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11/01/2024

Intempéries : quelles mesures d'urgence pour les employeurs et travailleurs indépendants ?

Face aux inondations de ce début d'année 2024, l'URSSAF active les mesures d'urgence pour les employeurs et travailleurs indépendants. Pour en bénéficier 1 seule condition : solliciter l'URSSAF compétente pour se faire connaître et obtenir le report des éventuelles échéances de paiement. Mais pas que…

Une aide de l'URSSAF pour les employeurs

Consciente des perturbations d'activité occasionnées par les intempéries de ce début d'année 2024, l'URSSAF fait savoir qu'elle pourra accorder des reports de paiement des cotisations, par l'octroi de délais supplémentaires.

Ainsi, les pénalités et majorations de retard dues dans ce cadre feront l'objet d'une remise.

Si vous souhaitez en bénéficier, il vous suffit de contacter l'URSSAF, via votre espace personnel ou par téléphone au 3957.

Une aide de l'URSSAF pour les travailleurs indépendants

Comme les employeurs, les travailleurs indépendants victimes des intempéries peuvent bénéficier de ce même report de paiement des cotisations. Là encore, il suffit de contacter l'URSSAF, via son espace personnel ou par téléphone au 3698.

Par ailleurs, ils peuvent faire appel au conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants (CPSTI) qui met une aide financière en place.

Pour mémoire, cette aide financière « fonds Catastrophes et Intempéries » permet d'accompagner les travailleurs indépendants actifs qui se trouvent dans une situation temporairement compliquée rendant difficile le paiement des cotisations et contributions sociales.

Pour ce faire, le travailleur doit remplir ce formulaire et l'adresser aux URSSAF dont il dépend.

Sous réserve de respecter les critères du référentiel CPSTI, les bénéficiaires pourront obtenir jusqu'à 2000 € dans un délai de 8 jours à compter de la réception du formulaire.

Notez toutefois qu'en raison de demandes massives, le délai de traitement peut être plus long, sans toutefois dépasser les 15 jours.

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11/01/2024

Indivision : quid des sommes dues par un des indivisaires en vertu d'un contrat ?

Le régime de l'indivision permet à plusieurs personnes de partager les charges et les bénéfices attachés à un ou plusieurs biens. Mais comment se déroulent les évènements lorsque des suites de la mauvaise exécution d'un contrat, c'est un des indivisaires même qui doit de l'argent à l'indivision ? Illustration par un cas vécu…

Sommes dues à l'indivision par un indivisaire : qui est indemnisé ?

Un couple conclut un contrat de bail rural avec leur fils, afin que celui-ci y exploite leur domaine agricole. En vertu de ce contrat, le fils doit payer à ses parents des « fermages », équivalent des loyers en matière de baux ruraux.

Cependant, pendant 2 périodes de 2 ans, il ne règle pas les sommes dues, ce qui pousse les parents, faute de résolution amiable, à saisir le tribunal pour obtenir leur paiement.

Une fois la procédure lancée, et par suite du décès de la mère, c'est la sœur de l'exploitant qui prend le relais au côté de leur père pour poursuivre les démarches.

Ensemble ils obtiennent ainsi la condamnation de l'exploitant qui devra leur payer le montant des 4 années de fermages non réglé. Une somme que le père et la fille pensent alors pouvoir se répartir.

Ce que conteste l'exploitant. Il rappelle qu'au décès de sa mère, une « indivision successorale » est née entre lui et sa sœur, les rendant tous les deux propriétaires de l'exploitation agricole.

Or il rappelle que lorsqu'il n'en a pas été décidé autrement au préalable, les fruits qui émanent d'un bien indivis bénéficient à l'ensemble de l'indivision. Et pour lui, c'est ici le cas des sommes qu'il a été condamné à payer…

Ce que confirme le juge : les sommes que l'exploitant doit payer doivent être réparties entre son père et l'indivision qu'il compose avec sa sœur…

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11/01/2024

Louer une chambre : avec ou sans impôts ?

Leur fille partant terminer son année scolaire à l'étranger pendant 6 mois, un couple, qui se retrouve avec une chambre inoccupée dans leur maison, décide de la louer meublée, de manière occasionnelle, afin d'arrondir leurs fins de mois pendant son absence.

Une manière de percevoir des loyers, qui échappent en plus à l'impôt sur le revenu, selon eux...

Vraiment ?

La bonne réponse est...
Oui

Les personnes qui louent ou sous-louent en meublé une partie de leur habitation peuvent bénéficier d'une exonération d'impôt sur le revenu, sous réserve du respect des 3 conditions cumulatives suivantes :

  • les pièces louées composent une partie de l'habitation principale du bailleur ;
  • les pièces louées constituent la résidence principale du locataire ou sa résidence temporaire s'il justifie d'un contrat de travail saisonnier ;
  • le loyer pratiqué est « raisonnable », c'est-à-dire, concrètement, qu'il ne dépasse pas un plafond annuel au mètre carré déterminé par l'administration fiscale.

Initialement, cet avantage fiscal devait s'appliquer jusqu'au 15 juillet 2024. Finalement, il continue de s'appliquer jusqu'au 31 décembre 2026.

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10/01/2024

Immatriculation de voitures particulières - Année 2023

Période

Variation mensuelle

Nombre d'immatriculation

Décembre 2023

+ 7,8 %

167 000 véhicules

Novembre 2023

- 2,1 %

155 500 véhicules

Octobre 2023

- 1,5 %

157 800 véhicules

Septembre 2023

- 3,3 %

160 100 véhicules

Août 2023

+ 6,6 %

166 200 véhicules

Juillet 2023

+ 10,1 %

155 600 véhicules

Juin 2023

- 5,7 %

138 700 véhicules

Mai 2023

+ 0,6 %

148 100 véhicules

Avril 2023

+ 1,1 %

150 000 véhicules

Mars 2023

+ 4,7 %

148 000 véhicules

Février 2023

+ 4,3 %

139 800 véhicules

Janvier 2023

- 3,0 %

131 400 véhicules

 


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10/01/2024

Nouvelle marche à suivre en cas de refus d'un poste en CDI par le salarié !

