'indivision qu'il compose avec sa sœur…

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10/01/2024

Les contrats des places de marché en ligne passés au crible

La protection des consommateurs est un axe important du droit français. Une attention particulière est portée au fait que les relations entre professionnels et consommateurs ne soient pas déséquilibrées. Pour se faire, les contrats proposés par certains services peuvent faire l'objet de contrôles, ce qui a été le cas pour les places de marché en ligne. Pour quels résultats ?

Attention aux clauses inadaptées dans les contrats des places de marché en ligne

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), entre autres missions, veille au respect des règles liées à la consommation et s'assure que les droits des consommateurs sont bien respectés.

Pour atteindre cet objectif elle a récemment mis en lumière le travail de la Commission des clauses abusives, organisme veillant à l'équilibre des contrats entre professionnels et consommateurs.

Récemment, ce sont les places de marchés en ligne qui ont vu leurs contrats attentivement étudiés par la Commission.

64 contrats ont été passés au crible à l'occasion de ces contrôles, et il en ressort un usage important de clauses considérées comme abusives.

On retrouve parmi celles-ci :

  • des clauses rendant le contrat peu compréhensible du fait d'éléments manquants, erronés ou non à jour ;
  • des clauses limitant les recours du consommateur, notamment en désignant une juridiction étrangère comme seule compétente en cas de litige ;
  • des clauses de déresponsabilisation de la plateforme et des vendeurs professionnels.

De ce fait la Commission s'est rapprochée des professionnels concernés afin de leur recommander la suppression des clauses problématiques. Mais les recommandations de cette dernière n'étant pas contraignantes, il reste nécessaire que chacun soit vigilant au moment de contracter.

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10/01/2024

Revente de produits cosmétiques : attention à l'usage illicite de la marque !

Une société de vente d'objets d'occasion ou neufs achète pour les revendre des échantillons et des produits cosmétiques d'une grande marque de luxe. Problème : les 1ers sont interdits à la vente et les 2ds ne sont plus très neufs… Un problème pour la société qui exploite cette marque de luxe, un détail pour la société de vente. Et pour le juge ?

Vente d'échantillons et de parfums (presque) neufs : ça passe, non ?

Une société, qui a pour activité la vente de tous objets, d'occasion ou neufs, rachète à une femme des produits cosmétiques d'une marque de luxe.

Voyant ses produits ainsi revendus, la société de luxe assigne la société de vente pour usage illicite de sa marque. Pourquoi ? Parce que la société vend des échantillons et des produits dont le film plastique a été retiré, voire dont le contenu a été partiellement utilisé.

Le cas des échantillons

« Et alors ? », s'étonne la société de vente, qui rappelle que pour qu'il y ait un usage illicite de sa marque, la société de luxe doit justifier que cet usage porte atteinte ou est susceptible de porter atteinte aux fonctions de sa marque, et en particulier à celle qui consiste à garantir aux consommateurs la provenance des produits vendus.

Or ici, ce n'est pas la revente de quelques échantillons qui va porter atteinte à quoi que ce soit !

De plus, en mettant en circulation ces échantillons, qui ont un but commercial, la société de luxe a consenti leur mise dans le commerce. À partir de ce moment, elle a perdu toute maîtrise sur leur circulation, et la mention « ne peut être vendu » inscrite sur les échantillons ne change rien.

« Faux ! », tranche le juge qui rappelle le principe selon lequel le titulaire d'une marque détient un droit exclusif de consentir, ou pas, à la mise sur le marché du produit qui revêt sa marque. Un droit qui s'épuise, en effet, dès la 1re commercialisation de ce produit avec son consentement.

Sauf qu'ici, il s'agit d'échantillons gratuits. Lorsqu'ils sont donnés aux consommateurs, cela ne constitue pas une mise sur le marché du produit. Par conséquent, le droit exclusif du titulaire de la marque existe toujours et la société de vente n'a pas le droit de vendre ces produits librement.

Le cas des produits sans emballage ou utilisés

« D'accord », consent la société de vente, mais cette règle ne s'applique pas aux produits mis en circulation par la société de luxe, qui pourtant lui reproche leur revente.

« Et pour cause ! », s'insurge la société de luxe : les produits revendus sont dépourvus de leur emballage et même, pour certains, déjà partiellement utilisés ! Ils sont donc altérés et cette situation nuit à l'image de luxe que s'est construite la société !

« Quelle altération ? », se défend la société de revente. Bien sûr le titulaire d'une marque peut s'opposer à la revente d'un produit, mais il doit prouver son altération, c'est-à-dire une dégradation de ses qualités. Or ce n'est pas parce qu'il a été « un peu » utilisé, voire pas du tout pour certains, que le produit est altéré !