Depuis peu, les salariés en CDD ou embauché via un contrat de mise à disposition qui refusent 2 fois une proposition de CDI visant le même emploi ou un emploi similaire peuvent se voir privés d'allocation de retour à l'emploi (dite « allocation chômage »). Dans ce cas, l'employeur doit respecter une procédure qui vient d'être détaillée. Explications.

Refus de CDI pour le salarié en CDD / intérim : une nouvelle procédure !

Pour mémoire, une loi récente avait prévu qu'un salarié embauché en CDD ou dans le cadre d'un contrat de mise à disposition pouvait se voir privé d'allocation de retour à l'emploi (dite « allocation chômage ») dans le cas où il refusait 2 fois une proposition de CDI.

Les modalités concrètes d'application de cette nouvelle disposition viennent d'être précisées.

D'abord, la loi impose que le CDI proposé dans le cadre de cette procédure respecte certaines conditions :

  • si le salarié est en CDD, le poste proposé doit être le même ou a minima être similaire. La rémunération et la durée du travail doivent être équivalentes, la classification identique ;
  • si le salarié est un intérimaire, la proposition doit porter sur le même emploi ou un emploi similaire.

Attention : dans les deux cas, le lieu de travail doit impérativement être le même.

Ensuite, elle impose à l'employeur de notifier au salarié par écrit la proposition, par tout moyen permettant de conférer une date certaine.

Cette notification doit obligatoirement mentionner le délai de réflexion laissé au salarié et doit comporter une mention l'informant du fait que l'absence de réponse dans le délai prévu vaut refus de la proposition.

Et justement ! En cas de refus du salarié, exprès ou tacite, l'employeur disposera d'1 mois pour informer France Travail (ex Pôle Emploi) de ce refus, par voie dématérialisée, sur une plateforme numérique dédiée.

Cette information doit contenir un descriptif de l'emploi proposé et des éléments permettant de prouver qu'il répondait aux exigences de similarité vis-à-vis du poste précédemment occupé.

À réception de ces informations, France Travail informe ensuite le salarié des éventuelles conséquences sur l'accès à l'allocation de retour à l'emploi.

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10/01/2024

Validation des acquis de l'expérience et apprentissage : qu'est-ce qui change ?

Les modalités d'application de la réforme de la procédure de validation des acquis de l'expérience (VAE) sont désormais connues. En plus de la création d'un nouveau portail numérique « France VAE », la réforme s'intéresse au déroulé de l'apprentissage. Explications.

Formation professionnelle : quelles nouveautés pour la VAE et l'apprentissage ?

Pour mémoire, la validation des acquis de l'expérience (VAE) permet à toute personne engagée dans la vie active d'obtenir une certification professionnelle par la reconnaissance de son expérience.

Fin 2022, la loi avait proposé certaines modifications de ce dispositif, concrétisées dans un décret qui vient de paraître.

  • Création d'un portail numérique

Afin d'orienter et d'accompagner les personnes souhaitant bénéficier d'une VAE, la loi dite « Marché du travail » avait prévu de créer un service public de la VAE… Matérialisé par un portail numérique !

France VAE devient donc un espace unique et gratuit dédié à la mise à disposition d'information et à l'accomplissement des démarches du parcours de VAE, de l'inscription jusqu'à l'évaluation par le jury.

Ce portail sera progressivement mis en œuvre au cours de l'année 2024.

  • Modification du congé pour VAE

Un salarié engagé dans un parcours de VAE est fondé à demander à son employeur un congé afin de participer à la session d'évaluation.

Dans ce cas, il doit transmettre sa demande à son employeur au plus tard dans un délai de 30 jours avant le début des actions de VAE, contre 60 jours auparavant.

L'employeur doit donner sa réponse dans un délai de 15 jours calendaires suivant la réception (contre 30 jours calendaires auparavant).

Notez que l'employeur peut soit :

  • accepter la demande ;
  • en demander le report, dans un délai qui ne peut excéder 1 mois à compter de la demande.

Enfin, les heures correspondant à des actions de VAE se déroulant pendant le temps de travail sont assimilées à du temps de travail effectif donnant lieu à un maintien de la rémunération.

  • Apprentissage et groupements d'employeurs

Pour mémoire, un apprenti peut réaliser une partie de sa formation pratique dans 2 entreprises autres que celle qui l'emploie habituellement. Cette limite de 2 entreprises était fixée par loi.

Désormais, et dans le cas où l'employeur initial de l'apprenti fait partie d'un groupement d'employeurs, le décret fixe la limite à 3 entreprises autres que celle qui a conclu le contrat d'apprentissage.

Néanmoins, notez qu'en dehors de l'hypothèse du groupement d'employeurs la limite de 2 entreprises demeure.

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10/01/2024

Les contrats des places de marché en ligne passés au crible

La protection des consommateurs est un axe important du droit français. Une attention particulière est portée au fait que les relations entre professionnels et consommateurs ne soient pas déséquilibrées. Pour se faire, les contrats proposés par certains services peuvent faire l'objet de contrôles, ce qui a été le cas pour les places de marché en ligne. Pour quels résultats ?

Attention aux clauses inadaptées dans les contrats des places de marché en ligne

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), entre autres missions, veille au respect des règles liées à la consommation et s'assure que les droits des consommateurs sont bien respectés.

Pour atteindre cet objectif elle a récemment mis en lumière le travail de la Commission des clauses abusives, organisme veillant à l'équilibre des contrats entre professionnels et consommateurs.

Récemment, ce sont les places de marchés en ligne qui ont vu leurs contrats attentivement étudiés par la Commission.

64 contrats ont été passés au crible à l'occasion de ces contrôles, et il en ressort un usage important de clauses considérées comme abusives.

On retrouve parmi celles-ci :

  • des clauses rendant le contrat peu compréhensible du fait d'éléments manquants, erronés ou non à jour ;
  • des clauses limitant les recours du consommateur, notamment en désignant une juridiction étrangère comme seule compétente en cas de litige ;
  • des clauses de déresponsabilisation de la plateforme et des vendeurs professionnels.

De ce fait la Commission s'est rapprochée des professionnels concernés afin de leur recommander la suppression des clauses problématiques. Mais les recommandations de cette dernière n'étant pas contraignantes, il reste nécessaire que chacun soit vigilant au moment de contracter.

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10/01/2024

Revente de produits cosmétiques : attention à l'usage illicite de la marque !

Une société de vente d'objets d'occasion ou neufs achète pour les revendre des échantillons et des produits cosmétiques d'une grande marque de luxe. Problème : les 1ers sont interdits à la vente et les 2ds ne sont plus très neufs… Un problème pour la société qui exploite cette marque de luxe, un détail pour la société de vente. Et pour le juge ?

Vente d'échantillons et de parfums (presque) neufs : ça passe, non ?

Une société, qui a pour activité la vente de tous objets, d'occasion ou neufs, rachète à une femme des produits cosmétiques d'une marque de luxe.

Voyant ses produits ainsi revendus, la société de luxe assigne la société de vente pour usage illicite de sa marque. Pourquoi ? Parce que la société vend des échantillons et des produits dont le film plastique a été retiré, voire dont le contenu a été partiellement utilisé.

Le cas des échantillons

« Et alors ? », s'étonne la société de vente, qui rappelle que pour qu'il y ait un usage illicite de sa marque, la société de luxe doit justifier que cet usage porte atteinte ou est susceptible de porter atteinte aux fonctions de sa marque, et en particulier à celle qui consiste à garantir aux consommateurs la provenance des produits vendus.

Or ici, ce n'est pas la revente de quelques échantillons qui va porter atteinte à quoi que ce soit !

De plus, en mettant en circulation ces échantillons, qui ont un but commercial, la société de luxe a consenti leur mise dans le commerce. À partir de ce moment, elle a perdu toute maîtrise sur leur circulation, et la mention « ne peut être vendu » inscrite sur les échantillons ne change rien.

« Faux ! », tranche le juge qui rappelle le principe selon lequel le titulaire d'une marque détient un droit exclusif de consentir, ou pas, à la mise sur le marché du produit qui revêt sa marque. Un droit qui s'épuise, en effet, dès la 1re commercialisation de ce produit avec son consentement.

Sauf qu'ici, il s'agit d'échantillons gratuits. Lorsqu'ils sont donnés aux consommateurs, cela ne constitue pas une mise sur le marché du produit. Par conséquent, le droit exclusif du titulaire de la marque existe toujours et la société de vente n'a pas le droit de vendre ces produits librement.

Le cas des produits sans emballage ou utilisés

« D'accord », consent la société de vente, mais cette règle ne s'applique pas aux produits mis en circulation par la société de luxe, qui pourtant lui reproche leur revente.

« Et pour cause ! », s'insurge la société de luxe : les produits revendus sont dépourvus de leur emballage et même, pour certains, déjà partiellement utilisés ! Ils sont donc altérés et cette situation nuit à l'image de luxe que s'est construite la société !

« Quelle altération ? », se défend la société de revente. Bien sûr le titulaire d'une marque peut s'opposer à la revente d'un produit, mais il doit prouver son altération, c'est-à-dire une dégradation de ses qualités. Or ce n'est pas parce qu'il a été « un peu » utilisé, voire pas du tout pour certains, que le produit est altéré !

« Faux à nouveau ! », tranche le juge. Certes un titulaire de marque doit avoir un motif légitime pour s'opposer à la revente d'un produit qui a été commercialisé de manière licite, par exemple une modification ou une altération.

Mais ici, il ne s'agit pas de n'importe quel type de produit : en matière de parfums et de cosmétiques, leur utilisation conduit, de fait, à leur altération. À défaut de prouver qu'ils n'ont jamais été utilisés auparavant, l'interdiction de revente est parfaitement justifiée !

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10/01/2024

Achat-revente de voitures d'occasion : l'éternelle question de la TVA sur marge

Parce qu'il achète des véhicules d'occasion pour les revendre, un négociant applique à ses ventes le régime de la TVA sur marge, qui lui permet de ne soumettre à taxation que la marge réalisée. Un régime d'imposition spécifique que l'administration refuse d'appliquer ici… À tort ou à raison ?

Vente de voitures d'occasion et TVA sur marge : mais qu'a fait le fournisseur ?

Un négociant qui achète pour revendre des véhicules d'occasion auprès de vendeurs situés dans un État membre de l'Union européenne peut bénéficier, toutes conditions remplies, d'un régime spécial en matière de TVA : le régime de TVA sur la marge.

Ce régime permet au professionnel de n'appliquer la TVA que sur la marge réalisée, à savoir la différence entre le prix de vente et le prix d'achat du véhicule.

Pour bénéficier de ce régime spécifique, le professionnel doit acheter le véhicule auprès d'une personne n'ayant pas été autorisée à déduire (donc à récupérer) la TVA au titre de cette vente, c'est-à-dire auprès :

  • d'un particulier (non soumis à TVA) ;
  • d'un professionnel soumis au régime de la franchise en base de TVA ou au régime de taxation sur la marge.

Dans une récente affaire, un négociant achète 16 véhicules d'occasion auprès de concessionnaires, de loueurs et de sociétés commerciales, et fait application du régime de la TVA sur la marge réalisée.

Une situation qui n'échappe pas à l'administration fiscale qui lui notifie un redressement, refusant l'application de ce régime spécifique.