« Faux à nouveau ! », tranche le juge. Certes un titulaire de marque doit avoir un motif légitime pour s'opposer à la revente d'un produit qui a été commercialisé de manière licite, par exemple une modification ou une altération.

Mais ici, il ne s'agit pas de n'importe quel type de produit : en matière de parfums et de cosmétiques, leur utilisation conduit, de fait, à leur altération. À défaut de prouver qu'ils n'ont jamais été utilisés auparavant, l'interdiction de revente est parfaitement justifiée !

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10/01/2024

Loi d'orientation et de programmation du ministère de la Justice 2023-2027 : quelles nouveautés ?

Fin novembre 2023, la loi d'orientation et de programmation du ministère de la Justice 2023-2027 a été publiée. Focus sur les principales mesures qu'elle contient et qui visent spécifiquement les professionnels du droit (commissaires de justice, avocats, etc.).

Commissaires de justice : une nouvelle compétence

Au plus tard au 1er juillet 2025, la procédure de saisie des rémunérations sera déjudiciarisée et confiée aux commissaires de justice.

À cet effet, la chambre nationale des commissaires de justice va mettre en place, sous sa responsabilité, un registre numérique des saisies des rémunérations.

Avocats : une condition de diplôme aménagé

Le niveau de diplôme exigé pour accéder à la profession d'avocat est désormais le master 2 et non plus le master 1.

Réapparition de la procédure de traitement de sortie de crise

La procédure de traitement de sortie de crise, mise en place dans le cadre de la crise sanitaire liée à la propagation du coronavirus (covid-19), est réintroduite jusqu'au 21 novembre 2025 en raison du nombre important d'ouverture de procédures collectives. Cette procédure a pour objectif d'aider les petites entreprises en difficulté en restructurant rapidement leurs dettes.

Pour rappel, cette procédure est réservée aux structures de moins de 20 salariés et concerne :

  • les entreprises exerçant une activité commerciale, artisanale ou agricole ;
  • les sociétés ;
  • les indépendants et les professions libérales.

Expérimentation des tribunaux des activités économiques

Des « tribunaux des activités économiques » vont être mis en place, à titre expérimental, pour une durée de 4 ans, dans certains tribunaux de commerce (TC).

Ces tribunaux auront une compétence étendue pour traiter toutes les procédures amiables et collectives engagées par les acteurs économiques, sauf pour les professions du droit réglementées.

Notez qu'une contribution financière va voir le jour pour assurer leur fonctionnement, à la charge de la partie qui introduira l'action en justice.

Son montant sera limité à 5 % du montant des demandes cumulées au stade de l'acte introductif d'instance, dans la limite de 100 000 €.

Des précisions sur cette expérimentation sont encore attendues. À suivre…

Pour l'économie sociale et solidaire

Les entreprises relevant de l'économie sociale et solidaire poursuivant une utilité sociale sont habilitées à accueillir une personne condamnée à des travaux d'intérêt général (TIG). Un décret doit préciser cette disposition.

Par ailleurs, l'expérimentation permettant l'accueil des personnes condamnées à des TIG dans certaines sociétés à mission est prolongée de 3 ans à compter du 20 novembre 2023.

L'activation à distance des appareils connectés

Désormais, le juge peut autoriser l'activation à distance d'un appareil connecté (téléphone portable, ordinateur, etc.), à l'insu ou sans le consentement de son propriétaire ou de son possesseur, pour pouvoir le géolocaliser.

Cette possibilité est ouverte pour certaines enquêtes ou instructions (pour crimes ou délits punis d'au moins 5 ans de prison).

Notez que cette activation à distance n'est pas autorisée pour les appareils utilisés par les avocats, les parlementaires, les magistrats, les journalistes, les médecins et les commissaires de justice.

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10/01/2024

Lois de finances pour 2024 : les principales nouveautés pour les entreprises

La loi de finances pour 2024 et la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 ont toutes les deux été publiées fin décembre 2023. Comme tous les ans, elles contiennent de nombreuses mesures qui intéressent toutes les entreprises, quel que soit leur secteur d'activité. Voici un résumé des mesures principales à retenir.

Les mesures fiscales

  • Jeunes entreprises innovantes

Pour rappel, le statut de « jeune entreprise innovante » (JEI) permet aux entreprises éligibles de bénéficier d'avantages fiscaux et sociaux, notamment d'une exonération temporaire d'impôt sur les bénéfices.