Et pour cause : la qualité de loueurs, de concessionnaires ou de sociétés commerciales utilisant les véhicules à des fins professionnelles a permis à ces vendeurs de déduire la TVA.

« Vraiment ? », s'interroge le juge, qui invite l'administration à revoir sa copie. Le simple fait que les véhicules aient appartenus précédemment à de tels propriétaires ne suffit pas à prouver qu'ils aient effectivement exercé un droit à déduction de la TVA.

L'affaire devra donc être rejugée !

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10/01/2024

Loi d'orientation et de programmation du ministère de la Justice 2023-2027 : quelles nouveautés ?

Fin novembre 2023, la loi d'orientation et de programmation du ministère de la Justice 2023-2027 a été publiée. Focus sur les principales mesures qu'elle contient et qui visent spécifiquement les professionnels du droit (commissaires de justice, avocats, etc.).

Commissaires de justice : une nouvelle compétence

Au plus tard au 1er juillet 2025, la procédure de saisie des rémunérations sera déjudiciarisée et confiée aux commissaires de justice.

À cet effet, la chambre nationale des commissaires de justice va mettre en place, sous sa responsabilité, un registre numérique des saisies des rémunérations.

Avocats : une condition de diplôme aménagé

Le niveau de diplôme exigé pour accéder à la profession d'avocat est désormais le master 2 et non plus le master 1.

Réapparition de la procédure de traitement de sortie de crise

La procédure de traitement de sortie de crise, mise en place dans le cadre de la crise sanitaire liée à la propagation du coronavirus (covid-19), est réintroduite jusqu'au 21 novembre 2025 en raison du nombre important d'ouverture de procédures collectives. Cette procédure a pour objectif d'aider les petites entreprises en difficulté en restructurant rapidement leurs dettes.

Pour rappel, cette procédure est réservée aux structures de moins de 20 salariés et concerne :

  • les entreprises exerçant une activité commerciale, artisanale ou agricole ;
  • les sociétés ;
  • les indépendants et les professions libérales.

Expérimentation des tribunaux des activités économiques

Des « tribunaux des activités économiques » vont être mis en place, à titre expérimental, pour une durée de 4 ans, dans certains tribunaux de commerce (TC).

Ces tribunaux auront une compétence étendue pour traiter toutes les procédures amiables et collectives engagées par les acteurs économiques, sauf pour les professions du droit réglementées.

Notez qu'une contribution financière va voir le jour pour assurer leur fonctionnement, à la charge de la partie qui introduira l'action en justice.

Son montant sera limité à 5 % du montant des demandes cumulées au stade de l'acte introductif d'instance, dans la limite de 100 000 €.

Des précisions sur cette expérimentation sont encore attendues. À suivre…

Pour l'économie sociale et solidaire

Les entreprises relevant de l'économie sociale et solidaire poursuivant une utilité sociale sont habilitées à accueillir une personne condamnée à des travaux d'intérêt général (TIG). Un décret doit préciser cette disposition.

Par ailleurs, l'expérimentation permettant l'accueil des personnes condamnées à des TIG dans certaines sociétés à mission est prolongée de 3 ans à compter du 20 novembre 2023.

L'activation à distance des appareils connectés

Désormais, le juge peut autoriser l'activation à distance d'un appareil connecté (téléphone portable, ordinateur, etc.), à l'insu ou sans le consentement de son propriétaire ou de son possesseur, pour pouvoir le géolocaliser.

Cette possibilité est ouverte pour certaines enquêtes ou instructions (pour crimes ou délits punis d'au moins 5 ans de prison).

Notez que cette activation à distance n'est pas autorisée pour les appareils utilisés par les avocats, les parlementaires, les magistrats, les journalistes, les médecins et les commissaires de justice.

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10/01/2024

Lois de finances pour 2024 : les principales nouveautés pour les entreprises

La loi de finances pour 2024 et la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 ont toutes les deux été publiées fin décembre 2023. Comme tous les ans, elles contiennent de nombreuses mesures qui intéressent toutes les entreprises, quel que soit leur secteur d'activité. Voici un résumé des mesures principales à retenir.

Les mesures fiscales

  • Jeunes entreprises innovantes

Pour rappel, le statut de « jeune entreprise innovante » (JEI) permet aux entreprises éligibles de bénéficier d'avantages fiscaux et sociaux, notamment d'une exonération temporaire d'impôt sur les bénéfices.

D'abord, la loi de finances pour 2024 met un terme à cette exonération temporaire d'impôt pour les JEI crées depuis le 1er janvier 2024.

Ensuite, elle aménage l'une des 5 conditions d'éligibilité requises pour accéder à ce statut.

Plus précisément, et jusqu'à présent, l'entreprise qui souhaitait bénéficier de ce statut devait répondre à l'un des critères suivants :

  • réaliser des dépenses de recherche (telles qu'entendues dans le cadre du crédit d'impôt recherche) représentant au moins 15 % des charges déductibles de l'exercice au cours duquel elles sont engagées ;
  • ou être dirigée ou détenue directement à hauteur de 10 % au moins, seuls ou conjointement, par des étudiants, des personnes titulaires depuis moins de 5 ans d'un diplôme de master ou de doctorat, ou des personnes affectées à des activités d'enseignement ou de recherche, ayant pour activité principale la valorisation de travaux de recherche auxquels ces dirigeants ou ces associés ont participé, au cours de leur scolarité ou dans l'exercice de leurs fonctions, au sein d'un établissement d'enseignement supérieur habilité à délivrer un diplôme conférant au moins le grade de master.

Désormais, l'entreprise peut également remplir cette condition si elle réalise des dépenses de recherches représentant entre 5 et 15% des charges, à l'exception des pertes de change et des charges nettes sur cessions de valeur mobilières de placement, fiscalement déductibles au titre de cet exercice et qu'elle satisfait à des indicateurs de performance économique (qui restent à définir).

  • Dispositifs zonés

La loi de finances pour 2024 entend proroger de nombreux dispositifs fiscaux qui visent à soutenir certaines entreprises, implantées dans des territoires en difficulté ou soumises à des contraintes spécifiques.

Ainsi, par exemple, sont prolongées les exonérations d'impôt existantes dans les bassins urbains à redynamiser (BER), les zones de développement prioritaire (ZDP), les zones de revitalisation rurale (ZRR), etc.

Dans le même temps, elle vient créer deux nouvelles zones : les zones France Ruralités Revitalisation (FRR) et France Ruralités Revitalisation « plus » (FRR « plus ») qui remplaceront, à partir du 1er juillet 2024, les zones de revitalisation rurale (ZRR) et les zones de revitalisation des commerces en milieu rural (ZoRCoMiR).

Toutes conditions remplies, les personnes qui, entre le 1er juillet 2024 et le 31 décembre 2029, créent ou reprennent des activités industrielles, commerciales, artisanales ou professionnelles dans ces zones vont pouvoir bénéficier d'une exonération temporaire d'impôt sur les bénéfices, ainsi que d'une exonération de cotisation foncière des entreprises et de taxe foncière.

  • Taux réduit d'IS pour certains locaux en vue de leur transformation

Certaines plus-values nettes imposables qui résultent de la vente d'un local à usage de bureau, à usage commercial ou industriel, ou d'un terrain à bâtir par une personne morale soumise à l'impôt sur les sociétés (IS) bénéficient, toutes conditions remplies, d'un taux réduit d'IS (19 %), dès lors que la société acheteuse s'engage, dans les 4 ans suivant la date de clôture de l'exercice au cours duquel l'achat est intervenu :

  • soit à transformer le local acquis en habitation ;
  • soit, en cas d'achat d'un terrain à bâtir, à y construire des locaux à usage d'habitation.

Entre autres aménagements, la loi de finances pour 2024 porte le délai de 4 ans à 6 ans pour les opérations d'aménagement créant une emprise au sol supérieure ou égale à 20 000 m².

  • Intégration fiscale

Le principe de l'intégration fiscale réside dans une simple équation : le résultat du groupe formé entre une holding et une ou plusieurs filiales ne fera qu'un pour le calcul de l'impôt. Les déficits des unes viendront diminuer les bénéfices des autres. L'impôt sur les sociétés est, en effet, calculé sur un « résultat d'ensemble » du groupe.

Comme tout dispositif qui présente des avantages fiscaux, il faut respecter de nombreuses conditions, tant sur le fond que sur la forme, pour pouvoir en bénéficier.

À titre d'exemple, la société mère doit être soumise à l'impôt sur les sociétés et détenir au moins 95% (directement ou indirectement) des sociétés filiales avec lesquelles elle forme le groupe intégré fiscalement. Elle-même ne doit pas être détenue directement ou indirectement à 95 % au moins par une autre société.

Pour calculer ce taux de détention, ne sont pas retenus, dans la limite de 10 % du capital, les titres émis ou attribués :

  • dans le cadre de dispositifs de souscription ou d'achat d'actions ;
  • dans le cadre de dispositifs d'attribution gratuite d'actions ;
  • à l'occasion d'augmentations de capital réservées aux adhérents d'un plan épargne d'entreprise (PEE).

Ces exclusions ne s'appliquent plus à compter du jour de la cession de ces titres ou de la cessation de fonctions des salariés concernés.

La loi de finances pour 2024 prévoit cette mesure d'exclusion cessera également de s'appliquer :

  • à compter de l'exercice au cours duquel le détenteur des titres cesse toute fonction dans une société du groupe incluse dans le périmètre du plan d'émission ou d'attribution de ces titres, pour les exercer dans une autre société initialement incluse dans ce même périmètre, mais qui ne l'est plus au cours de cet exercice ;
  • à compter de l'exercice au cours duquel la société qui emploie le détenteur des titres sort du périmètre du plan d'émission ou d'attribution des titres.

 

  • Imposition minimale mondiale des groupes

Nouveauté de la loi de finances pour 2024 : la création d'une imposition minimale mondiale qui vise les groupes d'entreprise multinationales ainsi que les groupes nationaux.

Plus précisément, elle concerne ces groupes lorsque le chiffre d'affaires de l'exercice est égal ou supérieur à 750 M€ au cours des 2 et 4 exercices précédant l'exercice concerné.

  • Réduction d'impôt pour une mise à disposition d'une flotte de vélos


Initialement prévue pour les frais générés jusqu'au 31 décembre 2024, cette réduction d'impôt est prolongée pour 3 année supplémentaires, soit jusqu'au 31 décembre 2027.

  • TVA

Facturation électronique

S'agissant de la facturation électronique, un nouveau calendrier de déploiement de la réforme est fixé imposant, par principe, l'émission des factures sous forme électronique et la transmission des données de transaction et de paiement à compter du 1er septembre 2026. Notez qu'il est d'ores et déjà prévu qu'un décret pourra venir modifier cette date, sans pour autant pouvoir fixer une échéance postérieure au 1er décembre 2026.

De plus, ce nouveau calendrier ne s'appliquera ni aux microentreprises, ni aux PME non-membres d'un assujetti unique (au regard de la TVA) qui, elles, seront tenues d'émettre des factures sous forme électronique et de transmettre des données de transaction et de paiement à compter du 1er septembre 2027. Là encore, un décret pourra venir modifier cette date, sans pour autant pouvoir fixer une échéance postérieure au 1er décembre 2027.

Franchise en base de TVA

Par ailleurs, la loi de finances pour 2024 vient refondre le régime de franchise en base de TVA à compter du 1er janvier 2025 pour les assujettis établis en France.

Par conséquent, la franchise « classique » ainsi que celle propre à certaines professions sont revues (avocats, auteurs d'œuvres de l'esprit et artistes-interprètes).

En parallèle, un mécanisme de franchise « européenne » est créé.