D'abord, la loi de finances pour 2024 met un terme à cette exonération temporaire d'impôt pour les JEI crées depuis le 1er janvier 2024.

Ensuite, elle aménage l'une des 5 conditions d'éligibilité requises pour accéder à ce statut.

Plus précisément, et jusqu'à présent, l'entreprise qui souhaitait bénéficier de ce statut devait répondre à l'un des critères suivants :

  • réaliser des dépenses de recherche (telles qu'entendues dans le cadre du crédit d'impôt recherche) représentant au moins 15 % des charges déductibles de l'exercice au cours duquel elles sont engagées ;
  • ou être dirigée ou détenue directement à hauteur de 10 % au moins, seuls ou conjointement, par des étudiants, des personnes titulaires depuis moins de 5 ans d'un diplôme de master ou de doctorat, ou des personnes affectées à des activités d'enseignement ou de recherche, ayant pour activité principale la valorisation de travaux de recherche auxquels ces dirigeants ou ces associés ont participé, au cours de leur scolarité ou dans l'exercice de leurs fonctions, au sein d'un établissement d'enseignement supérieur habilité à délivrer un diplôme conférant au moins le grade de master.

Désormais, l'entreprise peut également remplir cette condition si elle réalise des dépenses de recherches représentant entre 5 et 15% des charges, à l'exception des pertes de change et des charges nettes sur cessions de valeur mobilières de placement, fiscalement déductibles au titre de cet exercice et qu'elle satisfait à des indicateurs de performance économique (qui restent à définir).

  • Dispositifs zonés

La loi de finances pour 2024 entend proroger de nombreux dispositifs fiscaux qui visent à soutenir certaines entreprises, implantées dans des territoires en difficulté ou soumises à des contraintes spécifiques.

Ainsi, par exemple, sont prolongées les exonérations d'impôt existantes dans les bassins urbains à redynamiser (BER), les zones de développement prioritaire (ZDP), les zones de revitalisation rurale (ZRR), etc.

Dans le même temps, elle vient créer deux nouvelles zones : les zones France Ruralités Revitalisation (FRR) et France Ruralités Revitalisation « plus » (FRR « plus ») qui remplaceront, à partir du 1er juillet 2024, les zones de revitalisation rurale (ZRR) et les zones de revitalisation des commerces en milieu rural (ZoRCoMiR).

Toutes conditions remplies, les personnes qui, entre le 1er juillet 2024 et le 31 décembre 2029, créent ou reprennent des activités industrielles, commerciales, artisanales ou professionnelles dans ces zones vont pouvoir bénéficier d'une exonération temporaire d'impôt sur les bénéfices, ainsi que d'une exonération de cotisation foncière des entreprises et de taxe foncière.

  • Taux réduit d'IS pour certains locaux en vue de leur transformation

Certaines plus-values nettes imposables qui résultent de la vente d'un local à usage de bureau, à usage commercial ou industriel, ou d'un terrain à bâtir par une personne morale soumise à l'impôt sur les sociétés (IS) bénéficient, toutes conditions remplies, d'un taux réduit d'IS (19 %), dès lors que la société acheteuse s'engage, dans les 4 ans suivant la date de clôture de l'exercice au cours duquel l'achat est intervenu :

  • soit à transformer le local acquis en habitation ;
  • soit, en cas d'achat d'un terrain à bâtir, à y construire des locaux à usage d'habitation.

Entre autres aménagements, la loi de finances pour 2024 porte le délai de 4 ans à 6 ans pour les opérations d'aménagement créant une emprise au sol supérieure ou égale à 20 000 m².

  • Intégration fiscale

Le principe de l'intégration fiscale réside dans une simple équation : le résultat du groupe formé entre une holding et une ou plusieurs filiales ne fera qu'un pour le calcul de l'impôt. Les déficits des unes viendront diminuer les bénéfices des autres. L'impôt sur les sociétés est, en effet, calculé sur un « résultat d'ensemble » du groupe.

Comme tout dispositif qui présente des avantages fiscaux, il faut respecter de nombreuses conditions, tant sur le fond que sur la forme, pour pouvoir en bénéficier.

À titre d'exemple, la société mère doit être soumise à l'impôt sur les sociétés et détenir au moins 95% (directement ou indirectement) des sociétés filiales avec lesquelles elle forme le groupe intégré fiscalement. Elle-même ne doit pas être détenue directement ou indirectement à 95 % au moins par une autre société.