Toutes conditions remplies, il ouvre la possibilité aux :

  • assujettis établis hors de France, mais dans un État membre de l'Union européenne (UE), de bénéficier de la franchise en base pour leurs livraisons de biens et leurs prestations de services réalisées en France ;
  • assujettis établis en France (ou souhaitant être rattachés à la France), de bénéficier du régime de la franchise dans un ou plusieurs États membres de l'UE autres que la France.

 

  • Taxes sur l'immatriculation des véhicules

En 1er lieu, la loi de finances pour 2024 retouche la définition des véhicules de tourisme, et notamment des véhicules de catégorie N1 : elle pose le principe selon lequel, parmi les véhicules de la catégorie N1, les véhicules de tourisme s'entendent des véhicules déterminés par décret qui, compte tenu de leur carrosserie, de leurs équipements et de leurs autres caractéristiques techniques, sont susceptibles de recevoir les mêmes usages que les véhicules relevant de la catégorie M1.

En 2nd lieu, elle actualise les tarifs des composantes « taxe sur les émissions de dioxyde de carbone » (correspondant au malus automobile) et « taxe sur la masse en ordre de marche » (correspondant au malus au poids) appliquées aux véhicules de tourisme.

  • Taxe sur l'affectation des véhicules à des fins économiques (ancienne TVTS)

Jusqu'alors, tout véhicule affecté à des fins économiques était soumis :

  • à une taxe annuelle sur les émissions de dioxyde de carbone et à une taxe annuelle sur l'ancienneté pour les véhicules de tourisme ;
  • à une taxe annuelle pour les véhicules lourds de transport de marchandises.

La loi de finances pour 2024 transforme la taxe annuelle sur l'ancienneté en taxe annuelle sur les émissions de polluants atmosphériques.

Cette même loi réaménage le tarif de la taxe annuelle sur les émissions de dioxyde de carbone.

Enfin, elle supprime dès 2025, les exonérations applicables aux véhicules qui combinent les modes de carburation avec des énergies plus propres, mais prévoit l'application d'un abattement dès lors que la source d'énergie du véhicule comprend du superéthanol (toutes conditions par ailleurs remplies).

  • Suppression de la CVAE

Dans le but d'améliorer la compétitivité des entreprises françaises, il était prévu une suppression définitive de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) en 2024.

Désormais, la loi de finances prévoit une suppression progressive de cette cotisation sur 4 ans.

La CVAE devrait donc disparaître en 2027.

  • Rapports parlementaires

La loi de finances pour 2024 prévoit que le Gouvernement devra remettre au Parlement :

  • avant le dépôt du projet de loi de finances pour 2025, un rapport sur les moyens à mettre en place pour éviter que les dépenses éligibles au crédit d'impôt recherche soient effectuées dans d'autres pays que ceux de l'Union européenne ;
  • avant le 31 décembre 2024, un rapport présentant les principaux facteurs qui influencent les impôts des entreprises. Celui-ci devra également examiner la possibilité d'accorder un droit de contrôle renforcé aux salariés sur la politique fiscale menée par l'entreprise et les modalités de mise en œuvre d'un tel dispositif ;
  • avant le 31 décembre 2024, un rapport examinant l'impact des taux réduits de l'impôt sur les sociétés par rapport aux objectifs qui leur ont été assignés.

Les mesures sociales

  • Maîtrise des coûts liés à l'allégement des cotisations sociales

Actuellement, il est prévu un allégement de certaines cotisations et contributions sociales en fonction du revenu du salarié, lorsque celui-ci ne dépasse le SMIC.

Si par définition, le montant du SMIC est évolutif et a pour objet de suivre l'inflation, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 propose de geler les plafonds des ressources et gains pris en compte.

Ainsi les employeurs publics et parapublics et obligatoirement affiliés à l'assurance chômage ou qui assurent eux-mêmes la charge et la gestion des allocations d'assurance chômage pour leurs salariés pourront bénéficier d'une baisse des cotisations sociales d'allocations familiales et d'assurance maladie pour les salariés dont les revenus n'excèdent pas un montant qui sera fixé par décret, non encore paru à ce jour.

Toutefois, les plafonds d'ores et déjà fixés par la loi de financement ne pourront pas être inférieur à :

  • 2,5 fois le SMIC calculé au 31 décembre 2023 pour l'allégement des cotisations d'assurance maladie ;
  • 3,5 fois le SMIC calculé au 31 décembre 2023 pour l'allégement des cotisations d'allocations familiales.

 

  • Décompte des effectifs

Pour mémoire, il existait jusqu'alors une dissonance entre les règles applicables en droit du travail et en droit de la Sécurité sociale s'agissant du décompte des effectifs salariés concernant les groupements d'employeurs.

Dans un premier temps, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 unifie les règles de ce décompte.

Désormais, les salariés mis à disposition d'un ou de plusieurs de ses membres par un groupement d'employeurs ne sont pas pris en compte dans l'effectif salarié du groupement. Ils sont pris en compte pour le calcul des effectifs de l'entreprise utilisatrice, sauf en ce qui concerne l'application des dispositions relatives à la tarification des risques d'accidents du travail et de maladies professionnelles (AT/MP).

Concernant la contribution supplémentaire à l'apprentissage, la loi de finances pour 2024 aménage les règles en vigueur jusqu'alors.

Pour mémoire, la réglementation rappelle que les employeurs de 250 salariés et plus doivent s'acquitter d'une contribution supplémentaire à l'apprentissage s'ils n'ont pas employé plus de 5 % d'apprentis, de salariés en contrat de professionnalisation ou encore de personnes bénéficiant d'une convention industrielle de formation par la recherche.

Sont désormais pris en compte dans ce seuil de 5 % les salariés en contrat d'apprentissage ou de professionnalisation mise à disposition par un groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification.