Pour calculer ce taux de détention, ne sont pas retenus, dans la limite de 10 % du capital, les titres émis ou attribués :

  • dans le cadre de dispositifs de souscription ou d'achat d'actions ;
  • dans le cadre de dispositifs d'attribution gratuite d'actions ;
  • à l'occasion d'augmentations de capital réservées aux adhérents d'un plan épargne d'entreprise (PEE).

Ces exclusions ne s'appliquent plus à compter du jour de la cession de ces titres ou de la cessation de fonctions des salariés concernés.

La loi de finances pour 2024 prévoit cette mesure d'exclusion cessera également de s'appliquer :

  • à compter de l'exercice au cours duquel le détenteur des titres cesse toute fonction dans une société du groupe incluse dans le périmètre du plan d'émission ou d'attribution de ces titres, pour les exercer dans une autre société initialement incluse dans ce même périmètre, mais qui ne l'est plus au cours de cet exercice ;
  • à compter de l'exercice au cours duquel la société qui emploie le détenteur des titres sort du périmètre du plan d'émission ou d'attribution des titres.

 

  • Imposition minimale mondiale des groupes

Nouveauté de la loi de finances pour 2024 : la création d'une imposition minimale mondiale qui vise les groupes d'entreprise multinationales ainsi que les groupes nationaux.

Plus précisément, elle concerne ces groupes lorsque le chiffre d'affaires de l'exercice est égal ou supérieur à 750 M€ au cours des 2 et 4 exercices précédant l'exercice concerné.

  • Réduction d'impôt pour une mise à disposition d'une flotte de vélos


Initialement prévue pour les frais générés jusqu'au 31 décembre 2024, cette réduction d'impôt est prolongée pour 3 année supplémentaires, soit jusqu'au 31 décembre 2027.

  • TVA

Facturation électronique

S'agissant de la facturation électronique, un nouveau calendrier de déploiement de la réforme est fixé imposant, par principe, l'émission des factures sous forme électronique et la transmission des données de transaction et de paiement à compter du 1er septembre 2026. Notez qu'il est d'ores et déjà prévu qu'un décret pourra venir modifier cette date, sans pour autant pouvoir fixer une échéance postérieure au 1er décembre 2026.

De plus, ce nouveau calendrier ne s'appliquera ni aux microentreprises, ni aux PME non-membres d'un assujetti unique (au regard de la TVA) qui, elles, seront tenues d'émettre des factures sous forme électronique et de transmettre des données de transaction et de paiement à compter du 1er septembre 2027. Là encore, un décret pourra venir modifier cette date, sans pour autant pouvoir fixer une échéance postérieure au 1er décembre 2027.

Franchise en base de TVA

Par ailleurs, la loi de finances pour 2024 vient refondre le régime de franchise en base de TVA à compter du 1er janvier 2025 pour les assujettis établis en France.

Par conséquent, la franchise « classique » ainsi que celle propre à certaines professions sont revues (avocats, auteurs d'œuvres de l'esprit et artistes-interprètes).

En parallèle, un mécanisme de franchise « européenne » est créé.

Toutes conditions remplies, il ouvre la possibilité aux :

  • assujettis établis hors de France, mais dans un État membre de l'Union européenne (UE), de bénéficier de la franchise en base pour leurs livraisons de biens et leurs prestations de services réalisées en France ;
  • assujettis établis en France (ou souhaitant être rattachés à la France), de bénéficier du régime de la franchise dans un ou plusieurs États membres de l'UE autres que la France.

 

  • Taxes sur l'immatriculation des véhicules

En 1er lieu, la loi de finances pour 2024 retouche la définition des véhicules de tourisme, et notamment des véhicules de catégorie N1 : elle pose le principe selon lequel, parmi les véhicules de la catégorie N1, les véhicules de tourisme s'entendent des véhicules déterminés par décret qui, compte tenu de leur carrosserie, de leurs équipements et de leurs autres caractéristiques techniques, sont susceptibles de recevoir les mêmes usages que les véhicules relevant de la catégorie M1.

En 2nd lieu, elle actualise les tarifs des composantes « taxe sur les émissions de dioxyde de carbone » (correspondant au malus automobile) et « taxe sur la masse en ordre de marche » (correspondant au malus au poids) appliquées aux véhicules de tourisme.

  • Taxe sur l'affectation des véhicules à des fins économiques (ancienne TVTS)

Jusqu'alors, tout véhicule affecté à des fins économiques était soumis :

  • à une taxe annuelle sur les émissions de dioxyde de carbone et à une taxe annuelle sur l'ancienneté pour les véhicules de tourisme ;
  • à une taxe annuelle pour les véhicules lourds de transport de marchandises.

La loi de finances pour 2024 transforme la taxe annuelle sur l'ancienneté en taxe annuelle sur les émissions de polluants atmosphériques.

Cette même loi réaménage le tarif de la taxe annuelle sur les émissions de dioxyde de carbone.

Enfin, elle supprime dès 2025, les exonérations applicables aux véhicules qui combinent les modes de carburation avec des énergies plus propres, mais prévoit l'application d'un abattement dès lors que la source d'énergie du véhicule comprend du superéthanol (toutes conditions par ailleurs remplies).

  • Suppression de la CVAE

Dans le but d'améliorer la compétitivité des entreprises françaises, il était prévu une suppression définitive de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) en 2024.

Désormais, la loi de finances prévoit une suppression progressive de cette cotisation sur 4 ans.

La CVAE devrait donc disparaître en 2027.

  • Rapports parlementaires

La loi de finances pour 2024 prévoit que le Gouvernement devra remettre au Parlement :

  • avant le dépôt du projet de loi de finances pour 2025, un rapport sur les moyens à mettre en place pour éviter que les dépenses éligibles au crédit d'impôt recherche soient effectuées dans d'autres pays que ceux de l'Union européenne ;
  • avant le 31 décembre 2024, un rapport présentant les principaux facteurs qui influencent les impôts des entreprises. Celui-ci devra également examiner la possibilité d'accorder un droit de contrôle renforcé aux salariés sur la politique fiscale menée par l'entreprise et les modalités de mise en œuvre d'un tel dispositif ;
  • avant le 31 décembre 2024, un rapport examinant l'impact des taux réduits de l'impôt sur les sociétés par rapport aux objectifs qui leur ont été assignés.

Les mesures sociales

  • Maîtrise des coûts liés à l'allégement des cotisations sociales

Actuellement, il est prévu un allégement de certaines cotisations et contributions sociales en fonction du revenu du salarié, lorsque celui-ci ne dépasse le SMIC.

Si par définition, le montant du SMIC est évolutif et a pour objet de suivre l'inflation, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 propose de geler les plafonds des ressources et gains pris en compte.

Ainsi les employeurs publics et parapublics et obligatoirement affiliés à l'assurance chômage ou qui assurent eux-mêmes la charge et la gestion des allocations d'assurance chômage pour leurs salariés pourront bénéficier d'une baisse des cotisations sociales d'allocations familiales et d'assurance maladie pour les salariés dont les revenus n'excèdent pas un montant qui sera fixé par décret, non encore paru à ce jour.

Toutefois, les plafonds d'ores et déjà fixés par la loi de financement ne pourront pas être inférieur à :

  • 2,5 fois le SMIC calculé au 31 décembre 2023 pour l'allégement des cotisations d'assurance maladie ;
  • 3,5 fois le SMIC calculé au 31 décembre 2023 pour l'allégement des cotisations d'allocations familiales.

 

  • Décompte des effectifs

Pour mémoire, il existait jusqu'alors une dissonance entre les règles applicables en droit du travail et en droit de la Sécurité sociale s'agissant du décompte des effectifs salariés concernant les groupements d'employeurs.

Dans un premier temps, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 unifie les règles de ce décompte.

Désormais, les salariés mis à disposition d'un ou de plusieurs de ses membres par un groupement d'employeurs ne sont pas pris en compte dans l'effectif salarié du groupement. Ils sont pris en compte pour le calcul des effectifs de l'entreprise utilisatrice, sauf en ce qui concerne l'application des dispositions relatives à la tarification des risques d'accidents du travail et de maladies professionnelles (AT/MP).

Concernant la contribution supplémentaire à l'apprentissage, la loi de finances pour 2024 aménage les règles en vigueur jusqu'alors.

Pour mémoire, la réglementation rappelle que les employeurs de 250 salariés et plus doivent s'acquitter d'une contribution supplémentaire à l'apprentissage s'ils n'ont pas employé plus de 5 % d'apprentis, de salariés en contrat de professionnalisation ou encore de personnes bénéficiant d'une convention industrielle de formation par la recherche.

Sont désormais pris en compte dans ce seuil de 5 % les salariés en contrat d'apprentissage ou de professionnalisation mise à disposition par un groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification.

  • Versement mobilité

La loi de finances pour 2024 relève le taux plafond du versement mobilité de 0,25 points à Paris et dans les départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne à compter du 1er janvier 2024.

Ainsi, à compter de cette date, le taux plafond du versement mobilité est fixé à 3,20 % contre 2,95 % auparavant.

Lois de finances pour 2024 : les principales nouveautés pour les entreprises - © Copyright WebLex

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