  • Versement mobilité

La loi de finances pour 2024 relève le taux plafond du versement mobilité de 0,25 points à Paris et dans les départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne à compter du 1er janvier 2024.

Ainsi, à compter de cette date, le taux plafond du versement mobilité est fixé à 3,20 % contre 2,95 % auparavant.

Lois de finances pour 2024 : les principales nouveautés pour les entreprises - © Copyright WebLex

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10/01/2024

Lois de finances pour 2024 : les nouveautés en matière de contrôle fiscal et social

Comme chaque année, les lois de finances modifient les règles en matière de contrôle social et fiscal. Outre la création de nouveaux délits et l'introduction de peines complémentaires, ces lois renforcent également les pouvoirs de contrôle et d'investigation des agents des différentes administrations. Focus.

Les nouveautés en matière de contrôle fiscal

  • Le délit de mise à disposition d'instruments de facilitation de la fraude fiscale

Il s'agit d'un nouveau délit créé par la loi de finances pour 2024.

Concrètement, la mise à disposition, gratuitement ou à titre onéreux, d'un ou de plusieurs moyens, services, actes ou instruments juridiques, fiscaux, comptables ou financiers ayant pour but de permettre à un ou plusieurs tiers de se soustraire frauduleusement à l'établissement ou au paiement des impôts est punie de 3 ans d'emprisonnement et de 250 000 € d'amende.

Les moyens, actes, services ou instruments visés dans le cadre de ce délit consistent en :

  • l'ouverture de comptes ou la souscription de contrats auprès d'organismes établis à l'étranger ;
  • l'interposition de personnes physiques ou morales ou d'organismes, de fiducies ou d'institutions comparables établis à l'étranger ;
  • la fourniture d'une fausse identité, de faux documents, ou de toute autre falsification ;
  • la mise à disposition ou la justification d'une domiciliation fiscale fictive ou artificielle à l'étranger ;
  • la réalisation de toute autre manœuvre destinée à égarer l'administration.

Lorsque la mise à disposition de ces moyens, actes, services ou instruments est commise en utilisant un service de communication au public en ligne, les peines sont portées à 5 ans d'emprisonnement et 500 000 € d'amende.

  • La peine complémentaire de privation d'avantages fiscaux

Les personnes qui se sont frauduleusement soustraites ou ont tenté de se soustraire frauduleusement à l'établissement ou au paiement total ou partiel des impôts, soit qu'elles aient volontairement omis de faire leur déclaration dans les délais prescrits, soit qu'elles aient volontairement dissimulé une part des sommes sujettes à l'impôt, soit qu'elles aient organisé leur insolvabilité ou mis obstacle par d'autres manœuvres au recouvrement de l'impôt, soit en agissant de toute autre manière frauduleuse, sont passibles, indépendamment des sanctions fiscales applicables, d'une peine d'emprisonnement de 5 ans et d'une amende de 500 000 €, dont le montant peut être porté au double du produit tiré de l'infraction.

Dans certaines circonstances (par exemple lorsque les faits ont été commis en bande organisée), ces peines peuvent être portées à 7 ans d'emprisonnement et à 3 M€ d'amende.

Les personnes condamnées au titre de ces infractions peuvent être privées des droits civiques, civils et de famille.

La loi de finances pour 2024 ajoute une peine complémentaire à la liste. Désormais, les personnes coupables du délit exposé plus haut, du recel de ce délit ou de son blanchiment peuvent également être privées du droit à l'octroi de réductions ou de crédits d'impôt sur le revenu ou d'impôt sur la fortune immobilière, pour une durée ne pouvant excéder 3 ans à compter de l'imposition des revenus de l'année qui suit celle de la condamnation.

  • Contrôle fiscal et nouvelles technologies

La loi de finances pour 2020 a lancé une expérimentation, pour une durée de 3 ans visant à autoriser les services fiscaux et les douanes, à collecter et exploiter au moyen de traitements informatisés et automatisés n'utilisant aucun système de reconnaissance faciale, les contenus librement accessibles sur les sites internet pour rechercher les éléments pouvant révéler l'existence de certains manquements aux règles fiscales et douanières.

Cette expérimentation est prolongée pour une durée de 2 ans.

En outre, la loi de finances pour 2024 précise que pour les besoins de la recherche ou de la constatation de certains manquements, les agents des finances publiques ayant au moins le grade de contrôleur des finances publiques et spécialement habilités peuvent réaliser, sous pseudonyme, certains actes (par exemple, participer à des échanges électroniques, y compris avec les personnes susceptibles d'être incriminées), sans être pénalement responsables.

  • L'injonction de mise en conformité fiscale

Dorénavant, les agents habilités de l'administration fiscale ayant au moins le grade d'inspecteur des finances publiques peuvent, lorsqu'ils constatent qu'un assujetti à la TVA non établi dans l'Union européenne qui fournit des services par voie électronique par l'intermédiaire d'une interface en ligne ne déclare pas la TVA due en France et, de manière répétée ne la paie pas, lui adresser une demande motivée de se conformer à ses obligations dans un délai de 30 jours.

Passé ce délai, à défaut de réponse ou de mise en conformité, les agents adressent au contrevenant une mise en demeure de se conformer à ses obligations dans un délai de 30 jours et l'informent qu'ils peuvent, dans un délai qui ne peut être inférieur à 48h :

  • demander à tout fournisseur de moteur de recherche en ligne de cesser le classement de ces interfaces en ligne pour une durée de 4 mois, renouvelable une fois ;
  • demander à tout fournisseur de comparateur en ligne de cesser le référencement de ces interfaces en ligne pour une durée de 4 mois, renouvelable une fois ;
  • demander à toute personne dont l'activité consiste à offrir des services de communication au public en ligne ou à mettre à disposition du public par des services de communication en ligne le stockage de signaux, d'écrits, d'images, de sons ou de messages, de prendre toute mesure utile destinée à en limiter l'accès pour une durée de 4 mois, renouvelable une fois.

 

  • La procédure de contrôle fiscal

Lieu de la vérification de comptabilité

Par principe, une vérification de comptabilité a lieu dans les locaux où est tenue la comptabilité de l'entreprise et où sont conservés les documents comptables. D'une manière générale, cette vérification de comptabilité a donc lieu dans les locaux de l'entreprise.

Il a toujours été admis qu'une vérification de comptabilité puisse se tenir dans un autre lieu, sous réserve d'une demande de la part de l'entreprise, acceptée par les services de l'administration fiscale en charge de la vérification de comptabilité.

La loi de finances consacre cet état de fait et l'aménage.

Procédure de visite et de saisie

À la suite de plusieurs décisions de justice divergentes quant à l'autorisation d'une visite domiciliaire en raison de fraudes de grande ampleur au crédit d'impôt recherche, la loi de finances pour 2024 est venue clarifier la situation en inscrivant expressément la mention de la fraude aux crédits d'impôt institués au bénéfice d'entreprise.

Ainsi, le champ des présomptions de fraude dans le cadre de la mise en œuvre d'une visite domiciliaire par l'administration fiscale est étendu aux cas où il existe des doutes sur le fait qu'une entreprise souscrit des déclarations inexactes en vue de bénéficier de crédits d'impôt sur les bénéfices.

  • Les aviseurs fiscaux

Les « aviseurs fiscaux », c'est-à-dire les personnes qui fournissent un renseignement à l'administration fiscale ayant amené à la découverte d'un manquement aux règles en matière de fiscalité internationale ou de TVA, peuvent être indemnisés.

Cette mesure a été étendue, à titre expérimental et jusqu'au 31 décembre 2023, aux agissements, manquements ou manœuvres susceptibles d'être sanctionnés par les pénalités les plus graves, lorsque le montant estimé des droits éludés est supérieur à 100 000 €.

Ce dispositif d'indemnisation des aviseurs fiscaux est finalement pérennisé.

Les nouveautés en matière de contrôle social

  • Les délits d'incitation et de facilitation à la fraude sociale

Un délit dit de « facilitation à la fraude sociale » a été créé par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024.

Il s'entend comme le fait de mettre en place, par divers moyens, des dispositifs incitant un ou plusieurs tiers à se soustraire à la réglementation sociale applicable.

La commission de ce nouveau délit est passible de 3 ans d'emprisonnement de 250 000€ d'amende. En cas de circonstances aggravantes, notamment en cas d'incitation publique ou de commission en bande organisée, ces peines peuvent être aggravées.

Au-delà de cette nouveauté, la loi vient également préciser ce qu'il faut entendre en matière « d'incitation à la fraude sociale », infraction déjà existante.

Ainsi, l'incitation à la fraude sociale est notamment constituée par le fait d'inciter autrui à se soustraire à l'obligation de s'affilier à un organisme de sécurité sociale, à celle de déclarer et / ou de payer des cotisations ou contributions normalement dues, à obtenir frauduleusement le versement de prestations et / ou d'avantages sociaux ou enfin, à refuser de se conformer plus généralement aux prescriptions de la législation en matière sociale.

Ce délit d'incitation à la fraude sociale est réprimé par une peine de 2 ans d'emprisonnement et de 30 000€ d'amende.

  • Lutte contre la fraude aux arrêts de travail

Objectif affiché par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 : renforcer la lutte contre la fraude aux arrêts de travail.

C'est pourquoi, s'agissant du contrôle des arrêts de travail, elle modifie le régime de la mise sous accord préalable.

Pour rappel, cette procédure peut être déclenchée en cas d'émission d'un volume d'arrêts de travail supérieur à ceux d'autres professionnels de santé du ressort de la même Agence régionale de santé ou du même organisme local d'assurance maladie.

Elle a pour objet de soumettre à l'accord préalable du service du contrôle médical, pour une durée maximum de 6 mois, la couverture d'actes, produits ou prestations figurant sur les listes de remboursement.

Dans ce contexte, à compter du 1er février 2024, la loi supprime l'avis de la commission des pénalités financières qui subordonnait, jusqu'alors, la possibilité de soumettre les professionnels de santé à la mise sous accord préalable.

Notez également que la loi de financement précise qu'une pénalité ne sera désormais due qu'en cas de fraude établie aux arrêts de travail, en cas de récidive après au moins 2 périodes de mises sous accord préalable ou lorsque le professionnel de santé ou le centre de santé n'atteint pas l'objectif de réduction des prescriptions.

Désormais, les centres de santé et les sociétés de téléconsultation sont donc aussi concernés par le paiement de la pénalité, le cas échéant.

  • Extension des pouvoirs d'investigation et de communication des agents de contrôle

Pour parachever la lutte contre la fraude sociale, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 renforce les moyens mis à disposition des agents en charge de la lutte contre la fraude.

À ce titre, les pouvoirs d'investigation et de communication des agents de l'État et des organismes de sécurité sociale sont étendus : ils sont désormais fondés à échanger tout document ou renseignement utile à rechercher et qualifier la fraude sociale sans que ne puisse leur être opposé le secret professionnel.

Ce droit de communication est également étendu, dans cette même dimension, aux agents de contrôle des organismes du régime général, des caisses de MSA (mutualité sociale agricole) et de Pôle Emploi.

Ces mêmes agents peuvent également mener des investigations en ligne et procéder à des auditions et des enquêtes.

  • Abus de droit

Enfin, la procédure d'abus de droit fait l'objet des aménagements suivants :

  • depuis le 1er janvier 2024, le comité des abus de droit est supprimé ;
  • la période contradictoire peut être prolongée (de 30 à 60 jours) ce qui, jusqu'alors, n'était pas possible dans le cadre d'une procédure d'abus de droit ;
  • les organismes de recouvrement ne sont pas tenus par la qualification donnée par la personne contrôlée aux faits qui leur sont soumis.

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